Une marche pacifique était organisée ce vendredi entre la Bourse du travail et le monument de l’Indépendance pour exiger l’envoi d’un fort contingent des FAMa et le renforcement de la sécurité des personnes et des biens.
Ils étaient des milliers de jeunes originaires et non originaires de la région de Mopti à battre le pavé vendredi après-midi pour dire maintenant « stop aux massacres et à toutes les violences dans le Centre du Mali ».
Selon les sources policières, ils étaient entre 3000 et 5000 manifestants le vendredi 21 juin 2019. C’était au moment même ou le chef des opérations de maintien de la paix de l’ONU achevait sa visite dans notre pays.
Depuis l’apparition en 2015 dans cette région des groupes jihadistes les massacres et violences entre communautés se multiplient dans cette région jadis très paisible. « Trop c’est trop » et à l’appel du Collectif des associations des jeunes de la région, des milliers de manifestants se sont rassemblés près de la Bourse du travail pour réclamer haut et fort la fin des atrocités sans le Centre et l’envoi des FAMa pour d’une part sécuriser les populations et d’autre part pour « désarmer toutes les milices ».
Sur les banderoles et pancartes des manifestants on pouvait lire entre autres : « Halte à l’amalgame ! », « la France complice », « Nous disons non à la haine », « Mopti a assez souffert des tueries ». Les banderoles et pancartes portaient des messages hostiles au gouvernement et à la communauté internationale.
Cette situation du Centre a suscité la colère des jeunes de la région de Mopti mais aussi de tous les jeunes du Mali qui, comme un seul Homme sont sortis pour dénoncer le vécu tragique des populations de la région de Mopti.
Il faut noter qu’ils sont aujourd’hui plus de 2800 personnes qui ont fui leurs villages et hameaux pour trouver refuge dans des zones plus en sécurité. « Trop c’est trop » et la situation a atteint ces derniers jours un point culminant.
Le Collectif dans son manifeste a condamné avec la dernière rigueur les massacres et toutes les attaques dans la région de Mopti, cette spirale de violence est une bêtise humaine. Le Collectif a aussi dénoncé avec véhémence l’immobilisme de l’Etat et la recrudescence de l’insécurité au pays Dogon.
Le collectif s’est dit préoccupé par le mutisme des forces étrangères notamment la Minusma et Barkhane qui devraient aider le Mali contre les forces du mal.
Le Collectif recommande à l’Etat : d’assurer une présence accrue des forces armées ; mettre en place un dispositif d’alerte précoce pour une intervention rapide ; le retour immédiat de l’administration ; aider les déplacés dans leur retour après la sécurisation des zones ; identifier toutes les milices et les désarmer ; instaurer un dialogue entre les communautés.
Focus sur la participation du mouvement de la jeunesse de l’ADP/Maliba
Une forte délégation du BENJ de l’Alliance démocratique pour la paix (ADP/Maliba) a marché avec la plateforme des jeunes de la 5e région Mopti pour dénoncer les atrocités dont sont victimes les populations du centre de manière générale et particulièrement toutes les populations confondues du pays Dogon. « Trop c’est trop » et maintenant il faut que les tueries s’arrêtent et plus jamais ça. Les Maliens ne se reconnaissent pas dans ces atrocités qui endeuillent les Maliens du Centre.
Cette marche est la suite logique de celle déjà organisée une semaine avant par la jeunesse de Mopti pour dire stop aux tueries macabres dans la région.
Ibrahima A. Tiocary Fulany
Source: Printemps