Le dialogue national inclusif en cours dans la capitale malienne tire vers sa fin. Les quelques jours passés ont permis aux maliens de tous horizons de se familiariser avec leurs frères de la CMA. Ce groupe armé composé des ex-rebelles de Kidal, qui ont pris les armes contre leur pays semble se débarrasser de leur théorie séparatiste.
Du moins, c’est ce qui parait dans les discours de leurs representants au dialogue national inclusif qui se déroule au CICB. Moussa Ag Attaher, un des piliers de la rébellion touarègue de la CMA, semble voler la vedette de ce DNI. Ses prises de parole lors des plénières ont surpris tous les participants de ce dialogue. Si d’aucuns pensaient que la CMA était venue avec des idées arrêtées à caractère séparatiste à ce DNI, la surprise fut en effet grande.
Notre équipe de reportage, dans les secrets des coulisses, a pu arracher quelques morceaux de la bouche du porte-parole de la CMA. Moussa Ag Attaher, puisque c’est de lui qu’il s’agit, nous a livré ses quelques impressions sur le processus de paix en cours dans notre pays. Les congrès de la CMA à Kidal accompagné du drapeau de l’AZAWAD, manipulation de la CMA par la France pour déstabiliser le Mali, l’ambition de la CMA, sont entre autres les quelques questions qui lui ont été adressées par notre équipe de reportage au cours d’une interview qu’il a bien voulu nous accorder.
Voici quelques extraits de l’interview réalisée, ce vendredi 20 Décembre 2019 au centre international de conférence de Bamako au micro de Boubacar Kanouté.
«En tant qu’acteurs du processus de paix, nous avons notre place ici et nous devons participer à la recherche de solution pour une sortie de crise définitive au Mali. A propos de nos congrès à Kidal, je crois qu’il faut calmer le jeu. Les démonstrations militaires qui s’y passent ne signifient pas que la CMA montre ses muscles à qui que ce soit. Non, la CMA ne montre ses muscles à personne ! Chaque groupe armé tient ses congrès conformément à leurs textes. Ces militaires que vous voyez défiler sont inscrits dans la dynamique de la paix. Les armes qu’ils tiennent appartiennent aux mouvements signataires de l’accord d’Alger. Et ces armes disparaitront au fur et à mesure que l’accord d’Alger sera mise en œuvre. C’est pourquoi je demande son accélération pour mettre fin définitivement à ce conflit. Et ce sont ces militaires qui feront partie de l’armée nationale reconstituée du Mali.
Quant au drapeau de la CMA qui flotte lors de nos congrès, cela ne signifie absolument pas une négation de l’existence du drapeau national. Chaque parti politique brandit son drapeau à Bamako lors de son congrès . Mais cela ne fait aucune entrave aux principes fondamentaux de l’Etat qui sont l’intégrité territoriale, la laïcité de l’Etat, l’unicité etc. Donc il faut qu’on arrête de penser que le drapeau d’un mouvement armé signifie le rejet du drapeau national.
Enfin, à propos de notre rapport avec la France, je comprends parfaitement certaines prises de positions contre les forces étrangères présentes ici. C’est l’expression d’une exaspération, d’un désespoir face à la crise qui s’enlise malgré l’accord et la présence de ces forces. Mais, je tiens à dire clairement que la CMA est indépendante de toute interférence extérieure et nous n’avons le soutien d’aucun Etat dans ce que nous faisons. Ce que nous faisons est l’émanation de nos convictions propres, nous portons des projets politiques que nous défendons seuls. Il est vraiment temps d’arrêter de créer de suspicions qui n’existent pas. S’il y a bien quelqu’un que la France soutient, c’est le gouvernement malien. Toutes ces forces sont venues pour la paix au Mali. Il faut vraiment calmer le jeu et dire les choses telles qu’elles sont. Il n’y a aucune connivence entre la CMA et les forces étrangères ou une puissance étrangère » a confié le porte-parole de la CMA à notre micro.
Source: Page Facebook le Figaro du Mali