En marge d’une formation à l’endroit de la chambre de discipline financière et budgétaire (Section des comptes) de la Cour suprême sur le fonctionnement et les procédures devant la chambre de discipline financière et budgétaire, nous avons interrogé le chef de la Composante 3 du Programme de Gouvernance Locale, Mme Diarra Zeynabou Ndiaye. Dans cet entretien, elle nous explique l’importance des contrôleurs dans la gestion des finances publiques. Lisez plutôt !
Madame la coordinatrice, en quoi est-il nécessaire aujourd’hui de former les agents de la Section des comptes?
Le Programme de Gouvernance Locale est un programme qui œuvre dans le domaine de la décentralisation financière et j’ai la charge principalement du renforcement des capacités des structures de contrôle du Mali. C’est dans ce cadre-là que cette formation sur les procédures devant la chambre des disciplines financières et budgétaires a été requise par cette section de la Cour suprême. Donc, l’USAID a compris l’enjeu de cette formation, puisque la mise en œuvre de cette chambre va beaucoup contribuer à l’amélioration de la lutte contre la corruption et pour une meilleure gestion des finances publiques. Il faut aussi comprendre que la chambre des disciplines est comme un tribunal dans le domaine financier. Donc, cette formation va aussi diminuer l’impression des citoyens sur le fait que ceux qui commettent des fautes en matière des gestions des finances ne sont pas sanctionnés.
Selon vous, qu’est-ce qu’il faut pour améliorer la gestion des comptes ?
Que chacun respecte les textes et les réglementations en la matière et que l’adéquation profil/poste soit respectée. S’il n’y a pas de spécialiste dans un domaine, qu’il y ait une formation.
Justement vous avez fait beaucoup de formations sur l’amélioration de la gestion des finances. Pensez-vous qu’il y a eu un impact réel ?
Oui ! Nous l’avons remarqué. Parce que nous, nous travaillons beaucoup plus avec les contrôleurs et les auditeurs. Nous avons contribué à mettre en place un cadre de concertation entre le bureau du Vérificateur Général, la Section des comptes, le contrôle général des services publics, les inspections ministérielles…
Aujourd’hui, ces structures évoluent beaucoup plus dans le domaine de l’Audit de performance. Grâce à notre accompagnement, beaucoup d’audits de performance ont été menés dans le domaine de l’éducation, de la santé, de la décentralisation, de l’eau et de l’énergie. Donc, ce sont des recommandations qui sont disponibles pour l’amélioration des conditions de vie des populations. Aussi, la façon de faire des contrôleurs a beaucoup évolué. Les normes en matière de contrôles sont également respectées par ces structures.
Au-delà de l’impact positif de cette formation, est-ce que vous avez d’autres messages ?
Bien sûr que nous avons beaucoup de messages. Nous avons des messages concernant l’amélioration de la gestion de la finance publique ; des messages sur la valeur ajoutée de l’audit, surtout l’Audit de performance dans le cadre du budget programme ; nous avons des messages sur l’amélioration de la communication entre l’Etat et les citoyens et surtout pour augmenter la participation citoyenne pour cultiver la redevabilité et pour aujourd’hui faire comprendre davantage les rôles et responsabilités de chacun. Bref, que tout le monde travaille parce que nous sommes tous conscients de l’état actuel du pays.
Y a-t-il des difficultés pour bien mener tout cela ?
Il y a des difficultés dans le métier de l’audit au Mali, parce que les autorités même, parfois, ont du mal à appréhender l’utilité des auditeurs. Mais les hautes autorités en sont conscientes, par exemple au niveau de la primature. Le fait que le contrôle général soit revenu à la primature et que ce ne soit plus au niveau d’un ministère, nous remarquons maintenant qu’il y a un changement de vision, parce qu’il faut obligatoirement que l’Exécutif ait son organe d’audit interne qui lui explique la performance des différents services publics. Cela lui permettra de prendre les mesures idoines pour corriger les dysfonctionnements et les anomalies. Les contrôleurs sont les amis des gestionnaires, ce sont des conseillers et non ceux qui viennent troubler ou perturber, comme le pensent certains. Mais aussi, ce sont ceux qui viennent améliorer la façon de faire. C’est ce qui doit être compris.
Entretien réalisé par Amadou Basso
Source: Ziré-Hebdo