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Mot de la semaine : Arrestation

Par l’arrestation du Président de l’Assemblée permanente des Chambres d’Agriculture du Mali, APCAM et de surcroit grosse pointure du parti Majoritaire, la justice malienne vient de poser un acte fabuleux, qui devrait être le début du processus de la reconquête de son honorabilité, de sa notoriété et de son indépendance, mises à rudes épreuves pendant des décennies. En effet, depuis l’avènement de la démocratie en 1991, les maliens n’ont jamais été satisfaits de leur justice. Ils ont souffert et continuent de souffrir, à cause de la défaillance du système judiciaire au Mali. Cette justice que d’aucuns qualifient de serpent de mer de notre Démocratie, est même citée parmi les secteurs les plus corrompus au Mali. Et que dire de cette affirmation de nombreux maliens qui pensent qu’elle protège mieux les plus forts, les plus nantis et les plus puissants contre les plus faibles et les plus pauvres.

Avec l’arrestation de Bakary Togola et d’autres gros calibres du régime, dans les jours à venir, pourrait-on affirmer que la justice malienne est en train de se réveiller et qu’elle semble déterminée, enfin de compte, à redorer son blason ? Cette question mérite d’être posée quand on sait que l’image de notre justice est fortement ternie et que l’opinion dans son écrasante majorité ne retient d’elle qu’une mauvaise presse. Le Ministre de la justice, Me Malick Coulibaly et le téméraire Procureur du pôle Economique et Financier, Mamoudou Kassogué doivent persévérer dans cette voie pour écrire une nouvelle page de l’histoire de notre justice qui est aujourd’hui mal en point. Ces deux hommes sont aujourd’hui les plus craints de la République et en même temps les plus menacés par les corrompus et autres délinquants financiers.
Aux associations de lutte contre la corruption, à tous les mouvements pour un Mali juste et débarrassés de tous ces criminels à col blanc, à toutes ces sangsues, cet appel à la mobilisation vous est lancé pour donner à Malick Coulibaly et à son Procureur Kassogué cette légitimité populaire dont ils ont besoin, afin qu’ils mènent à bien leur croisade contre les bandits financiers. Au Président de la République, qui ferait certainement l’objet de pressions énormes de la part de son entourage et surtout de sa famille pour qu’à son tour il s’immisce dans les affaires de la justice, il a encore une occasion d’embellir son image écornée par une gestion caractérisée par un laisser-aller indescriptible et une corruption à ciel ouvert. Pour les quatre ans qui lui reste à la tête du Mali, IBK doit maintenant songer à la postérité pour qu’on ne dise pas à ses enfants et petits-enfants que leur père ou grand-père a été le plus mauvais Président de la République de l’indépendance à nos jours.
Aux partis politiques, surtout, particulièrement à ceux de l’opposition qui ont fait de la lutte contre la corruption l’un de leurs thèmes de campagne à la dernière Présidentielle, ils sont fortement interpellés pour apporter tout leur soutien à Malick Coulibaly et à Mamoudou Kassogué afin qu’ils ne cèdent pas à la pression de plus en plus croissante et de plus en plus pressante de la part des ennemis de la République qui ont pillé systématiquement nos fragiles et rares ressources économiques. Si tant est que la lutte contre la corruption occupe une place prépondérante dans leurs programmes de gouvernance, les partis politiques de l’Opposition ont une occasion en or à saisir pour enfoncer les clous en demandant que nul ne soit épargné.

Youssouf Sissoko 

Source: Infosept

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