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«Mon ambition, aujourd’hui, c’est de créer une fondation pour aider la petite enfance et surtout la jeune fille»

Dans une interview qu’elle  a bien voulu nous accorder, l’artiste Awa Sangho connue avec le groupe Ensemble Kotèba et les Trois Gos évoque sa nouvelle vie aux Etats Unis, sa carrière solo, ses projets pour les jeunes filles et son point de vue sur la musique malienne.

  Awa Sangho artiste groupe koteba

Aujourd’hui Mali : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Awa Sangho : Je m’appelle Awa Sangho des «Trois Gos» de Kotèba, artiste chanteuse et  activiste.  Je me bats depuis le début de ma  carrière pour la cause de la femme, la  valorisation de l’éducation des jeunes filles.

Est-ce que vous pouvez nous faire la genèse des Gos de Kotèba

Les Gos de Koteba sont trois jeunes dames qui ont commencé leur carrière au sein de l’ensemble Koteba d’Abidjan  dirigé par feu Souleymane Koly. On passait le clair de notre temps à chanter avant chaque pièce théâtrale de l’ensemble Kotèba qui est une troupe  de comédie musicale. On ouvrait chaque pièce de l’ensemble Kotèba avec une chanson et à chaque fois on était interrompu pour laisser la place à la pièce théâtrale, tandis que nous on avait envie de chanter. C’est pourquoi,  nous avons expliqué notre projet à Souleymane Koly que nous souhaiterons faire carrière dans la musique. C’est ainsi que tout est parti et nous avons pris les  noms des trois Gos. C’était  en en 1993. Nous avons sorti le tout premier album la même année et tourné à travers le monde dont  les Etats Unis, la Suisse, l’Italie…

Vous avez combien d’albums actifs?

Avec les «Gos», nous avons fait 6 albums dont Bara, Dagnan… L’album Dagnan est sorti entre 1995-1996..

Et après,  quelle a été la suite de l’aventure des Gos ?

Les Gos ont eu un succès fou dans le monde entier et tous ceux qui me reconnaissent par ma coiffure me disent que je n’ai pas beaucoup changé. Et ils ne cessent de me demander les nouvelles des autres membres du groupe. Aujourd’hui, l’un de mes projets c’est de voir les Gos rassemblées. Et avant le décès de Koly, il devrait célébrer les 40 ans de la troupe Kotèba, il est décédé avant cet événement.

Depuis quand le groupe est disloqué ?

Nous nous sommes dispersées depuis 2008-2009. Nous avons même célébré les 19 ans des Gos ici à Bamako, c’était à l’espace culturel Blonba. Après, chacune est partie de son côté.

Êtes-vous toujours en contact avec les autres ?

Oui, mais seulement avec un membre du groupe et je ferai tout pour que nous puissions nous retrouver, ne serait-ce que pour  mon projet de Fondation  pour la femme et la jeune fille.  Je pense que ça sera une apothéose pour mettre les Gos ensemble pour faire un grand concert.

Qu’est-ce que vous faites  présentement ?

Cela fait 7 ans que je vis aux Etats Unis. Mais je donne des concerts à travers le monde. Je suis maintenant dans une carrière solo. J’ai sorti un album et Dieu merci, il a été sélectionné parmi les 10 meilleurs au Grammy Award dans la catégorie  world music aux Etats Unis il y a deux années de cela. J’ai un record label aux Etats-Unis qui s’appelle Motema. C’est un des 13 meilleurs labels dans ce pays. Je continue ma carrière, j’ai mon orchestre entre new York et la Californie. L’année dernière, j’étais au Masa avec toute ma troupe. Je continue à me battre pour le flambeau de la culture africaine et malienne  aux Etats unis.

Quelles sont vos ambitions ?

Mon ambition, aujourd’hui, c’est un projet d’école.  Car je pense qu’on doit donner beaucoup plus de possibilités et d’opportunités à la jeune fille malienne de se prendre en charge.  J’ai appris quelque  chose à travers mes tournées commencées depuis 29 ans, l’homme et la femme se complètent.

Ça sera une vraie école pour la jeune fille battante pour lui permettre d’apprendre un  peu de tout, la couture, d’autres activités génératrices de revenus.

Quel est le nom de la Fondation que vous souhaitez lancer ?

Le nom est là, mais je ne vais pas me prononcer pour l’instant. C’est une fondation pour aider la petite enfance et surtout la jeune fille. La fondation sera basée au Mali puisqu’elle est faite pour les jeunes filles de ce pays.

Cette école que vous venez d’évoquer doit en principe vous coûter combien ?

Je ne pourrai pas dire un montant précis, mais l’essentiel est d’avoir la volonté.

Est-ce que vous avez déjà des partenaires ?

Je suis en train de travailler avec mon papa, Hamidou Sampy, pour qu’il m’aide car lui est déjà dans la communication et il connait pas mal de personnes et de choses.

En dehors de la fondation, est ce qu’il y a d’autres projets ?

Je vais partir demain aux Etats Unis et le lendemain je vais me mettre à travailler sur mon nouvel album. Ça sera mon second album dans la carrière solo.

Vous êtes mariée ?

Oui je suis mariée à un  Américain. D’ailleurs, j’ai eu même ma naturalisation.

Qu’est-ce que vous détestez dans la vie ?

Je déteste l’hypocrisie, la nonchalance. Les gens qui parlent derrière le dos des autres. Je n’aime surtout pas ceux qui abandonnent tout et croisent les bras. La vie est faite pour se battre.

Qu’est-ce que vous aimez ?

J’aime beaucoup le dynamisme, la combativité, je n’abandonne jamais mes projets.

Quelle appréciation faites-vous de la musique malienne ?

J’adore la musique malienne. Je puise toujours dans ce que je vois tout en restant dans mon genre à moi. Mais aux Etats Unis, eux ils admirent ce que nous faisons ici.

Qui est votre artiste préféré au Mali ?

Je ne vais pas faire de jaloux. Mais quand nous avons commencé notre  carrière  nous étions inspirées par des ainés à savoir Salif Kéïta, Cheick Tidiane Seck, Amadou et Mariam et Ali Farka Touré. J’ai même fais un mois de stage avec feu Ali Farka Touré car je voulais faire une chanson en sonrhaï. Je suis sonrhaï de Goundam et ma mère est de Mahina.

Quel est votre dernier mot ?

Le dernier mot, c’est de dire à tous mes admirateurs que je suis flattée par leur amour. Il y a beaucoup qui me suivent sur ma page facebook. J’ai fait une émission à Africa Show, le public est sorti massivement, tout ça par amour. Je salue tous ceux qui apprécient Awa.  Réalisé par A.B. HAÏDARA

Source: Aujourd’hui-Mali

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