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Mise en œuvre de l’accord pour la paix: l’appréciation positive de Mahamat Salen Annadif

Devant le Conseil de sécurité, le Représentant spécial de l’ONU au Mali a noté, hier mercredi, un renforcement de la confiance, au cours des trois derniers mois, entre les parties signataires de l’Accord pour la paix.

Premier orateur à s’exprimer, M. Annadif, qui présentait le dernier rapport du Secrétaire général sur la situation au Mali, a, au nombre des progrès accomplis, mentionné la signature, le 22 mars 2018, d’une feuille de route pour la mise en œuvre du chronogramme d’actions prioritaires endossé par le Comité de suivi de l’Accord.
Les trois derniers mois se sont caractérisés par le renforcement de la confiance entre les parties signataires de l’Accord, dont la visite du nouveau Premier ministre, M. Soumeylou Boubèye Maïga, dans les régions du nord, est une illustration, a déclaré le Représentant spécial.
« Cette visite concrétise le retour progressif de l’autorité de l’État dans ces régions », a-t-il dit.
Le Représentant spécial a replacé cette « dynamique positive » dans un contexte politique marqué par la tenue prochaine de l’élection présidentielle cet été et des législatives en novembre et décembre.
« Les acteurs maliens ne doivent pas oublier que la mise en œuvre de l’Accord doit demeurer une priorité et ne pas devenir un enjeu politique », a martelé le responsable onusien.
M. Annadif a souhaité que les deux chantiers soient menés à leurs termes de manière concomitante en comptant sur la nouvelle dynamique insufflée par Premier ministre, « qui demeure certes nécessaire, mais pas suffisante, au vu des retards accusés ».
Le Représentant spécial a demandé que la feuille de route du 22 mars ne soit pas une signature de plus et appelé à des « élections consensuelles, apaisées et surtout crédibles ». « Le contraire serait d’ajouter une crise à la crise et c’est le camp des ennemis de la paix qui en sortirait vainqueur », a averti M. Annadif.
Certaines délégations n’ont pas mis sous silence leur impatience devant les retards pris, qui sont, selon la représentante du Royaume-Uni, « une source de frustration pour le Conseil ». Les espoirs suscités par l’adoption du chronogramme n’ont pas été concrétisés, alors que « le temps presse », a renchéri la représentante des États-Unis.
Rappelant qu’il ne saurait y avoir de stabilité au Sahel sans pleine mise en œuvre de l’accord pour la paix, le représentant français a dit attendre « toujours les mêmes mesures » de la part des parties maliennes, s’agissant notamment des processus de décentralisation et de désarmement, démobilisation et réintégration.
De son côté, le Président du Comité du Conseil de sécurité établi en application de la résolution 2374 (2017) a présenté le premier rapport de ce Comité créé en septembre dernier. Il a indiqué que sa visite à Bamako, en mars, lui a permis de discuter avec les parties maliennes de la manière dont les sanctions peuvent contribuer à l’application de l’Accord.
Si cette résolution est un premier pas, le délégué de la France a déclaré qu’il fallait « aller plus loin ». La France va ainsi engager, dans les prochaines semaines, un travail « visant à identifier ceux qui font obstruction à la mise en œuvre de l’accord pour la paix, qui devra aboutir à des propositions de désignation », a-t-il dit.
« L’ensemble des acteurs maliens doivent avoir conscience que le Conseil de sécurité les prenne pleinement au mot dans la mise en œuvre de leurs engagements », a-t-il encore ajouté.
Son homologue de la Fédération de la Russie a, lui, rappelé que les sanctions doivent être envisagées en dernier recours.
Le ministre des Affaires étrangères du Mali s’est voulu rassurant en insistant sur la « volonté ferme » du gouvernement de mener à bien ce processus de paix. Il a insisté sur les acquis, certes fragiles, de cet accord, notamment « l’arrêt total de toute belligérance entre les parties signataires » et « la tentative de révision de la Constitution ».
M. Coulibaly a également insisté sur la détermination du gouvernement Mali à tenir le premier tour de l’élection présidentielle, le 29 juillet.
« La paix est possible au Mali », a-t-il conclu, en affirmant que la réconciliation est proche.
Alors que le mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), dont M. Annadif est le Chef, fait l’objet d’un examen stratégique, le délégué des Pays-Bas a souhaité qu’une « réflexion franche » soit menée sur les capacités de la Mission face aux attaques asymétriques qui la ciblent.
Plusieurs délégations, dont celle de la Fédération de Russie, ont demandé que la MINUSMA soit dotée des éléments habiles nécessaires. S’il s’est réjoui de l’offre du Canada de déployer six hélicoptères dans les prochains mois, le Représentant spécial a toutefois indiqué que cela restait en deçà des besoins réels.
Enfin, les délégations ont rendu hommage aux trois Casques bleus de la MINUSMA tués la semaine dernière.

Par Mohamed D. DIAWARA

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