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Ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation : Quand le ministre Boubacar Alpha Bah méprise les préfets et sous-préfets !

Le gouvernement demande aux représentants de l’Etat en fonction dans la région de Mopti, de mourir, au nom de l’hymne nationale. C’est la seule réponse que le ministre de l’Administration territoriale trouve à donner à leurs syndicats, qui réclamaient plus de sécurité.

De l’électricité dans l’air ! Le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, dans un communiqué pathétique, jette une pierre dans le jardin du Syndicat autonome des administrateurs vivils (SYNAC) et du Syndicat libre des travailleurs du ministère de l’Administration territoriale (SYLMAT).

Dans un communiqué conjoint en date 17 juin, les deux syndicats ont appelé les préfets et sous-préfets en poste dans la région de Mopti de regagner la ville de Mopti. Une invitation qui fait suite à la recrudescence de l’insécurité dans cette partie du pays.

Le mépris du ministre de tutelle

Pour toute réponse, Boubacar Alpha Bah, ministre de tutelle donne aux responsables syndicaux les prescriptions de l’hymne nationale. Il leurs demandent de mourir au nom de l’hymne nationale. « C’est d’ailleurs la seule réponse que le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation dit avoir à sa disposition», précisé le communiqué du ministre.

Comme si tout cela ne suffisait pas et pour enfoncer le clou, le ministre profère des menaces. « Le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation rappelle aux membres du corps préfectoral que tout manquement d’un membre du corps préfectoral à ses devoirs dans le cadre de l’exercice de ses fonctions, l’expose à une sanction disciplinaire », ajoute Boubacar Alpha Bah.

Contacté, un administrateur civil, sous couvert de l’anonymat, juge le contenu du communiqué du ministre ridicule et insultant. « Le corps préfectoral n’a pas de leçon de patriotisme à apprendre auprès de qui que ce soit, surtout pas du côté des membres du gouvernement Nous sommes plus patriotes qu’eux », affirme-t-il. Toutefois, ajoute-il, les administrateurs civils ne sont plus prêts à « mourir inutilement ».

De l’avis de notre interlocuteur, les administrateurs civils incarnent l’Etat. C’est pourquoi, ils sont les derniers à quitter les localités sous tension. Parce que les administrateurs civils se disent conscients que leurs départs marquent la fin de la présence de l’Etat. « La population s’identifie à nous », explique-t-il.  C’est ce qui explique, selon lui, la mort de plusieurs administrateurs civils à Kidal en 2014 lors de la visite du premier ministre d’alors, Moussa Mara.

Contrairement aux magistrats qui disposent d’au moins quatre gardes du corps par localité, les administrateurs civils, quant à eux, n’ont qu’un seul élément qui ne passe d’ailleurs pas la nuit avec eux. « Le garde est protocolaire chez nous. Nous voulons des vrais agents de sécurité », a-t-il martelé.

Aux dernières nouvelles, il nous est revenu que les deux syndicats seront le samedi devant la presse où ils promettent de faire de grandes révélations.

Abdrahamane Sissoko

 

Source: lepays

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