Comme par un coup de baguette magique, le nouveau ministre de la Jeunesse et des Sports vient, d’une part, de mettre fin à la crise qui mine le football malien. Et, d’autre part, de le mettre à l’abri d’une suspension de la Fifa.
« A l’issue de ladite assemblée générale ordinaire, qui adoptera les nouveaux statuts de la Femafoot (Fédération Malienne de Football), alignés aux statuts et aux exigences de la Fifa, le CONOR (Comité de Normalisation) devra convoquer, subséquemment, sur la base desdits statuts révisés, une assemblée générale extraordinaire avec, pour ordre du jour, les élections du Comité exécutif de la Femafoot. Les élections en question devront avoir lieu avant la fin du mandat du Comité de Normalisation fixé au 31 août 2019 ».
Voici les exigences de la Fifa. Ou les acteurs du football malien s’exécutent, ou ils exposent le football malien à une suspension de la Fifa.
Réunis, samedi 15 juin, au Stade du 26 mars pour vider la sentence du Tribunal Arbitral du Sport (TAS) et pour adopter les nouveaux statuts de la Femafoot, conformément, à la feuille de route de la Fifa, les clans Salaha Baby et Bavieux Touré ont ignoré l’ultimatum. Avant de se livrer à leur sempiternelle « guerre de statuts ». Il a fallu l’intervention énergique de Mr Arouna Modibo Touré, ministre de la Jeunesse et des Sports, pour mettre fin à cette querelle de chapelle, qui n’a que trop duré.
Entamés dans la journée du samedi 15 juin, les travaux de l’Assemblée générale se sont poursuivis jusque dans la nuit. Sans le moindre consensus entre les deux clans.
Motif du blocage : le nouveau statut de la Femafoot.
Pour le clan Salaha Baby, le futur Comité exécutif de la Femafoot doit être élu sur la base de l’ancien statut ; tandis que celui de Bavieux Touré souhaite le contraire. C’est à dire que le futur Comité exécutif soit élu sur la base de la feuille de route de la Fifa. Laquelle demande l’adoption d’un nouveau statut, un nouveau texte sur la base duquel devra se tenir l’Assemblée générale extraordinaire. Qui devra consacrer l’élection du nouveau bureau du comité exécutif de la Femafoot.
Dépêché au Stade du 26 mars, par le président de la République, le ministre de la Jeunesse et des Sports a dû taper du poing sur la table pour mettre fin à cette guerre des clans. Il était 20 heures passées.
Avec le tact qu’on lui connaît, il a réussi là où ses prédécesseurs se sont cassés les dents, en mettant les deux camps d’accord.
Rivaux depuis près de cinq ans, les deux clans ont – à la surprise générale – adopté le nouveau statut de la Femafoot, sur la base de la feuille de route de la Fifa. Du coup, le football malien échappe, de justesse, à une sanction de la Fifa.
Décidément, rien ne résiste à Mr Arouna Modibo Touré. Partout où il est passé, il s’est montré à hauteur de mission. De l’ANICT à l’ANPE en passant par le ministère de la Communication et de l’Economie Numérique et le PMU-Mali où, le chiffre d’affaires est passé – en l’espace d’un an – de quelques dizaines de millions CFA à 33 milliards CFA par an. Qui dit mieux ?
Oumar Babi
Source: Canard Déchainé