Les nouvelles ne sont pas au beau fixe à Toguna Agro-Industries. Comme toute entreprise à un moment donné de son existence, la société créée par notre compatriote Seydou Nantoumé afin d’«Aider la terre à nourrir les hommes », traverse une mauvaise passe avec son corollaire de réduction du personnel, de manque à gagner pour l’Etat, la nation et les populations et surtout, de coup dur pour le régime du président Ibrahim Boubacar Kéïta qui a fait de l’agriculture et de l’emploi des jeunes les priorités de ses deux mandats. Si l’on apprend en plus que les malheurs qui frappent Toguna sont le fait des plus hautes autorités, on en appelle au sens de responsabilité et de patriotisme de l’Etat qui, au contraire, soutenir le géant africain de l’agro-industrie pour les innombrables services rendus à la nation et au peuple maliens. Particulièrement, le président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta qui doit tendre (à nouveau) sa main à Seydou Nantoumé qui a, quoi qu’on puisse lui reprocher aujourd’hui, sauvé en partie son premier mandat. IBK doit recevoir Nantoumé en audience afin de dissiper tous les malentendus qui sont la pomme de discorde entre le chef de l’Etat et le plus grand opérateur économique du pays de la dernière décennie. Pour l’honneur du Mali ! Pour le bonheur des Maliens !
C’est de la lapalissade que de dire que ça ne va pas à Toguna Agro-Industries. Certes, l’usine n’est pas (encore ?) aux arrêts, mais la société bât de l’aile au point que tous les partenaires vivent ce calvaire au même titre que les travailleurs et leurs familles ainsi que tous ceux dont les activités gravitent autour du groupe. Le coup est ressenti jusque dans les ménages et à l’intérieur du pays où les chantiers et les projets de réalisation d’infrastructures sociales de base (santé, éducation, économie, culture, religion etc.) sont arrêtés pour les uns et sous la menace d’abandon pour les autres.
Pire, nos investigations nous révèlent qu’à cause des temps de galère qu’elle traverse, la société a licencié ces derniers temps des centaines de travailleurs qui n’ont que leurs yeux pour pleurer avec ces autres centaines de bouches qu’ils nourrissaient.
Les problèmes de Toguna remonteraient, selon nos sources, à l’élection présidentielle de 2018. Après la victoire d’IBK et sa prise de fonction, tous les marchés jadis attribués à Toguna Agro-Industries auraient été redirigés vers un autre (petit) opérateur économique en la personne de Sékou Doucouré de Ségou. Ce dernier aurait débloqué plus d’argent que Seydou Nantoumé dans la campagne électorale d’IBK. Déjà, on soupçonnait un homme politique très influent et proche du pouvoir de vouloir lui retirer ses marchés depuis fort longtemps.
Aussi, on reprocherait à l’enfant de Kama de ne s’être pas affiché ouvertement pendant la campagne, à l’image d’autres opérateurs comme Bakary Togola.
Depuis, les plus hautes autorités ont décidé de couper les vivres à Toguna afin de suffoquer son président directeur général jusqu’à son dernier souffle. Plus grave, de sources généralement bien informées, depuis le début de son second mandat, le président IBK refuse d’accorder une audience à Seydou Nantoumé malgré plusieurs tentatives.
Nous préférons mettre de côté toutes ces informations pour en appeler au sens de responsabilité de l’Etat et au sens de patriotisme du président de la République. De ce qu’on sait de lui, IBK n’est pas un être rancunier et l’histoire politique du Mali démontre qu’il a toujours mis l’intérêt de la nation au-dessus des contingences politiques et politiciennes et de ses propres intérêts. De ce fait, au moment où la réconciliation nationale et le retour définitif de la paix (impossible sans le développement et l’autosuffisance alimentaire), le chef de l’Etat doit faire table-rase de tout ce qu’il pourrait être amené à reprocher à Nantoumé, le recevoir en audience, et fixer les fondations d’un partenariat dans la continuité comme il se doit entre l’Etat et ses opérateurs et investisseurs nationaux. D’ailleurs, il y va de l’intérêt du président lui-même qui accorde la plus haute importance à l’agriculture (15% du budget alloué à ce secteur) et à l’emploi des jeunes (200 000 créés pendant le quinquennat 2013-2018). En droite ligne de ces priorités, nul n’ignore le rôle joué par Toguna Agro-Industries dans la fourniture des tracteurs et des engrais et autres intrants ainsi que dans l’emploi (le groupe Toguna emploie plus de 1000 travailleurs). Aujourd’hui, plus de 300 travailleurs (chiffre non officiel) dont plus de 200 chauffeurs sont dans la rue du fait de calculs politiciens. Une exigence des banques, selon certaines confidences.
Autre repère : aussitôt après l’investiture du président Ibrahim Boubacar Kéïta, Toguna a débloqué plus de 200 millions pour dégager les ordures entassées dans la ville de Bamako et assainir la capitale. A cela s’ajoutent plusieurs réalisations faites à Bamako et à l’intérieur du pays pour le bien-être des populations et l’accompagnement des actions du président.
