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Mme Koudeïdia Doumbia : La générosité personnifiée

A Koulikoro, tout le monde la connaît. Pas seulement parce qu’elle dirige un groupement de 72 associations, mais surtout parce qu’elle est d’un commerce agréable et présente sur tous les fronts.

La cinquantaine révolue, Mme Koudeïdia Doumbia , fait l’unanimité à Koulikoro. La présidente du groupement des femmes « FAARO », qui réunit 72 associations, a le cœur dans la main. Cette dame calme native de Koulikoro, , à la voix douce et au sourire communicatif, a fait ses études aux états-Unis à l’université de Fairleigh Dinckinsson (New zersey). Elle y a obtenu un diplôme de sociologie. Elle a travaillé successivement au Fire Departement au Homehealth care, au Security Officer manitor et au tribunal de New-York.
Après un séjour de 28 ans au pays de l’oncle Sam, Mme Koudeïdia est revenue au bercail en 2014. Dès son arrivée, elle a affiché des ambitions de femme battante pour participer au développement de sa commune. Le festival « FAARO » en 2017 a été sa première activité de mobilisation sociale dans la Commune de Koulikoro.  «  Ba FAARO » ou la sirène joue un rôle très important dans nos coutumes. Elle est la maîtresse du fleuve. Elle a un pouvoir de protection et de nuisance. Selon la légende, les filles qui n’ont pas perdu leur virginité lui apportaient, par an et pendant la fête de tabaski, les offrandes du village.
Les sages conseillaient aux étrangers de ne pas se baigner dans le fleuve. Cette coutume a vécu, car la culture occidentale est passée par là », rappelle Koudeïdia.
Les nombreuses noyades d’enfants autochtones et des étrangers seraient les conséquences de l’abandon de cette pratique coutumière. L’organisation de ce festival visait un double objectif : rendre lisible le pouvoir du « FAARO », et stigmatiser les conditions de vie difficiles des femmes.
Elles triment quotidiennement dans le fleuve. Elles y tirent de quoi assurer leur survie dans l’extraction du sable et du gravier. Malgré les conséquences nuisibles : les noyades, les viols, les bagarres, la drogue, le sida et la débauche. « Il faut être attaché à sa culture et à ses valeurs ancestrales. Tout ne peut pas être faux ou mauvais. Il ne faut jamais rejeter systématiquement sa culture. Il faut toujours chercher à savoir d’où l’on vient. Ce retour aux sources aide à consolider la paix et favoriser la réconciliation », a souligné notre interlocutrice.
La présidente de l’association « FAARO » s’intéresse également à la musique et aux activités des jeunes. Depuis un certain temps, Koulikoro connaît une éclosion de jeunes rappeurs. La généreuse Koudeidia soutient ces jeunes musiciens. Elle aide à la découverte de jeunes talents.
Elle finance les rappeurs dans leurs cérémonies de dédicace. Elle les met en contact avec des producteurs. Elle parraine leurs spectacles sans compter les appuis en motos et en argent liquide. « La générosité de la marraine ne se limite pas aux artistes de Koulikoro. Elle s’étend aussi à ceux de Bamako », témoigne Cheichk Sala Diakité dit Flatteur.
De son côté Mahamane Traoré dit Mano rappelle que Mme Koudeïdia a financé la dédicace de son album en 2018 et 2019. Auparavant, l’artiste avait reçu d’elle un appui financier et matériel . L’étoile montante dans le firmament musical de Koulikoro Sory Traoré dit Zikiri Sory et le benjamin du Recotrade de Koulikoro, Diawoye Kouyaté témoignent que Mme Koudeïdia est un don du ciel. Sa générosité n’a d’égale que son engagement à aider les jeunes. Le premier affirme avoir reçu d’elle une parcelle à usage d’habitation. Le second a reçu une tonne de ciment dans le cadre de l’encouragement de la jeunesse.
La présidente de l’association « FAARO » est au cœur de l’humanitaire, de l’autonomisation des femmes et des actions de développement de la commune. « Les conditions des femmes doivent changer pour qu’elles deviennent autonomes dans l’espoir d’aider leurs familles et la cité », estime t-elle.

Le pari de l’autonomisation-Dans cette optique elle appuie certaines associations « FAARO » à exploiter la terre et à produire pour réussir le pari de l’autonomisation. Le témoignage de Hawa Fofana est poignant :« Koudeïdia est irremplaçable pour nous. Grâce à elle nous sommes en passe d’oublier la notion de femmes démunies tant son appui est concret, conséquent et régulier ». Cette patriote s’est battue pour créer les associations de femmes pêcheuses et d’électriciennes. Elle leur apporte un soutien financier, matériel et moral.  Tata Koné et Aminata Sangaré reconnaissent que grâce à Mme Koudeïdia, elles disposent de filets de pêche et des pirogues. Elles pêchent au même titre que les hommes. Aujourd’hui, elles sont à l’abri du besoin ». Au plan éducatif, Koudeïdia parraine plus d’une dizaine d’enfants orphelins et démunis, dont certains sont à l’université. Très ambitieuse et entreprenante, cette humaniste envisage de construire un Centre de santé communautaire ( cscom). Avec l’appui de partenaires indiens, elle envisage de construire une usine de pâtes alimentaires. Cette entreprise attenuera le chômage des jeunes. Elle s’est inscrite dans la perspective du dragage du fleuve pour permettre à la Compagnie malienne de navigation (Comanav) de prolonger ses activités. « J’ai eu des partenaires et je suis en discussion avec les autorités », affirme – t- elle.
La participation de la dynamique Koudeïdia à la construction de la cité a reçu un écho favorable du coté des autorités communales et de certains services de l’état. Le maire de la Commune urbaine de Koulikoro, Eli Diarra s’est réjoui de sa collaboration avec Koudeïdia : « c’ est une femme battante. Elle a aidé la mairie dans le pavage de certaines rues au plateau.
Elle a même construit un escalier dans un quartier de la gare pour accéder facilement au plateau, sans compter les appuis permanents aux familles démunies. Je lui ai adressé une lettre de félicitation. » La directrice régionale de la Promotion de la Femme et de l’Enfant Bocoum Hawa Guindo qualifie Koudeidia de « collaboratrice exemplaire ». La présidente de la Cafo, Traoré Binta Diallo, ne tarit pas d’éloges : «  Durant nos activités, elle n’attend pas qu’on lui donne les moyens. Elle s’implique sans calcul.  C’est la championne de la mobilisation, en plus de son humanisme  »
Le conseil communal de la jeunesse a remis à Mme Koudeïdia un trophée « Ciwara » en 2018 en reconnaissance des services rendus. La cérémonie de remise s’est déroulée au cours de la finale de miss ORTM. La marraine Koudeïdia a fait don d’une moto à la miss et à la station régionale. Elle a parrainé la dernière finale régionale de l’élection « Miss ORTM » et a distribué plusieurs motos.

Amadou Maïga
Amap Koulikoro

Source: Journal L’Essor-Mali

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