L’institution de la Loi N°2015-052 du 18 décembre 2015 pour promouvoir le genre dans l’accès aux fonctions nominatives et électives, garantissant un quota de 30 % de femmes, est perçue comme une arme gracieuse pour l’ensemble des femmes du Mali pour les législatives 2020. Elle ne semble pourtant pas suffire pour une meilleure représentativité des femmes à l’Hémicycle, au contraire. C’est ce que nous confie la présidente des femmes du Parti au pouvoir. Selon elle, malgré l’application stricte de cette loi, les femmes représenteront seulement 19% à l’Hémicycle, au lieu des 40% pronostiqués par les femmes leaders et ONG qui œuvrent pour la promotion de la femme. Pour le 8 mars, Mme DIAWARA Aissata Lady TOURE trouve que les femmes peuvent jouer un rôle important pour mettre fin à cette guerre asymétrique.
Le 8 Mars, c’est la journée internationale de la femme. C’est notre journée, c’est ce jour que toutes les femmes du monde se sentent femmes. Elles le manifestent sous plusieurs formes. Dans la famille, entre femmes et très souvent au sein des groupements et associations de femmes. C’est en un mot un jour symbolique pour nous les femmes. Que le 08 Mars tombe sur la date de l’ouverture de la campagne des élections législatives, je trouve que cela nous met, nous les Maliennes, à l’honneur. C’est une coïncidence heureuse pour la femme. C’est l’occasion pour moi d’attirer l’attention sur l’application de la Loi N°2015-052 du 18 décembre 2015 instituant des mesures pour promouvoir le genre dans l’accès aux fonctions nominatives et électives. Quand on dit qu’il faut 30% des femmes sur les listes, le résultat veut qu’il y ait aussi 30% des femmes à l’Hémicycle. Mais, si on ne fait pas attention, avec des listes de deux hommes, cette équation de plus grande représentativité des femmes à l’Hémicycle ne sera jamais résolue. Je me suis exercée, à travers les listes provisoires du RPM, sur 85 députés, si les listes passaient, il y aura 17 femmes. Donc sur les 147 députés, si on ne fait pas attention, il n’y’aura que 19% de femmes à l’Hémicycle, et non 30%. Non, si on va sur cette base, le calcul sera faussé. C’est pourquoi j’insiste qu’il faut revoir la situation.
Pour le 8 Mars, je profite de l’occasion pour saluer toutes les femmes du Mali et, spécialement, les femmes rurales. Donnons-nous la main pour prôner la paix, parce que ce sont les femmes qui doivent prôner la paix. Que chaque femme parle aux hommes. Que chaque femme parle à son frère, à son fils et à son mari. Ce geste vaut plus que de l’or. Il suffit d’un geste de prise conscience pour que ces armes se taisent sur notre territoire. Les femmes aussi peuvent voir les chefs de ceux-là qui tuent sans raison. Qui n’a pas peur de la grogne des femmes sur cette terre ? Personne. Donc il faut que nous les femmes, leaders ou pas, qu’on se lève pour dire à ces gens stop à ces massacres. Parce que c’est nous les femmes les victimes à tous les niveaux. Donc, nous devons nous donner le devoir de mettre fin à ces massacres qui n’ont que trop duré. Nous pouvons et nous devons le faire !
Que les plus hautes autorités mettent les femmes aux instances de paix. Par exemple, pourquoi pas une Ministre de la Réconciliation et de la cohésion sociale, au lieu des hommes à chaque fois à cette place. La femme a cette stratégie propre à elle de sensibiliser, sans démagogie.
INFO-MATIN