Le Premier Ministre, Moctar Ouane, a présenté, le 19 février 2021, le Plan d’action gouvernemental (PAG), aux membres du Conseil national de la Transition (CNT). C’est un ambitieux programme qui comporte 6 axes déclinés en 23 objectifs, adossés à 275 actions à évaluer à travers 291 indicateurs. Il est réalisable, mais pourrait se buter à des obstacles majeurs dans sa mise en œuvre. Quels sont ces obstacles ?
Dans son optimisme et sa détermination à mener à bout cette transition, Moctar Ouane est peut être prêt au sacrifice pour réaliser cet ambitieux Programme d’action gouvernemental. Les sceptiques disent déjà que ce PAG est voué à l’échec et ne ressemble pas à un programme qui doit être réalisé en 13, voire 18 mois. Mais la réalité est qu’à force de volonté, il n’y a rien d’impossible. Quand les solutions d’un problème sont connues, la résolution de ce problème devient un jeu d’enfant.
Dans le cas de la crise malienne, toutes les solutions sont sur la table et à portée de mains. Il suffit de trouver des dirigeants responsables et courageux pour les mettre en œuvre et finir avec cette crise imposée au Mali.
Pour empêcher le chef du gouvernement à réaliser son PAG, les ennemis du Mali, tapis dans l’ombre, au service des forces occultes et de pays étrangers, vont activer leurs cellules dormantes. Ces structures dormantes vont œuvrer contre toutes les initiatives salutaires du gouvernement de la Transition. Sinon, il n’y a pas de raisons que les actions définies dans le PAG ne soient mises en œuvre, à 80% au moins, avant la fin de la transition. Sauf que cette réussite ne fera pas l’affaire de ceux qui veulent s’éterniser au Mali et un groupuscule de Maliens qui profitent largement de cette crise. Ce sont ceux-ci qui tenteront, à coup sûr, de saboter la mise en œuvre du Programme d’action gouvernemental (PAG).
Les cellules dormantes ont infiltré tous les secteurs d’activités, mais aussi les leaders d’opinion nationale pour faire échec au PAG et à toutes les initiatives pour stabiliser notre pays. Ils s’activeront dans les domaines de la sécurité, de la gouvernance, du front social, et auprès des différents acteurs de l’Accord de paix, issu du processus d’Alger.
S’agissant de la sécurité, les ennemis du Mali s’arrangent à ce que les attaques se multiplient et anéantissent tous les efforts du gouvernement. Les groupes armés trouveront de nouveaux arguments pour contrecarrer tous les plans sécuritaires de l’exécutif. Les forces armées maliennes seront piégées et trahies par des gens de « confiance ». Toutes les zones de défense stratégiques seront vulnérables et pourront être la cible d’attaques.
Au niveau politique, l’inclusivité n’est pas négociable. Moctar Ouane doit mettre tout en œuvre pour que tous les acteurs soient impliqués dans la gestion de cette transition. La réussite de sa gouvernance en dépend dans une large mesure.
Les deniers publics seront exposés et les forces du mal n’auront aucun problème à les utiliser de façon malveillante à travers des hommes de main, voire des apatrides, placés dans nos services publics. Ne soyez pas étonnés quand des documents confidentiels de la République se trouvent sur les réseaux sociaux et cela sans conséquence.
Aussi, les forces occultes ne se priveront pas d’utiliser les mouvements de masse, les syndicats, les mouvements armés et autres acteurs sociaux pour empêcher le gouvernement d’atteindre les objectifs du PAG. « Diviser les Maliens », est devenu un jeu d’enfants pour les ennemis de notre pays. Il suffit d’avancer une idée pour que deux maliens s’opposent et s’entredéchirent sans chercher à comprendre si cette idée est dans l’intérêt du Mali. Cette contradiction a mis à nu nos us et coutumes. Elle s’est même incrustée dans nos tribunaux où avocats, juges et greffiers ont chacun une opinion personnelle et intéressée à l’occasion de chaque jugement. Ce sont là les obstacles qui vont s’ériger devant le chef du gouvernement. Va-t-il avoir le punch pour y faire face ? C’est tout le mal que nous lui souhaitons afin de réaliser ce PAG qui sortira certainement le Mali, notre cher pays, d’une crise qui a trop duré.
Idrissa Maïga
Source: Le Repère