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MOUSSE M’BAYE, COMMISSAIRE ADJOINT DU 17E ARRONDISSEMENT : « Nous avons mis hors d’état de nuire beaucoup de voleurs »

Le quartier Hippodrome II est libéré des malfrats après l’ouverture du commissariat du 17e arrondissement. Moussé M’baye, commissaire adjoint du 17e du commissariat, explique comment ils sont arrivés en si peu de temps à endiguer le mal.

 

Mali Tribune : Quelle est la situation sécuritaire dans les secteurs que couvre votre commissariat depuis son ouverture ?

Moussé M’baye : Le commissariat qui couvrait la zone Hippodrome II était celui du 3e arrondissement avant l’ouverture du 17e. Vu la distance qui séparait la zone du commissariat, chargé de sa sécurité, les vols et les pillages à mains armées étaient inévitables parce que l’accès à la zone était très difficile. Cela a poussé les hautes autorités à songer à ouvrir un commissariat proprement dit au nom du quartier, qui désormais serait chargé de faire des patrouilles dans les trois quartiers : Hippodrome I et II et une grande partie de Sikoroni qui ne relève pas obligatoirement de leur zone de couverture.

Mali Tribune : Comment êtes-vous parvenus à déloger les nids des grands bandits qui opéraient habituellement dans la zone dès votre arrivée à l’Hippodrome II ?

M. M’B. : Dès l’ouverture du commissariat, nous avons commencé à cibler les refuges des délinquants. Cela nous a permis de traquer et déloger beaucoup de grands bandits. Cette opération a été un nettoyage total pour les quartiers de l’Hippodrome I, II et de Sikoroni.

Après une longue opération et de poursuites sans cesse, les bandits non retrouvés se sont dissimulés parmi les autres habitants desdits quartiers. Vu que l’entente était prônée entre les habitants fatigués de braquages et d’attaques, nous, policiers du commissariat du 17e arrondissement, sommes parvenus à identifier ces bandits mêlés aux habitants sensibilisés.

La tâche était au début très difficile, mais après tant de sensibilisations auprès des populations, nous avons mis hors d’état de nuire beaucoup de voleurs qui vivaient dans ces zones.

Mali Tribune Avez-vous de nos jours des dossiers concernant des cas de crimes dans le secteur ?

M.M’B. : Entre autres, nous avons un dossier d’assassinat concernant un certain S. Niaré qui aurait été assassiné par un de ses amis pour 2000 F CFA. Nous avons été sollicités par la population de Sikoroni afin de l’aider à faire la lumière sur ce crime odieux. Il y a eu aussi un cas de braquage.

Mali Tribune Quel est votre mode opératoire pour traquer les personnes suspectées dans ces zones ?

M.M’B. : Le commissariat dispose d’un système de recherche qui nous permet de détruire les clans des bandits dans le district de Bamako et environs : l’attaque de l’agence BSIC à Faladié, l’assassinat du Dr. Kodio qui a eu lieu tout récemment.

Les malfrats de ces deux forfaitures ont été recherchés et mis à la disposition de la justice grâce au courage et à la compétence de la brigade de recherche qui est sur pied jour et nuit inlassablement à la recherche des personnes mal intentionnées.

Indépendamment de ces enquêtes, il est difficile pour notre brigade de recherche de faire une semaine sans intervenir dans les quartiers des zones qui relèvent de notre secteur de sécurisation soit, pour exercer une mission de la police administrative à travers des sensibilisations, des échanges et des conseils ou des missions de la police judicaire.

Mali Tribune : Espérez-vous pouvoir empêcher les braques à mains armées et toutes formes de violences dans votre secteur de sécurisation ?

M.M’B. : Il ne peut y avoir de sécurité absolue malgré que nous nous mettions à l’œuvre quotidienne la mission qui nous a été confiée, celle de sécuriser les populations et leurs biens, mais nous continuons à recevoir jour et nuit des plaintes ordinaires dont nous prenons compte. Il faut aussi comprendre qu’après une longue opération dans la zone et le ratissage que nos éléments de recherche ont menés, il y a aujourd’hui moins de plaintes concernant des cas d’attaques et de braquages à domicile qu’avant l’implantation de notre commissariat.

Les suspects que nous envoyons dans les institutions judiciaires reviennent de la prison après avoir purgé leur peine et ces bagnards libérés ne tardent pas à commencer à commettre davantage de vols et de braquages car ils sont habitués à l’emprisonnement et aux crimes qui ne leur font plus peur. Parmi ces bandits, les 80 % que nous mettons à la disposition de la justice se retrouvent en état de liberté provisoire après quelques mois ou années d’emprisonnement. Ce qui nous rend le travail très difficile encore.

Propos recueillis par

Sita Sidibé

(stagiaire)

Mali Tribune

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