De toute évidence, la détermination du groupe parlementaire d’opposition VRD, à déposer une motion de censure contre le gouvernement de SBM, repose sur celle des religieux engagés dans la même démarche.
Il faut convenir que SBM n’est actuellement pas dans une situation des plus enviables. Certes, les bastonnades, les gaz lacrymogènes et autres méthodes de répression policière, particulièrement musclée, ont incliné presque naturellement l’opposition politique à réclamer la tête d’un Premier ministre qu’on accuse par ailleurs d’avoir planifié et réussi le parfait hold-up électoral du siècle. Mais ce qui vient compliquer les choses, c’est que la majorité politique, dont SBM est théoriquement le chef, se soit associée à ce concert de réclamation de la tête de celui-ci, par ailleurs président d’un parti politique composant le soutien EPM au Président et qui ne s’est pas gêné, une fois à la Primature, de débaucher prioritairement les élus des partis censés être amis. Nous sommes de ceux qui avaient estimé que IBK n’était pas très enclin à résister à un front aussi large et divers comme celui auquel le gouvernement est aujourd’hui confronté. Mais après le 10 février, nous avions estimé qu’en l’acculant dos au mur, les leaders religieux et autres oppositions exigeant le départ du Premier Ministre finiraient par produire l’effet contraire car le Président de la République ne saurait s’y résoudre dans ces conditions au risque de susciter une totale défiance des partenaires de soutien du Mali en s’affaiblissant définitivement à l’intérieur. Et IBK n’est visiblement pas prêt, du moins en apparence, à lâcher SBM. Qui n’est non plus pas prêt à faciliter les choses en rendant le tablier de lui-même.
A.T.Dansoko
Malijet