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Moustapha Ben Barka, secrétaire général adjoint de la présidence : « Quand Ibrahim Boubacar Kéïta prenait le pouvoir en 2013, on était à -0,2% de croissance. Là, on est entre 5 et 6% en moyenne… »

En marge du forum China-Africa qui s’est tenu les 27 et 28 Novembre 2017 à Marrakech, la chaine MEDI 1 Tv Afrique, dans l’émission « l’Hebdo eco », recevait l’ancien ministre en charge de l’industrie et de la promotion des investissements, Moustapha Ben Barka, actuel secrétaire général adjoint de la présidence malienne. Quelle politique efficiente pour l’industrialisation en Afrique Les analyses de notre compatriote renferment une certaine pertinence. Quelles sont les secteurs qui sont prioritaires au Mali ?

Ben Barka s’est expliqué sur le plateau de nos confrères de MEDI 1Tv Afrique.

Il y a les secteurs essentiels sur lesquels le Mali souhaite mettre l’accent, c’est l’Agriculture. Il y a 60% des terres arabes, explique M. Ben Barka, qui sont encore exploitables en Afrique. Cela est un avantage compétitif pour le continent. Le Mali  représente le grenier de l’Afrique. La production est au rendez-vous, rien que pour l’année 2017, le Mali a produit 10 millions de tonnes de céréales, toutes catégories confondues.

C’est un secteur que l’Etat compte développer et accélérer. Mais l’ancien ministre précise que la transformation de ces productions est une nécessité à laquelle le pouvoir malien s’adonne, car pour lui, cela permet de créer de la valeur ajoutée et éviter que les matières premières à l’état brut soient exportées constamment.

Donc, l’Agriculture est un secteur pourvoyeur et attractif pour les investissements. Ce qui doit faciliter cela, réside dans la disponibilité des infrastructures pouvant permettre le développement de ces secteurs. Parmi ces éléments, il évoque les routes, l’énergie, facteur sine qua non pour la mise en marche d’industries et également les télécommunications, un secteur dans lequel le Mali a fait un grand pas : « La difficulté à laquelle le Mali est confronté reste donc l’implication financière. La majeure partie des pays de l’Afrique  subsaharienne est confrontée à ce phénomène. » Il a déploré la faiblesse du taux de bancarisation. Cela est synonyme d’immobilisme et de lourdeur économique. Le financement de projets locaux devient alors compliqué.

Pour Moustapha Ben Barka, aujourd’hui secrétaire général de la Présidence, le recours aux investisseurs étrangers s’explique par les sujets que les Etats en général, le Mali en particulier, s’efforcent de maitriser. La cherté même de ces financements extérieurs peut exploser les pays qui en bénéficient en termes de devises. Mais, il le précise, c’est un secteur sur lesquels, le Mali met l’accent.

La croissance malienne rode autour des 5%, c’est grâce au secteur agricole dans lequel le gouvernement a investi de gros moyens.

Le Mali, c’est certes la question sécuritaire qu’on ne saurait ignorer et qui peut compromettre la volonté et le courage des investisseurs. Mais le Mali, tant bien que mal, se débrouille pour rassurer les hommes d’affaires, très motivés à trouver les conditions légales pour s’installer.

La stratégie du Mali visant à faire venir les investisseurs réside dans un certain nombre d’initiatives. Le Mali sort d’une crise, rappelle Moustapha Ben Barka, et reconnait dignement les résidus d’un enfer qui n’est pas terminé : « le Mali a traversé une crise institutionnelle au cours des dernières années. Nous sommes en train de sortir de cette crise-là. Nous en sommes sortis en fait. Mais il y a encore une crise sécuritaire effectivement qui perdure, qui persiste. » Pour l’un des plus proches du chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Kéita, cette insécurité est l’œuvre d’un terrorisme que vivent au quotidien tous les pays.

Entre le potentiel malien et ce qui a été réalisé ces dernières années, l’ancien Ministre trouve que notre pays fait mieux qu’avant la crise. Il estime même que cela est invraisemblable. Son hypothèse est que s’il n’y avait pas l’insécurité, le pays aurait plus fait à la date d’aujourd’hui : « l’insécurité vient grever ce potentiel économique qu’on peut développer. » mais d’autres chantiers exigent une attention particulière avec l’investissement qui est concentré sur les conditions des forces armées et de sécurité, rassurer la communauté nationale et internationale. Pour l’invité de MEDI 1 Tv Afrique, l’objectif n’est pas de faire venir les investisseurs tout de suite. Il dit s’évertuer d’abord à convaincre les businessmans maliens à montrer le chemin. C’est l’une des façons les plus simples pour faire venir des étrangers car ils suivront les nationaux.

L’autre réalité réside dans ce qu’on voit et dans ce qui se dit. Il y a un engouement autour du potentiel malien : « Quand Ibrahim Boubacar Kéïta prenait le pouvoir en 2013, on était  à -0,2% de croissance. Là on est entre et 6% en moyenne au cours des quatre dernières années. On a fait un bond et ça va se poursuivre. Mais l’aspect sécuritaire est un élément qui ralentit le développement de notre potentiel économique.

La politique industrielle 2015/2017 connait des résultats remarquables car la plupart des commerçants qui important des produits sont devenus eux-mêmes des industriels. Le secrétaire général adjoint de Koulouba reconnait qu’il y a eu une incitation à la création d’industries. Le handicap reste l’énergie qui est élevée et, précise-t-il, des entreprises privées s’attellent à résorber le besoin en énergie : « 124 millions d’eurosd’investissement privé pour 92 mégawatts et 50 mégawatts d’ici la fin de l’année pour un cout d’environ 85 millions d’euros.» Pour donc développer l’industrie, il faut une énergie fiable et moins chère et respectueuse de l’environnement, argumente Ben Barka.

L’endettement est un handicap qui tire vers le bas le développement de nombre de pays africains. Mais cela semble ne pas inquiéter l’ancien ministre de la promotion des investissements. Dans la zone UEMOA où l’endettement est règlementé (70% du PIB) et dans le cas du Mali, il affirme que l’Etat est à 32% d’où la grande marge qui reste.

Pour accélérer l’essor de certaines industries et infrastructures, la liaison et la collaboration avec les privés sont essentielles. Pour l’ancien jeune banquier, le financement ne saurait poser un problème lorsque de projets bien structurés sont montés.

Le partenariat entre le Mali et le Maroc est aussi clair. Le royaume chérifien s’est positionné dans le secteur financier, celui des assurances, les télécommunications et les transports. C’est avec une parfaite maitrise que l’interlocuteur explique l’opportunité des affaires. Comme exemple, il évoque ceci : « une PME marocaine qui souhaite aller s’installer au Mali. Elle n’a pas une grande connaissance du Mali, peut-être par des informations sur internet ou par l’Ambassade. Mais l’information la plus importante, tout est lié au financement, tout est lié à l’argent. Il va voir son banquier à qui il soumet son idée de développer un projet au Mali. Les banquiers c’est qui ? C’est BMCE Bank, c’est Attijari, c’est banque populaire qui ont des filiales déjà sur le terrain. Donc à travers ce circuit, ça facilite l’investissement, ça facilite les échanges commerciaux entre le Maroc et les pays dans lesquels le secteur économique est parti en force. »

L’invité du jour s’est montré optimiste et a ouvert la voie à tous ceux qui aspirent faire des affaires au Mali. Le potentiel est immense et le pays accompagnera certainement les investisseurs qui oseront.

Badiala Kéïta

Source: figaromali

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