Le Cameroun affronte la Chine samedi soir en huitième de finale de la Coupe du monde féminine (23H30 GMT). Les Lionnes Indomptables suscitent un véritable engouement au pays qui rêve de les voir marcher sur les traces de la sélection masculine, quart de finaliste du Mondial en 1990.
La femme est l’avenir de l’homme, disait le poète Louis Aragon. Une citation taillée sur mesure pour la sélection camerounaise de football. Alors que les hommes vont de déception en déception à chaque Mondial depuis l’historique quart de finale décroché par Roger Milla et ses comparses en 1990, les Lionnes Indomptables viennent de redorer le blason du football camerounais.
Promises à une élimination précoce pour leur première participation au Mondial féminin, elles ont su déjouer tous les pronostics et se qualifier pour les huitièmes de finale de la compétition, où elles affrontent la Chine samedi soir. Avec leur jeu décomplexé, les protégées de Enow Ngachu suscitent un véritable engouement au pays, malgré les horaires tardifs des rencontres. La presse locale va même jusqu’à affirmer qu’une telle ferveur ne s’était plus faite ressentir depuis 1990 et le parcours des Lions Indomptables au Mondial italien lorsque ils avaient été la première sélection africaine à atteindre les quarts de finale.
Les Lions mis à l’amende
Si les Lionnes Indomptables ne sauraient être qualifiées de pionnières à proprement parler, c’est tout comme. Elles sont seulement la deuxième sélection africaine à franchir le premier tour d’un Mondial féminin après le Nigeria, qualifié pour les quarts de finale en 1999 (à l’époque, les huitièmes de finale n’existaient pas). Avec neuf buts au compteur, dont le mémorable 6-0 infligé à l’Equateur en ouverture, Gaëlle Enganamouit (23 ans et 3 réalisations) et ses coéquipières ont même battu le record de buts inscrits par une sélection africaine dans l’épreuve.
Ajoutez à cela une défaite avec les honneurs contre le Japon, champion en titre, (1-2) et un retournement de situation contre la Suisse (2-1) et vous avez tout les ingrédients de l’équipe “coup de cœur”. Malgré le soutien de leurs homologues masculins, les Lionnes se permettent même d’appuyer là où ça fait mal : en un seul Mondial, elles ont inscrit plus de buts que la sélection masculine lors de ses quatre dernières coupes du monde (huit buts au total entre 1998, 2002, 2010 et 2014). Rafraîchissant.
“Nous représentons l’Afrique”
Et les coéquipières de Francine Zouga, l’Edgar Davids du football féminin, ont sans doute encore quelques tours dans leur sac. Le sort leur a en effet attribué un adversaire abordable en huitième de finale : la Chine. Sans forcément faire grosse impression, les Asiatiques ont elles aussi terminé deuxièmes d’un groupe A (celui du Canada, pays hôte), pauvre en buts.
“Notre qualification va au-delà des frontières du Cameroun. Nous représentons l’Afrique à cette Coupe du monde”, déclare Madeleine Ngono Mani sur le site de la FIFA. Avec forcément une idée en tête : “Ce qu’a réalisé le Cameroun en 1990 en Italie a inspiré des générations entières de Camerounais et de Camerounaises, y compris nous-mêmes. Notre qualification pour les huitièmes de finale devrait changer pas mal de choses dans le football féminin camerounais. Quand j’étais petite, je n’aurais jamais imaginé jouer un jour un huitième de finale de Coupe du Monde.” Que dirait-elle d’un quart alors ?
Source: Afrik
