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Mossa Ag Attaher (MNLA) : « Nous espérons que le rôle du Burkina sera maintenu par les nouvelles autorités »

La médiation en cours entre les autorités de Bamako et les mouvements de l’AZAWAD pourrait être affectée par la chute de Blaise Compaoré. Le Mouvement veut encore croire et espérer que malgré le départ de Blaise Compaoré, le Burkina Faso est encore capable de jouer le rôle de médiateur et que la place du Burkina dans le processus de négociation ne restera pas vide. Dans une interview téléphonique accordée à Burkina 24, Mossa Ag Attaher s’est prononcé sur le changement intervenu au Burkina et dit l’espoir de son mouvement de voir la médiation se poursuivre avec le Burkina comme médiateur de la CEDEAO.

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Burkina 24 (B24): Blaise Compaoré n’est plus président du Faso. Comment au niveau du MNLA vous avez accueilli la nouvelle de sa chute ?

Mossa Ag Attaher (MAA): Nous respectons énormément et de manière entièrement méritée, avec l’ensemble des choix qu’il opère pour son bien-être, pour sa paix et sa stabilité, pour son devenir. Nous n’avons aucun commentaire à faire sur les changements politiques et institutionnels au Burkina Faso, le Burkina Faso pays qui je le rappelle a été mandaté par la CEDEAO pour être médiateur dans la crise malienne.

Je rappelle aussi que c’est à ce titre là et seulement ce titre que le MNLA a pris attache avec les autorités du Burkina Faso, en tant que médiateur. Le président Blaise Compaoré a été désigné par ses pairs de la CEDEAO comme médiateur dans la crise malienne.

Depuis qu’il a pris cette fonction, nous nous sommes donnés le devoir d’être disponibles à tous les appels du médiateur de la CEDEAO chaque fois que cela est nécessaire pour des discussions, pour des rencontres à Ouaga. Et c’est dans ce cadre que vous avez … certainement des rencontres qui ont impliqué le MNLA dans le cadre du processus en cours entre le gouvernement du Mali et les mouvements de l’AZAWAD.

B24: Avec la chute de Compaoré, certains observateurs ont estimé que le MNLA a perdu un de ses plus importants soutiens.

MAA: Le MNLA est indépendant des changements politiques au niveau de n’importe quel État africain. Même par rapport aux changements politiques à Bamako, nous sommes indépendants. Donc à ce titre là, vraiment je pense que les commentaires qui viennent de Bamako, ne sont pas des commentaires étrangers.

Vous savez que les autorités de Bamako sont incapables de se mouvoir à la vitesse de leur situation catastrophique, de leur mauvaise gestion, de scandales répétitifs qui sont en train de se produire au plus haut niveau de l’État. Donc chaque fois, ils essaient de distraire l’opinion publique malienne par des évènements qui n’ont rien à voir avec les réalités du Mali.

B24: Blaise Compaoré était le médiateur de la CEDEAO dans la crise malienne. Est-ce qu’avec son départ le processus de paix en cours ne prend pas un coup ?

MAA: Vous savez, je tiens à rappeler quand même à l’opinion publique burkinabè que le rôle que le Burkina Faso a joué dans la médiation entre nous et les autorités du Mali, c’est l’ensemble du Burkina qui en sort grandi parce que le Burkina s’est donné pour mission vraiment importante et solidaire, c’est de venir au chevet du Mali vraiment à un moment où le Mali était en passe de ne plus exister.

Il était menacé non seulement par la guerre entre le gouvernement central et le MNLA mais aussi par les groupes djihadistes qui voulaient même prendre le pouvoir à Bamako. Donc, le Président ….le Burkina Faso dans ce cadre là a joué un rôle extrêmement important dans lequel l’ensemble des Burkinabè doit se retrouver. L’ensemble des Burkinabè ont ce mérite et ce mérite leur revient à tous.

B24: En ce moment, il y a des autorités d’intérim et une transition qui se prépare avec de nouvelles autorités. Est-ce que vous avez déjà ou envisagez-vous des contacts avec les nouvelles autorités ?

MAA: Vous savez, nous souhaitons que le Burkina continue de jouer son rôle de leadership sous régional ouest-africain. Nous pensons que le Burkina est encore capable de jouer ce rôle et d’assumer entièrement sa responsabilité dans la mission que lui a assignée la CEDEAO.

Mais nous suivons de près l’évolution politique au Burkina et en fonction de l’évolution de ces évènements, nous espérons que le rôle du Burkina soit maintenu par ceux qui auront la charge de la gestion politique et institutionnelle du Burkina Faso.

B24: Pour vous un autre pourrait jouer le rôle que Blaise a joué en tant que médiateur de la crise malienne…

MAA: Le Burkina c’est le « pays des Hommes intègres ». Nous savons qu’il y aura toujours un homme qui puisse continuer cette mission. Nous espérons aussi que la place du Burkina ne reste pas vide dans ce processus et dans son leadership sous régional ouest africain.

B24: Est-ce qu’on vous verra encore dans la capitale du Burkina ?

MAA: Mais bien-sûr ! Pour le moment, vous avez des membres des mouvements qui sont encore au Burkina Faso et à ma connaissance, la CEDEAO ne nous a pas saisi pour nous dire qu’il y a des changements à opérer dans les dispositions qui avaient été prises par elle concernant notre présence.

B24: Où est-ce que vous en êtes avec les négociations d’Alger ?

MAA: Nous sortons il y a déjà deux semaines du troisième round entre la coordination des mouvements de l’AZAWAD et le gouvernement du Mali. Nous étions arrivés à des propositions de la part de l’équipe de médiation. Cette proposition a été soumise aux deux parties.

Pour ce qui nous concerne, nous avons sérieusement amendé cette proposition de la médiation parce que nous avons trouvé qu’elle ne prenait pas en compte les aspirations légitimes des peuples de l’AZAWAD. Donc dans les amendement que nous avons apportés, nous avons remis les éléments importants, les principes mêmes pour lesquels nous nous battons pour qu’ils soient revus et qu’ils soient rediscuté lors du prochain round qui aura lieu normalement aux alentours du 18 au 19 novembre.

Entretien réalisé par Justin YARGA
Burkina24
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