Victime d’une décision d’affectation arbitraire en décembre 2018, notre confrère Moustaph Maiga a gagné son procès contre le PDG de l’Office du Niger qui l’avait arbitrairement muté à Niono.
Ancien responsable de la communication de l’Office du Niger et responsable syndical, Moustaph Maiga dénonce au vérificateur général et au Pôle économique et financier une magouille au sein de l’Office portant plus 400 millions.
Non content de l’annulation de sa décision de muter l’ancien responsable de la communication de l’Office du Niger comme simple animateur de radio à Niono, le PDG Mamadou M’Barré prend une nouvelle décision de mutation. La nouvelle décision de mutation ne lui a jamais été notifié, explique notre confrère. En tout cas, pas comme ça se fait dans toute administration normale et comme cela me l’a été faite le 4 Décembre 2018 lors de la première mutation annulée par la justice.
Sous le pretexte d’abandon de poste, le PDG prend une décison de licencier purement et simplement Moustaph Maiga.
Qu’à cela ne tienne ! Malgré tout, le Directeur Régional du Travail qui a donné un avis favorable, en date du 22 Octobre 2019, alors même que sa convocation pour l’enquête contradictoire était prévue pour ce même 22 Octobre 2019.
La sentence administrative est donc tombé : Moustaph Maiga est licencié avant-hier mardi 20 octobre.
Il n’a pas bénéficié de son salaire du mois d’Octobre dont les virements ont été fait le vendredi 25 Octobre et l’état de payement fait et signé depuis le 15 Octobre. Mais est-ce la vraie raison ?
Le Syndicat Autonome de l’Office du Niger (SAON) ‘’pour la manifestation de la vérité’’ avait dénoncé au pôle économique, une affaire de détournement de fonds public, atteinte au bien public et faux et usage de faux, dans cette structure importante du ministère de l’Agriculture. Les dénonciateurs avec à leur tête Moustaphe Maiga mette en cause Me Baber Gano bénéficiaire, le PDG de l’Office du Niger et son DAF ordonnateurs de dépense et le Chef Service Juridique qui a fait les prises en charge. En début octobre, le SAON a été convoqué par le Pôle Économique et Financier du Tribunal de la Commune III de Bamako pour être entendu durant de nombreuses heures en qualité de témoin par des Officiers et sous-officiers de gendarmerie et un élément de la Police nationale. Se sentant menacé et furieux, le PDG de l’Office du Niger, Mamadou M’Baré Coulibaly, mettra fin au contrat de travail de Almoutaphe Maiga, ce 28 Octobre 2019.
Moustaphe Maiga s’est longuement expliqué sur une guéguerre qui l’oppose à son employeur, depuis 2016.
Les faits expliqué par Maiga lui-même
« A ceux qui veulent comprendre les derniers développements d’une prétendue décision de licenciement qui n’est ni définitive, ni contraignante, mais avec laquelle ils se masturbent, puisque le tribunal de travail sera saisi, je voudrai finalement leurs dire ceci :
1- Je fus victime d’une décision d’affectation arbitraire en décembre 2018. Je détiens, depuis le 11 Juillet 2019, une grosse du Tribunal Administratif de Bamako qui annule, et dans la forme et dans le fond, la décision du PDG pour excès de pouvoir; et depuis, je suis sans poste, sans tâche, sans bureau.
Entre temps, Kassogué et le Commandant Yaro de la Brigade du Pôle Economique ont mis la cadence contre les pilleurs de l’entreprise Office du Niger avec des auditions et c’est de là-bas au Pôle que j’apprends verbalement que le PDG a repris la même décision de justice annulée il y a 3 mois.
2- Je n’ai jamais reçu par voie administrative (secrétaire, planton, comme ça se fait dans toute administration normale et comme cela me l’a été faite le 4 Décembre 2018) ou encore si vous voulez, une telle décision d’affectation jusqu’à Niono ne m’a jamais été notifiée, (parce qu’un huissier de justice, un après-midi de vendredi 4 Octobre, donc heures non ouvrables à l’Office du Niger, m’a demandé ma position, j’étais à Bamako en convocation d’audition au Pôle économique, il m’a informé qu’il doit me notifier une décision d’affectation contre décharge). Il faut signaler que sur les 6 agents sur la décision de mutation, nous sommes deux que cet huissier de justice pourchassait pour remettre une simple décision de mutation contre toute orthodoxie administrative. Mais il ne nous a pas vu.
