Le 6 novembre 2024, un vaste rassemblement citoyen a eu lieu à Zémio, en République centrafricaine, pour exprimer l’opposition des habitants à la présence du contingent marocain de la MINUSCA. Des milliers de personnes ont convergé vers une base de la mission onusienne, réclamant le retrait des troupes marocaines et dénonçant des campagnes perçues comme visant à ternir l’image des Forces Armées Centrafricaines (FACA) et de leurs partenaires locaux, notamment la milice Azandé et le groupe Wagner.
Les manifestants ont défilé dans les rues de Zémio, brandissant des pancartes en soutien aux FACA et affichant des messages critiques envers la MINUSCA, accusant le contingent marocain de complicités avec certains groupes armés. Cette mobilisation avait pour but d’alerter les autorités du pays ainsi que la cheffe de la MINUSCA, Valentine Rugwabiza, sur des comportements jugés inacceptables.
À la fin de la marche, un mémorandum a été lu publiquement et adressé aux dirigeants centrafricains et à Madame Rugwabiza. Dans ce document, les manifestants dénoncent les agissements présumés du contingent marocain, l’accusant de soutenir des factions armées, notamment celles de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC). Ils affirment que de tels actes viseraient à discréditer les FACA et leurs alliés.
Ce texte appelle à un retrait complet du contingent marocain de la préfecture du Haut-Mbomou et demande au gouvernement centrafricain d’accroître le soutien logistique et matériel aux FACA et à leurs partenaires.
Les critiques à l’encontre du contingent marocain de la MINUSCA ne sont pas nouvelles ; certains Centrafricains estiment que cette unité est souvent perçue en relation avec des groupes armés. De telles manifestations reflètent un sentiment croissant au sein de la population, qui remet en question la présence de la mission de maintien de la paix.
Face à cette situation, la porte-parole de la MINUSCA, Florence Marchal, a défendu la mission, rappelant que l’ONU reste engagée dans sa mission de stabilisation en République centrafricaine, malgré ce qu’elle a qualifié de « campagne de dénigrement ».
Il est utile de rappeler que la MINUSCA, en place depuis avril 2014, œuvre pour rétablir la paix et la sécurité en République centrafricaine, avec notamment la contribution de 745 militaires marocains. Cependant, l’incapacité de la mission à obtenir des résultats tangibles reste une source de mécontentement pour la population.
Oumar DIALLO