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Moukè Diawara dit Marlo un jeune rappeur : » Nous voulons créer un pont entre les chanteurs maliens et ceux du Canada »

Venu à Bamako dans le cadre de l’organisation d’un festival au Canada avec les artistes chanteurs maliens, le jeune rappeur Mouké Diawara dit Marlo (immigrant malien au Canada) nous a accordé une interview exclusive. Au cours de notre entretien, il a évoqué l’objectif de son projet. Celui de créer un pont entre les chanteurs maliens et ceux du Canada. A cet effet, Marlo en partenariat avec Luka Production compte inviter des artistes maliens pour une grande tournée dans les villes canadiennes. Par ailleurs, il a exhorté les rappeurs maliens à l’entraide et à la solidarité tout en évitant les insultes vulgaires et la consommation abusive de la drogue et de l’alcool.

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L’Indépendant Week-end : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Marlo : Je m’appelle Mouké Diawara dit Marlo. J’ai 24 ans. Je suis malien et je vis au Canada depuis 2003. Je suis diplômé en science politique et artiste chanteur.

 

 

Comment êtes vous venu dans le show-biz ?

J’ai toujours été un passionné de la musique. En écoutant des chansons des artistes comme Sniper, Tupac, Diams, Yelifu, Amkoulel, j’ai eu envie de faire la musique aussi. J’ai commencé à écrire des poèmes d’abord. Et un jour après constat de mes œuvres, un cousin m’a suggéré de faire du Rap. C’est à partir de là que j’ai commencé à faire de l’instrumental et du bit d’abord. Ensuite j’ai fait des chansons à travers mon ordinateur. Partant de là, avec un pote nous avons formé le groupe MIVCA (Maliens immigrants venus pour conquérir l’Amérique). Et nous avons bâti notre propre studio. Par la suite, nous avons sorti quelques chansons.

 

 

Avez-vous des albums à votre actif ?

A vrai dire nous n’avons pas d’album. Mais une mixtape (une compilation de chanson ou autre type de pistes audio enregistrées dans un ordre spécifique, originellement sur cassette audio principalement). Et avec ces chansons là, nous avons eu beaucoup de notoriété et les gens ont commencé à nous inviter de part et d’autre. Dans la foulée, nous avons sorti une deuxième mixtape. Et bientôt nous allons faire un album.

 

 

Quels sont vos projets?

Je suis venu au Mali avec nos mixtapes pour faire la promotion de nos chansons. Nous avons aussi un projet en vue. Celui d’organiser un festival au Canada avec des chanteurs maliens. A travers ce festival, nous voulons créer un pont entre les chanteurs maliens et ceux du Canada.

 

 

Comment va se dérouler votre festival avec les chanteurs maliens ?

Le festival va se dérouler en tournée dans des villes au Canada. Nous allons inviter des chanteurs maliens là-bas. C’est une occasion d’exporter la musique malienne et faire sa promotion. C’est dans le cadre de ce projet que j’ai rencontré Luka Production. Nous nous sommes mis en partenariat pour produire un mini CD de 7 chansons et réaliser le festival. Déjà nous avons entamé des démarches pour la sélection des artistes. Il faut souligner que nous sommes également soutenus dans ce projet par des partenaires comme Waraya, Almadog, El Nino TV…

 

 

Quelle relation entretenez-vous avec les rappeurs au Mali ?

Au début je n’en connaissais pas beaucoup. Mais au fur et à mesure avec des relations, j’ai eu à échanger avec pas mal de rappeurs et d’artistes maliens. J’ai été agréablement surpris car ce sont des gens extrêmement gentils et simples. Et, j’aime bien ce qu’ils font.

 

 

Avez-vous un appel à lancer ?

Mon appel va à l’endroit des jeunes rappeurs maliens qui s’adonnent à des insultes vulgaires et à la consommation abusive de la drogue et de l’alcool. Cela ne fait pas partie de notre culture. Il faut qu’ils sachent que le Clash ne veut pas dire proférer des insultes. C’est se mesurer sur une chanson pour montrer sa suprématie. Mais ce sont des insultes de mères et de pères qui sont monnaie courante au Mali et qui vont souvent jusqu’à des violences physiques. Cela est déplorable. Le rap est porteur de message et j’invite les uns et les autres à nous faire de bons sons et que nous nous amusons ensemble tout en sensibilisant la population et gagner de l’argent.

 

 

Un mot de la fin ?

J’exhorte les artistes maliens à l’entraide et à la solidarité. Que tout le monde se mette ensemble main dans la main pour faire avancer la musique malienne.

 

Réalisé par Sory I. Coulibaly

SOURCE: L’Indépendant  du   13 sept 2014.
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