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Ministère de l’élevage : crêpage de chignons entre la ministre et la PDG

C’est un secret de polichinelle : le torchon brûle entre la toute puissante PDG de l’Agence de gestion du marché central à poissons, non moins présidente du Mouvement des femmes du Rassemblement pour le Mali (RPM), Diawara Aïssata Touré dite « Lady », et madame Kané Rokiatou Maguiraga, « simple » membre de section du RPM en Commune I du District de Bamako, aujourd’hui ministre en charge du portefeuille de l’Elevage et de la Pêche.

A la base de ce malentendu qui s’est transporté sur le terrain administratif, un problème de leadership. En effet, « Lady », politicienne, doublée de syndicalisme, était avant l’élection du président Ibrahim Boubacar Kéita, la secrétaire générale du Comité syndical de l’Agence des technologies de l’information et de la communication (AGETIC) et cheffe de la section formation de base à l’Agence des Technologies de l’Information et de la Communication (AGETIC).

Entre temps, la technicienne en informatique a suivi des cours à Techno Lab ISTA, une école surpayée de Bamako d’où elle est sortie ingénieur. A l’élection du président IBK en 2013, elle a été promue cheffe de cabinet du ministère de l’Education nationale sous Togola Nana Jacqueline. Au premier remaniement ministériel, la ministre Jacqueline a été remplacée par Bocar Moussa Diarra. Par conséquent, son désormais ex-chef de cabinet a été évincée. En mai 2016, la patronne des femmes du parti au pouvoir a été nommée PDG de l’Agence de gestion du marché central à poissons de Bamako. En même temps, elle exerce les activités politiques de son parti jusqu’en 2018 qui a vu la réélection du Président IBK.

Aussi, apprend-on, lors de la campagne présidentielle de 2018, il s’avère que la mission confiée à la Ministre Kané d’obtenir un bon score dans le cercle de Nioro du Sahel, fief du redoutable Chérif Bouillé Haidara qui soutenait ouvertement le candidat d’ADP-Maliba, Alou Boubacar DIALLO, a été accomplie à hauteur de souhait. Selon les mêmes sources, au RPM, lors du réaménagement ministériel, son départ avait même été annoncé avant qu’elle ne soit miraculeusement « repêchée ».

Ironie du sort ou complot bien ourdi contre Lady qui, pour être  « casée » après la réélection du président IBK, a été bombardée présidente directrice générale de l’Agence de gestion du marché central à poissons, et  relève de la même Mme Kané Rokiatou Maguiraga, qui voit en elle comme sa probable remplaçante.

Sur le plan politique, « Lady », en sa qualité de présidente du mouvement des femmes du RPM, domine Mme Kané. Mais sur le plan administratif, elle est coiffée par cette dernière, en qualité de ministre de l’Elevage et de la pêche. A ce titre, la ministre a effectivement un droit de regard sur sa gestion administrative et financière, et peut même l’infliger des sanctions en cas de fautes.

Les relations entre les deux dames se seraient dégradées suite à la volonté de la ministre de relever la toute puissante présidente des femmes. Ce n’est pas tout, comme dans un vrai « jeu de dames », la ministre convoite la présidence du mouvement des femmes du RPM, détenue par la PDG qui, tout naturellement, convoite le fauteuil ministériel, malheureusement occupé par sa rivale politique.

Au-delà de ce cas d’espèce, au Mali, la domination du politique sur le technique est à la base de nombreux dysfonctionnements au sein de l’administration et des mauvais résultats enregistrés par les structures publiques. En effet, ils sont nombreux ces responsables politiques sans bagages intellectuels, ni compétences techniques requises à être propulsés à la tête des services publics pour gérer les hommes et femmes qui s’y connaissent mieux qu’eux. Alors, s’instaure un climat délétère, surtout si le chef (politique) s’entête à vouloir porter une camisole de force à ses agents et collaborateurs. Ces derniers étant plus enclins sur les résultats, car convaincus que la présence du chef politique n’est que très éphémère.

En tout cas, si le pouvoir veut récompenser ses soutiens politiques, il serait judicieux de les nommer à des postes (ministériels ou administratifs) en fonction de leurs compétences techniques et intellectuelles leur permettant non seulement d’apporter une plus-value au service, mais également d’éviter certaines réticences de la part des agents ou proches collaborateurs, quant à l’autorité du chef politique.

Sékou CAMARA 

Source: Bamako News

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