En effet, après l’échec cuisant de la Convergence des forces Républicaines, CFR, à faire le plein du palais des sports de 5 000 places et sa tentative avortée de faire sortir « 2 millions de personnes » dans la rue le samedi 27 juin, le M5 RFP fort de sa popularité, est désormais en situation de force pour négocier avec le Président de la République. IBK désormais affaibli n’aura d’autres choix que d’accepter le principe de négocier avec ses opposants et surtout de donner une suite favorable à leurs revendications.
Si celle relative à la démission du Président de la République pourrait faire l’objet d’un consensus à minima, les autres revendications, selon nos informations, seraient à prendre ou à laisser, mais non négociables. Parmi ces revendications, on pourrait citer entre autres la Dissolution de l’Assemblée Nationale, celle de la Cour Constitutionnelle, la nomination d’un Premier Ministre de pleins pouvoirs qui mettra en place un gouvernement d’union nationale. Les opposants voudraient également qu’IBK soit seulement un Président honorifique qui se contenterait des honneurs liés à sa fonction.
Le décor étant planté par les leaders du M5 RFP, IBK n’a d’autre choixque d’engager les négociations afin d’obtenir d’autres concessions, après celle de son maintien à son poste.Le Président de la République ne devrait pas manquer de ressources humaines compétentes et consensuelles pouvant faire figures de négociateurs auprès de ses opposants. IBK devra éviter une troisième sortie du M5 RFP. Ce Mouvement considéré par bon nombre des maliens comme l’ultime espoir de dresser la barre de la gouvernance chaotique du régime en place, enregistre chaque jour des nouvelles adhésions, donc il est capable de faire chuter le régime. Il est grand temps, avant qu’il ne soit encore trop tard qu’IBK sorte de son antre royal en revêtant son manteau présidentiel pour très rapidement prendre langue avec ses opposants afin de trouver une issue favorable à cette crise.
En définitive,tous les observateurs de la scène politique malienne s’accordent à dire que la crise qui secoue le pays de Soundiata Keita est si profonde qu’il a besoin d’une thérapie de choc pour y remédier. Donc, une transition pour diagnostiquer les maux et prescrire les médicaments qu’il lui faut, semble être un impératif absolu. L’avenir de la démocratie et même du Mali dépendra désormais de l’issue de cette crise.
Youssouf Sissoko