3- Je n’ai jamais reçu une demande d’explication de la part de mon employeur, encore moins se voir notifié pour être convoqué devant un conseil de discipline pour y être entendu. Une petite attention sur leur décision farfelue de licenciement peut vous aider. Un Directeur de Zone écrit le 14 octobre depuis….. Niono pour dire que son agent est en abandon de poste. Un PV de conseil de discipline est signé le même 14 Octobre. Kabako. Comme des automates, ils oublient même les délais de convocation d’un conseil.
4- Le Directeur Régional du Travail, qui a osé donné un avis favorable, en date du 22 Octobre 2019, alors que sa convocation pour l’enquête contradictoire était prévue pour ce même 22 Octobre 2019 à 9 H, sait très bien qu’à 15 H, j’étais dans son bureau, par un concours de circonstances, comme je le fais depuis un an en le consultant dans un cadre formel et informel, au sujet de ce litige et je lui ai attesté que toute la journée du lundi 21 Octobre 2019 j’étais à l’Office du Niger, dans le bureau du DGA et du Secrétaire Particulier sans que ni lui ne m’envoie à titre personnel ma convocation, ni mon employeur de mauvaise foi ne me remette ma convocation pour enquête contradictoire. C’est pourquoi, étant déjà dans le complot en commettant son forfait et ne sachant pas que j’étais présent depuis 48 heures, désemparé cet après-midi du 22 octobre 2019, il m’a dit textuellement : « Ah, tout cela finira par le juge du travail, c’est une bataille judiciaire ».
5- Je n’ai pas bénéficié de mon droit le plus absolu, mon salaire du mois d’Octobre dont les virements ont été faits le vendredi 25 Octobre et l’état de payement fait et signé depuis le 15 Octobre, puisque mon nom a été effacé par mon employeur alors même que la signature de leur prétendu licenciement est faite avant hier lundi 28 Octobre.
N’est-ce pas là la preuve d’une préméditation pour un licenciement illégal qui ne repose sur aucune procédure normale afin d’en arriver à une telle extrémité, d’autant plus que je n’ai ni volé l’entreprise comme ils l’ont fait, ni détruit ses outils de travail ».
Sur sa page facebook, Moustaph Maiga donne plus de détail sur son licenciement, à notre confrère Seydou Traoré.
« Motif de licenciement fallacieux »
Voici la version de l’intéressé à Seydou Oumar Traoré
«Je vous donne des informations sur le dossier qui m’oppose, depuis 3 ans, à mon PDG avec son arrivée, en Aout 2016.
Je t’explique ici sur les derniers développements du mois d’octobre 2019 étant donné que des fichiers développent toute la chronologie.
– Le 4 Décembre 2018, pour faire représailles contre moi et mon syndicat, le PDG décide de mutations arbitraires ; moi Master 2 International en Management des Medias, je deviens animateur de la radio Office du Niger de Niono (donc simple agent) sous la coupole du directeur de la radio (en fait, la radio est juste un support de comm et ne figure même pas dans l’organigramme de l’entreprise), un directeur que j’ai moi-même recruté en 2009 avec comme seul dossier un acte de naissance, Catégorie D, sans qualification donc. Et qui de surcroit, analphabète, on le braque contre moi courant 2019 qu’il m’intente un procès fabriqué pour escroquerie.
-J’ai attaqué la décision devant le Tribunal administratif de Bamako et gagné le procès en juin 2019. Le 11 juillet, j’ai déposé la grosse pour exécution. Mépris du PDG pour s’exécuter et depuis sans poste encore j’erre dans l’entreprise, sans poste, sans bureau, sans tâche, ne sachant de qui je relève (directeur de Niono ou PDG à Ségou). Je demande mon congé annuel 2019, par écrit, on me le refuse par écrit, sans donner la raison.
