C’est officiel, après les mouvements de contestation contre la Force onusienne au Mali, le ministre des Affaire étrangères et de la Coopération internationale l’a dit lors de la 9350ème Session du Conseil de sécurité, consacrée à l’examen du rapport trimestriel du Secrétaire général des Nations Unies sur la situation au Mali, tenue à New York, le 16 juin 2023, ‘’ le Gouvernement du Mali demande le retrait sans délai de la MINUSMA. Cependant, le Gouvernement est disposé à coopérer avec les Nations Unies dans cette perspective’’.
Dans son intervention, le ministre Diop a profité de l’occasion pour répondre à certains commentaires et déclarations concernant le rapport du Haut-Commissariat aux droits de l’homme sur les événements de Moura. ‘’Il était de notoriété publique que la ville de Moura et ses villages environnants étaient assiégés par des organisations terroristes depuis de nombreuses années. Pendant cette longue période, aucune force, pas même les forces internationales déployées, n’avait accès à cette localité, abandonnant les populations à leur triste sort. Je me demande au passage où étaient en ce moment les voix qui s’élèvent aujourd’hui, lorsque les terroristes infligeaient des traitements inhumains et dégradants à nos populations civiles sans défense, lapidaient les femmes, brûlaient des villages et des récoltes et emportaient du bétail, comme ce fut le cas à Ogossagou, Sobane Da, Diallassagou, pour ne citer que ceux-là’’, s’interroge-t-il.
A ses dires, le Gouvernement rejette vigoureusement les conclusions hâtives du rapport biaisé du Haut- Commissariat aux droits de l’homme. Nous voyons dans ce rapport orienté une volonté réelle de certains Etats, d’instrumentaliser notre Organisation commune pour nuire, voire punir le Mali pour ses choix souverains. Mieux, quel crédit peut-on accorder à un rapport qui tend désespérément à faire croire que les Forces de défense et de sécurité ciblent des populations civiles qu’elles protègent, conformément à leur mission? De plus, ce rapport comporte des images obtenues par l’usage de satellites, à l’insu des autorités nationales, ce qui constitue de l’espionnage.
Concernant l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger, malgré la décision unilatérale de la CMA et de la Plateforme de suspendre leur participation à ses mécanismes de suivi, je réaffirme ici, l’engagement du Gouvernement à poursuivre sa mise en œuvre efficiente et intelligente, notamment avec les Mouvements de l’Inclusivité, poursuit-il.
S’agissant la MINUSMA, le ministre Diop a été très clair, après plusieurs années (10 ans) de déploiement des forces de la MINUSMA sur le terrain, la situation sécuritaire, qui concernait jadis le Nord du pays, s’est progressivement dégradée dans les autres régions du Mali, notamment le Centre. ‘’Pour le Gouvernement du Mali, le constat est clair : la MINUSMA n’a pas atteint son objectif fondamental. Aujourd’hui les Maliens sont heureux de voir leurs Forces de défense et de sécurité, réaliser en toute autonomie, les missions de sécurisation des personnes et des biens, de lutte contre la criminalité, le grand banditisme, la traite des personnes et le trafic de drogue; les missions d’escorte des véhicules de transport; de sécurisation des foires hebdomadaires dans les localités sensibles; ainsi que les missions de sécurisation de frontières, grâce au renforcement de l’outil sécuritaire et de défense’’, explique le ministre des Affaires étrangères.
Par ailleurs, il regrette de réaffirmer aujourd’hui que les options proposées par le Secrétaire général, dans son rapport sur l’examen interne de la MINUSMA ne répondent pas aux préoccupations et aux attentes maintes fois exprimées par le Gouvernement et les populations du Mali.
Brehima DIALLO
Source: Le 22 Septembre