Le mouvement de l’extrémisme armé dans le nord malien a perdu un de ses chefs, en la personne d’Abdelmalek Droukdel. Chef d’Aqmi et ancien du GIA dans les années 1990, cet algérien faisait partie de ceux qui étaient à la base de l’instauration de la Charia au Mali en 2012, aux côtés de Mokhtar BelMokhtar et d’Abou Zeid abattu par les forces spéciales françaises. L’annonce a été faite par la ministre française de la Défense, Florence Parly, alors que Bamako venait de bouillonner aux sons des réclamations d’une frange de la société civile qui demandait la démission d’IBK.
La nouvelle eut l’effet d’une piqure de rappel pour les Maliens, de la dure réalité du pays : la guerre contre le terrorisme. Une réalité qui en rappelle une autre, c’est la perte de souveraineté du Mali, qui se veut curieusement un pays souverain. Car Droukdel, comme bon nombre de chefs terroristes qui ont écumé et qui écument encore le grand désert malien, sont des étrangers. Ils viennent souvent d’Algérie, de Mauritanie, de Niger ou encore de Lybie. Ayant échoués à mettre en œuvre leur besogne criminelle, ils se rebattent sur le nord du Mali, terroriste aussi vaste que vide, de peuplement mais surtout d’administration.
Le Mali devint donc pour longtemps la base d’Aqmi avant d’être avalé par l’alliance de groupes terroristes dirigés par Iyad Ag Ghaly (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, GSIM).
Dès lors, l’on se demande, malgré une gouvernance loin d’être vertueuse, si le départ du président élu est une bonne chose pour un pays fragilisé par la guerre contre le terrorisme. Car toute instabilité institutionnelle, comporte un grand risque de replonger le pays dans les heures sombres de l’après 23 mars 2012. D’autant plus qu’IBK a été réélu dans une hostilité semblable à celle actuellement en cours. Donc demander le départ d’un président moins de deux ans après sa réélection sonne comme un non-sens surtout dans un pays où les incertitudes font légion.
Qu’à cela ne tienne, la neutralisation de Droukdel et de bon nombre de ses hommes est un grand pas dans la lutte contre le terrorisme.
Ahmed M. Thiam
Infosept