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Mot pour maux : coups d’État cycliques au Mali, Il faut tirer des leçons du passé

Il y a un an jour pour jour, la tempête M5 emportait le régime IBK. Les maux reprochés au commandant de bord de l’époque étaient la corruption, le népotisme, l’injustice, l’insécurité, la violation des principes sacro-saints de la séparation des pouvoirs. De sempiternelles tares qui sont à la base des coups d’État endémiques au Mali.

Nous sommes vers la fin de la décennie 2010, la marche de la démocratique du Mali et son allure d’État stable semblaient altières.
Contre toute attente, le processus est stoppé net par des circonstances et des événements que nous savons tous.
À la sortie des urnes de l’élection présidentielle de 2013, c’était la ferveur, l’espoir. Le messie venait d’être propulsé à la tête de l’État malien.
Le maçon a été vu à l’œuvre pendant cinq ans. Le résultat de son travail était tout sauf fameux.

Par coup de baguette magique ? Le bail fut tout de même renouvelé, mais les pratiques restèrent inchangées.
Deux ans après, les rues sont envahies pendant des semaines. Ce qui était évitable arriva. Le processus de redressement s’est de nouveau arrêté.

Cinq coups d’État en soixante ans, trois coups d’État en moins de dix ans, deux coups d’État en moins d’un an, le Mali tombe de Charybde en Scylla.

En analysant le problème sous l’angle de l’histoire, ces événements peuvent être considérés comme normaux quand on sait que les grands peuples sont mis à l’épreuve dans leur parcours de nation ou d’État. Cela se manifeste toujours par des périodes de troubles comme au Mali d’aujourd’hui.

En faisant un clin d’œil à notre histoire, il nous revient qu’à la suite de crises, Soundjata fera du Mandé un empire. Sonni Ali Ber fera du royaume de Gao l’empire Songhaï.

Ces grands hommes ont pu tirer des leçons du passé de leur peuple pour ensuite réaliser le chef-d’œuvre qui les a fait entrer dans l’histoire.
Les élections truquées, la putréfaction du système éducatif, le chômage, la corruption endémique, la gabegie sans scrupules, le népotisme institutionnalisé, le clientélisme à ciel ouvert ont toujours été le terreau sur lequel les soulèvements populaires et les renversements de pouvoirs ont poussé au Mali.

Le politique malien n’a jamais su tirer des leçons de ces différents renversements de régimes en refondant le système considéré par tous comme caduc.

La Refondation, c’était le mot qui était sur toutes les lèvres au lendemain du 18 août. Un an après, aucune réforme allant dans ce sens n’a encore été réalisée.

L’échéance fétiche est presque arrivée et des voix se lèvent pour demander l’abandon de l’initiative et d’aller vers l’élection présidentielle.
Et pourtant cette période transitoire est la plus neutre, donc la plus opportune.

Partir ainsi aux votes avec des méthodes décriées du passé aboutira à des élections étriquées aux résultats contestés.
Ce n’est pas une prophétie, mais la finalité d’une telle hypothèse s’appelle récidive et retour à la case départ.
Harouna KONÉ

Source : Info-Matin

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