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Mort de DÉBY: l’inquiétude au Sahel

Le Président tchadien, Idriss Déby ITNO est mort ce mardi l’arme à la main comme il l’avait prédit. Un décès qui intervient après la proclamation des résultats du scrutin présidentiel qui affirmait son élection, largement en tête de ses adversaires politiques. Si pour certains tchadiens, sa mort va mettre fin à une dictature militaire et politique de 30 ans de gestion, en revanche dans les pays du Sahel, elle suscite inquiétude. Car, les soldats tchadiens étaient véritablement la force à engager une guerre sans merci contre les terroristes. Le Maréchal ITNO n’est plus, alors qui pour le remplacer réellement au Sahel ? C’est la grande incertitude.

 

Agé de 68 ans, le Président DEBY, militaire de carrière qui s’est emparé du pouvoir en 1990 à l’issue d’un coup d’État, est décédé hier mardi des suites de ses blessures par balles lors des affrontements avec la FACT. Selon le site d’information, lignes de défense, le lundi soir, une rencontre entre DEBY et les chefs des FACT aurait eu lieu à Mao, au nord de la capitale. Cette réunion aurait dégénéré en bataille rangée provoquant la mort de DEBY et de quatre de ses généraux. De son côté, l’armée tchadienne dit qu’il a été touché par balles, sans plus de précision, et est mort des suites de ses blessures.
Cette information a très vite fait le tour du monde et est diversement appréciée au Tchad et comme ailleurs. Chez lui, cette mort est pressentie comme la fin d’une dictature militaire et politique du président Idriss Debv ITNO après 30 ans au pouvoir où les rênes n’étaient confiées qu’à quelques privilégiés et proches de l’homme. Suite à cette situation, le Tchad est donc sans président. C’est l’un de ses fils, général quatre étoiles à 37 ans et commandant de la garde présidentielle, Mahamat Idriss Déby ITNO qui a été désigné pour diriger un conseil militaire chargé de le remplacer.
C’est alors une transition qui est en cours. Une situation décriée par certains experts de l’ONU et des Tchadiens puisque c’est une violation de la Constitution de ce pays.
Cependant, la situation inquiète les alliés du Tchad en Afrique et en Europe parce que l’armée tchadienne est une pièce absolument fondamentale dans le dispositif de lutte anti-terroriste au Sahel. Ainsi, la mort du Président tchadien est ressentie comme une perte énorme dans l’engagement et le combat contre les terroristes. « Le risque est que la mort de Deby ne démoralise l’armée tchadienne très aguerrie et disciplinée au combat. Les soldats tchadiens étaient la digue, les remparts contre les terroristes au Sahel. Son décès risque d’embrasser le Sahel. C’est l’un des verrous qui vient sauter », selon un responsable politique malien qui soutient que réellement que le Tchad est le seul pays du G5 Sahel à s’engager contre les groupes terroristes.
Comme lui, l’ancien ministre des Affaires étrangères Kamissa CAMARA sur sa page Twitter témoigne également le courage et la bravoure des soldats tchadiens. A cet effet, elle soutient que le départ de Idriss Deby pourrait avoir des conséquences dans la lutte contre le terrorisme. « Le Tchad est un pays stratégique pour les opérations de contre-terrorisme dans le Sahel tel que Barkhane. Les contingents tchadiens sont considérés comme les mieux formés au sein du G5-Sahel. Le départ soudain de Deby aura des conséquences désastreuses pour toute la région », a-t-elle souligné.
Pour beaucoup d’observateurs, le Maréchal Idriss Déby ITNO apparaissait comme l’élément stabilisateur d’une région tourmentée, aux États aussi faillis que la Libye, la Centrafrique ou le Soudan. Et lorsque le feu brûlait au Sahel et en Afrique centrale, il répondait présent, lâchant ses guerriers que l’on retrouve aujourd’hui dans notre pays dans les rangs onusiens et dans ceux de la Force conjointe du G5 Sahel.
« Que ce soit au Mali ou au Nigéria, contre Al-Qaïda ou contre l’État islamique, dans les contingents de l’ONU ou dans ceux du G5 Sahel, les soldats tchadiens sont d’excellents combattants, commandés par des chefs militaires de grande valeur, comme l’était le maréchal Déby. N’Djamena abrite aussi le siège de l’opération anti-djihadiste française Barkhane, lancée en 2014 – la France est présente de manière quasi permanente dans son ancienne colonie depuis l’indépendance », commente à son tour notre confrère de Europe 1.
De son côté l’ancien ministre guinéen de la Réconciliation nationale, Oury BAH soutient aussi que la brutale et violente disparition du Maréchal Déby serait un séisme politique au Tchad et un bouleversement géostratégique pour le Sahel et la lutte anti-djihadiste sur le croissant partant du Mali jusqu’aux confins du Soudan du Sud en passant par la région du Lac Tchad et la RCA.
« Sa longévité au pouvoir est marquée par une gouvernance autocratique, répressive et guerrière. C’est hélas une tradition politique dans ce pays au cœur de l’Afrique avec des risques de sombrer dans le chaos entraînant un danger sécuritaire accru pour l’Afrique de l’ouest et central », a ajouté le ministre guinéen.
Pour le Président de la Transition, Bah N’DAW, la disparition du Président Idriss DEBY ITNO est « une lourde perte, non seulement pour son pays, le Tchad pour lequel il est allé jusqu’au sacrifice suprême, mais aussi pour la région sahélienne et l’Afrique ».
Donc, une instabilité au Tchad ou la démobilisation de ses troupes, fer de lance de la force conjointe du G5 Sahel serait synonyme du retour en force des groupes terroristes en reconstruction.
Pour l’instant, c’est une incertitude totale au sein du G5 Sahel, même si certains de ses responsables soutiennent que la Force conjointe jouerait sa mission de protection de l’espace.

Par Sikou BAH

Source : INFO-MATIN

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