L’objectif de cette rencontre était d’ouvrir le débat à la jeune génération pour qu’elle sache à quoi consiste la politique économique, notamment budgétaire et monétaire. Un sujet d’actualité qui créait beaucoup de polémiques dans les ‘’grins’’, les familles et même dans les écoles. Sans doute, c’est parce que « Le destin de l’homme se joue sur la monnaie ». Allant dans ce sens, l’Économiste chevronné Modibo MAKALOU dira que la monnaie est le pouvoir d’achat, c’est ce que l’homme met dans sa poche et qui lui permet de vivre au quotidien, elle est un enjeu important.
Compte tenu de l’actualité engrangée par le problème de l’ECO, Modibo MAO MAKALOU montrera qu’il est important que tout le monde s’imprègne de ce sujet important et poser les bonnes questions afin de savoir comment cette nouvelle monnaie peut contribuer à la prospérité des pays bénéficiaires.
LA DIFFÉRENCE ENTRE LE FCFA ET L’ECO
L’Economiste malien Modibo Mao MAKALOU ne voit absolument pas de grande différence entre l’ECO et le franc CFA. « Le 21 décembre 2019, le Président ivoirien Alassane DRAMANE OUATTARA, qui est le Président en exercice de l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine, a bien précisé que le FCFA changeait de nom, passait à l’Eco sans changement de parité. Donc nous allons avoir un ÉCO à taux fixe, 1 euro égal 655,957 FCFA et la même égalité avec l’ÉCO. Pour le moment, il n’y a pas de changement et nous sommes à huit (8) pays, mais à terme l’objectif est d’avoir un ECO à taux flexible pour les 15 pays de la CEDEAO », a-t-il expliqué.
Pour lui, Président OUATTARA a cité trois réformes majeures. La première est le changement de nom, nonobstant les billets ne seront pas disponibles d’ici deux ans au minimum. La seconde est la fermeture du compte d’opération auprès du trésor français de la CEDEAO, parce que les pays membres étaient tenus par les accords de coopération monétaire de 1973, qui consiste à garder 50% des avoirs extérieurs, c’est-à-dire les devises d’échange auprès dudit compte d’opération. Et enfin les représentants français au niveau des organes de gouvernance vont se retirer, notamment au niveau de la BECEAO.
EST-CE QUE L’ECO N’EST PAS SOURCE DE DIVISION DES PAYS AFRICAINS ?
MAKALOU pense que ce n’est pas le cas. Pour lui, c’est un problème de compréhension et de communication. Selon l’Economiste malien, tout tourne autour des critères de convergence, au niveau du déficit budgétaire, d’inflation, d’endettement par rapport au PIB des pays. Selon les critères de la CEDEAO, il y a un seul pays parmi les 15 de l’Afrique de l’Ouest qui est éligible pour l’ECO à taux fixe, et ce pays seul ne peut pas la lancer. C’est l’UEMOA qui est assez avancée avec ces critères de convergences. Pour MAO MAKALOU, « nous allons commencer avec cet ECO à taux fixe pour évoluer plus tard à taux flexible quand les autres pays qui ont leurs propres monnaies seront prêts, en l’occurrence le Nigéria et le Ghana ».
Boureima Guindo