Nous vous donnons ici la liste de certaines réalisations de la Fondation Toguna dans divers domaines :
Culture
- Construction du Monument au Rond Point Central de Bandiagara ;
- Construction d’un artisanat à Bandiagara ;
Education
Construction de salles de classe et salles informatique à Banankabougou ;
- Construction de 3 salles de classe + 1 bloc de 3 latrines Medersa ;
- Construction de 3 salles de classe + 1 bloc de 3 latrines au second cycle de Kama ;
- Construction de Logement des enseignants (8 logements) à Kama ;
- Construction et équipements de 3 classes et 3 latrines pour l’école medersa de Pelou ;
- Construction et équipements de 3 classes pour l’école de Pelou ;
- Construction de 3 latrines pour maîtres “arabe” à Pelou ;
- Construction et équipements d’une Medersa à Bandiagara ;
- Construction et équipement de 3 salles de classe à Pesseni (Wadouba) ;
- Construction et équipement de 3 salles de classe à Guineyalema (Dandoli) ;
- Construction et équipement de 3 salles de classe à Bandjé (Sangha) ;
- Construction et équipement de 3 salles de classe à Kendié (kendié) ;
- Construction et équipement de 3 salles de classe à Kedéely (Wadouba) ;
- Construction et équipement de3 salles de classe à Dianou (wadouba) ;
- Construction et équipement de 3 salles de classe à Dourou (Dourou) ;
- Construction et équipement de 3 salles de classe à Golombo (Dourou) ;
- Construction et équipement de 3 salles de classe à Dobolo (Douvaré) ;
- Construction et équipement de 3 Salles de classe à Sinkarma (Dandoli) ;
- Construction et équipement de 3 salles de classe à Djombolo (Doucombo) ;
- Construction et équipement de 12 salles de classe en étage à Bandiagara ;
- Construction et équipement du Centre Informatique du lycée de Bandiagara
- Construction et équipement d’un centre Informatique à Kama.
- Construction et équipement de 12 salles de classe à l’Institut Nahar Djoliba (Bamako)
- Construction de 12 toilettes à l’Institut Nahar Djoliba de Badalabougou
Santé
- Construction et Equipement du Centre de santé de Kama Komodiguili ;
- Construction de la Clôture de l’hôpital de Sangha ;
- Don de matériels médicaux au CRLD de Koulouba ;
Solidarité
La Fondation Groupe Toguna s’exprime dans plusieurs domaines : l’économie sociale et solidaire, l’humanitaire, le développement durable, l’environnement.
La Fondation apporte un soutien aux populations défavorisées, et aux projets locaux afin de respecter les initiatives des populations sur place.
- Ramadan : offre des vivres aux habitants de Bourem
- Don de vivres et de moustiquaires aux populations déplacées du Nord-Mali
- Campagne d’assainissement de la ville de Bamako
- Don de livres et cahiers aux écoliers
- Construction de l’artisanat de Bandiagara pour les sans emploi
Religion
- Construction et équipement de la plus grande mosquée de Bandiagara
Environnement
Recyclage des ordures ménagères· Production d’engrais bio |
En perspective, la Fondation Toguna se propose :
- De mobiliser les ressources pour financer des activités de développement dans l’intérêt des communautés ;
- De soutenir l’enfance ;
- D’octroyer des aides scolaires aux meilleures élèves des lycées issues de milieu défavorisé ;
- De faire des dons d’équipements scolaires à l’école malienne : salles de classes, équipement de salle labo physique chimie, micro-ordinateurs, etc. ;
- De faire des dons des livres scolaires aux lycées et écoles primaires publiques ;
- De promouvoir des activités artisanales, touristiques, culturelles pour le bien des communautés ;
- De soutenir des festivals de masques, de chants et danses, de musiques ;
- De soutenir l’organisation d’exposition d’œuvres d’art ;
- De promouvoir la diversité culturelle et le développement durable des communautés ;
- De promouvoir le développement rural par l’autopromotion paysanne afin d’assurer la souveraineté alimentaire ;
- D’encourager et valoriser des initiatives locales dans les domaines de la santé, de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche, de la pisciculture, de l’aviculture, de l’apiculture, de l’éducation, de l’environnement…
- D’encourager l’alphabétisation de la fille, de la femme rurale, et la sensibiliser en santé communautaire et à la planification familiale, au VIH sida…
- De promouvoir l’intégration des femmes et des filles dans le développement en milieux rural dans le but de réduire ce fléau qui est l’exode rurale ;
Enfin, faut-il rappeler que Toguna Agro-Industries est la première unité de production d’engrais au Mali. Leader sur le marché national et dans l’espace UEMOA, Toguna Agro-Industries produit 400.000 tonnes d’engrais agricoles par an et emploie 900 personnes. La société consacre 60% de sa production aux besoins des paysans maliens et 40% à ceux de la sous-région, notamment le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Niger, Le Sénégal, le Bénin et Guinée.
Toguna Agro-Industries a ouvert des filiales au Burkina et en Guinée. A IBK de lire entre les lignes et de renouer le fil avec Seydou Nantoumé. Pour l’honneur du Mali ! Pour le bonheur des Maliens !
Sékou TAMBOURA
Source: Infos Soir