-L’appel à témoin du procureur du pôle économique interpelle le SAON qui est auditionné, le mercredi 2 octobre et jours suivants sur le détournement de 401 millions par le PDG, le DAF, etc…
-Le vendredi 4 octobre, le PDG signe une décision pour reprendre la même décision de nomination du 4 décembre 2018 annulée déjà pour excès de pouvoir, m’affectant encore à Niono comme animateur de la radio office du Niger quand bien même dans la grosse du TAB, on leur explique aussi le sens de la mutation qui est une forme de mobilité où l’agent change d’emploi sans changer de corps ou de cadre d’emploi et n’entache son grade ou son ancienneté ; or, tout le contraire sur mon salaire depuis un an !
-Au lieu de me donner cette décision de mutation sur laquelle se trouve le nom de 6 agents, par la voie normale administrative, c’est un huissier de justice qui m’appelle et me dit qu’il a une décision de mutation et une demande d’explication à me notifier. Il n’a pu jamais me les donner jusqu’à ce jour. Alors, ils concoctent ensemble un PV de remise de décision et de demande d’explication, la semaine dernière, organise un conseil de discipline sans me convoquer (ce qui saute à l’œil nu, comment un directeur de Niono peut écrire a Ségou, le 14 octobre pour informer d’un abandon de poste de son agent et que le même 14 octobre, un PV de conseil puisse être convoqué, débattu et signé aussi ; regarde les vu vu), demander l’avis de l’inspection du travail le lendemain 15 octobre pour abandon de poste (je n’en détiens aucune convocation là également pour une enquête contradictoire, le mardi 22 octobre, entre eux et moi, mais ils y gardent par devers eux ma convocation alors que le lundi 21 octobre, je paradais même dans le bureau du DGA.
ALMOUSTAPHA MAIGA «
NB: de chef de service, le DG Mamadou M’bare Coulibaly a rétrogradé Almoustapha Maiga à chef de section puis à simple animateur de radio de l’office du Niger.
Témoignage de Alpha Mahamane Cissé : « l’histoire permet le plus souvent de rétablir la vérité ! »
Moustapha Maiga perpétue le même combat que son homonyme Moutapha Abdourhamane, l’histoire permet le plus souvent de rétablir la vérité !
Si vous voulez comprendre le combat de Moustapha Maiga, il faut remonter dans l’histoire. Son homonyme incarne la bravoure L’histoire de Dakana est inséparable de celle du village de Bourem. Bourem ou nboragan en langue tamashek qui signifie « le domaine des dattiers sauvages » ou Boura qui signifie la girafe. Bouram est situé de part et d’autre du fleuve Niger ou à cheval sur le fleuve et Dakana entre les deux bras du fleuve (Gourma issaa et Haoussa issaa). Il serait alors difficile de parler des origines ou de la fondation de Bouram sans parler de Dakana, l’un des tout premiers sites d’installation de familles songhoi qui seraient des descendants de la dernière dynastie des Askia de Gao, Askia Ishaq II notamment.
A Dakana ou Daa Kaana qui peut être traduit par « caractère bon » entre gourma issaa et haoussa issaa ont vécu des familles Songhoi depuis 1800 dont le père le plus prestigieux, combatif, brave et audacieux du nom de Moutapha Abdourhamane a permis une certaine autonomie à ces familles.
Par sa bravoure, il s’est installé à « Alwadou hondo »la dune haute et fonda Kalani-du même nom de sa terre de culture- Kalani en déduction dit on « personne ne peut être ici sauf toi » car au Haoussa il n’était pas facile à n’importe qui d’y habiter avec les razzias des nomades touaregs des coupeurs de route de l’époque, mais Moutapha est brave et protégé par ses amis touaregs Oullimiden actuellement à Ménaka Anderanboukane.
Les familles de Dakana doivent aussi leur prestige aux terres de culture de riz, de sorgho aménagés au Gourma dans l’ile de Bouram et dans le Haoussa ce qui fait des chefs de ces familles les propriétaires terriens à Bourem.
Nul ne peut contester que dans tous les villages de Bourem, de Dagha à Taoussa on trouvera une famille d’origine Dakana ou descendant de Moutapha Abdrahamane. Nous tenons ce récit de vieilles personnes des années 1800. Pour notre part, nous disons que l’histoire doit être connue par tous.