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Moussa Mara et la motion de censure : La trame d’un complot politique avorté

Lors des débats sur les arguments présentés par l’opposition pour motiver sa motion de censure qui demande la démission du Premier ministre, les discours tenus par une frange de la Majorité présidentielle ne sont pas en adéquation avec le mot d’ordre de soutien finalement manifesté à Moussa Mara. Effectivement, il y a eu une dissonance, à tel point qu’on ne peut occulter la thèse du complot politique concocté avec la bénédiction de certains milieux du pouvoir qui ont voulu instrumenter l’opposition.

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En effet, dans les propos, on a l’impression que presque tout le monde est d’accord que cela ne va pas avec Moussa Mara comme Premier ministre, mais il faudrait quand même rejeter la motion de censure pour ne pas donner à l’opposition toute chance d’exister réellement dans la vie politique.

Mais ça, c’est la première impression, qui effleure en réalité le véritable problème : l’opposition ne pouvait aucunement croire que sa motion avait des chances d’aboutir, si au préalable elle n’avait pas reçu des assurances venant soit du pouvoir ou des députés de la Majorité.

Justement, des indiscrétions font état d’une rencontre secrète entre Soumaïla Cissé et IBK et au cours de laquelle IBK et Soumaïla auraient harmonisé leurs points de vue sur plusieurs questions. Vrai ou faux, il faut être prudent entre ces deux-là, parce qu’ils proviennent de la même moule Adema et ont siégé ensemble dans le même gouvernement, occupant les deux postes les plus stratégiques sous Alpha Oumar Konaré. C’est pourquoi d’ailleurs, ceux qui se hasardent à attaquer Soumaïla sur son passé, notamment en termes de gestion du pays, doivent se rendre compte que Soumi avait comme Premier ministre un certain IBK, par conséquent plus responsable que lui sur ces opérations décriées.

Mais ce qui fait surtout jaser, c’est le mutisme total gardé par Soumaïla, malgré les attaques personnelles dont il faisait l’objet, alors qu’il avait la possibilité d’user de cette tribune pour arrêter, une fois pour toute, cette propension à faire de lui le seul responsable de la gestion du passé ces dernières années, en oubliant les responsabilités assumées par IBK. Plus grave encore, on est allé jusqu’à assimiler l’opposition à des collaborateurs du régime ATT, comme le laissent apparaître les propos du député Oumar Mariko pour justifier son soutien aux putschistes. Mais Soumi qui était à l’Uemoa et non dans les rouages du régime ATT, a préféré rester de marbre au lieu d’apporter les précisions nécessaires ! Qu’est-ce qui le plombe ainsi ?

Il y a lieu de se poser des questions sur la démarche de l’opposition conduite par Soumaïla Cissé car le dépôt d’une motion de censure n’est pas le prolongement d’une démarche de concertation matérialisée par la rencontre entre la Majorité présidentielle et l’opposition. Il y a certainement autre chose qui puisse expliquer que quelques jours après cette grand-messe officielle entre les deux parties, à Koulouba, l’opposition puisse se permettre de demander la démission du Premier ministre.

Il nous revient que tout était mis en œuvre pour faire partir Mara à travers cette motion de censure. Une façon polie de se défaire de lui pour ne pas donner l’impression d’une autre crise au sommet de l’Exécutif, en pensant au départ de l’autre Premier ministre, Oumar Tatam Ly.

De toute façon, quelques jours avant le dépôt de cette motion de censure, des voix s’élevaient au niveau du Rpm pour réclamer un Premier ministre issu de ses rangs.

L’ensemble de ces incohérences devraient être perçues et interprétées par Moussa Mara, comme quoi, même au sein de la majorité présidentielle, disons même au sein du pouvoir, il ne fait pas l’unanimité comme on a tenté de le lui miroiter, lors du vote de la motion de censure.

La réalité est qu’il a échappé à un complot parce que des instructions données au dernier moment ont renversé la tendance pour sauver sa tête. Mais est-ce pour longtemps ? le régime IBK, en tout cas, se présente en si ,peu de temps comme un enfant turbulent à surveiller de très près.

Ben Nasser

SOURCE: La Sentinelle

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