Lors du Conseil des ministres de mercredi dernier, le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, a décidé de donner le nom du Roi Fayçal Bin Abdoul Aziz à la Grande mosquée du vendredi de Bamako. Ce souverain saoudien qui s’est éteint, il y a quelques années, est à l’origine de la reconstruction de ce lieu de culte en 1976.

Le baptême de la Grande mosquée a eu lieu, samedi dernier, en fin d’après midi. La cérémonie, présidée par Thierno Amadou Oumar Hass Diallo, ministre des Affaires religieuses et du Culte, s’est déroulée en présence de l’ambassadeur de l’Arabie Saoudite dans notre pays, Maswoud Bil Orab Aharathi, du président du Haut conseil islamique, Mahamoud Dicko, et de l’imam de la Grande mosquée, Mahamadou Kallé. Y étaient également présents, les ambassadeurs des pays musulmans, les représentants des familles fondatrices de Bamako, des leaders religieux et de nombreux invités. Le ministre des Affaires religieuses et du Culte et l’ambassadeur d’Arabie Saoudite, ont procédé, ensemble, à la coupure du ruban symbolique et dévoilé le panneau, situé côté est de la mosquée et portant le nom du souverain saoudien, sous des applaudissements nourris. Mais auparavant, ils s’étaient exprimés sur le sens de cette cérémonie de baptême. Au nom du président de la République, le ministre Diallo a exprimé toute la reconnaissance de notre peuple au Royaume saoudien pour ses nombreuses sollicitudes. La dernière en date est l’invitation du président pour une visite d’Etat. Le ministre a expliqué que, pour une des rare fois, un chef d’Etat africain reçoit un tel honneur. S’adressant à l’ambassadeur saoudien, le ministre Diallo a souhaité non seulement la réhabilitation de la désormais mosquée Fayçal Bin Abdoul Aziz de Bamako mais aussi la réalisation par les partenaires saoudiens d’une mosquée semblable dans toutes les capitales régionales. Selon lui, ceci permettra de renforcer l’image de l’islam dans notre pays. A en croire le ministre, l’Arabie Saoudite peut encore contribuer à la paix et la stabilité dans notre pays et la visite du président IBK offrira l’opportunité de signer des accords d’aide et de coopération. Le diplomate saoudien a adressé « ses vifs remerciements ainsi que sa reconnaissance et estime » au président de la République pour la décision de donner le nom du Roi Fayçal Bin Abdoul Aziz à la Grande mosquée de Bamako. « Allah a glorifié les mosquées en les associant à Lui, poursuit-il. Le Prophète (PSL) a honoré les mosquées en paroles et en actes, lorsqu’il dit d’elles que ce sont les meilleurs endroits sur terre. Le bienheureux est celui-là que Dieu aura choisi pour servir ses maisons. C’est pourquoi, la construction des mosquées par mon pays est une chance et une élection divines. On doit remercier le Tout-puissant pour cette élection parmi les autres et pour cet honneur immense », a commenté l’ambassadeur saoudien. Pour lui, nos deux pays entretiennent des relations historiques liées, non seulement à l’islam mais aussi à la politique. Car le Royaume saoudien a été le deuxième pays à reconnaître le Mali, un mois après notre accession à la souveraineté nationale. Aboubacar Sidiki Touré, représentant de la famille Touré, a, lui, remercié au nom des trois familles fondatrices de Bamako (Niaré, Touré et Dravé) le président de la République pour l’honneur fait à l’Arabie Saoudite qui a financé la reconstruction de cette mosquée de Bamako. Il a rappelé l’histoire de cette mosquée. A l’arrivée des « Blancs » en 1883, Bamako ne comptait qu’une mosquée, celle du Dabanani, située au niveau du grand marché. Cet édifice religieux ne pouvait malheureusement pas contenir tous les fidèles. Ainsi, en 1909 les Niaré ont décidé de construire une mosquée plus grande à Bozola. Puis en 1935, le gouverneur Louveau accéda à la demande de la famille Niaré. Il leur cèda le terrain de la Grande mosquée de Bamako pour sa construction. Elle a été inaugurée le 12 novembre 1948. En 1966, le Roi Fayçal Bin Abdoul Aziz effectua une visite dans notre pays. Il se rendit dans la Grande mosquée du vendredi, en compagnie du président Modibo Kéïta, précisément le 17 septembre 1966. Il reçut un accueil populaire exceptionnel qui, selon l’ambassadeur saoudien, reste encore dans les mémoires. C’est donc suite à cette visite, qu’il décida de la reconstruction et de l’extension de ce lieu de culte. La mosquée est devenue un soutien à l’enseignement islamique conformément aux prescriptions du Saint Coran et de la sainte tradition du Prophète (PSL).

Youssouf DOUMBIA

Source: essor