Au moment où, l’occupation des postes stratégiques du gouvernement de transition est de plus en plus contestée par la classe politique, les officiers sont encore nommés à la place des civils comme représentants de l’Etat dans 11 régions du pays. Il s’agit notamment des régions de Kayes, Koulikoro, Mopti, Tombouctou, Gao, Kidal, Nioro, Nara, Bougouni, Koutiala et San.
Si pour les militaires au pouvoir, ce renouvellement militarisé des représentants de l’Etat central dans les régions est un choix stratégique qui s’inscrit dans l’application de la nouvelle politique de défense et de sécurisation des personnes et des biens, dans les rangs de la classe politique, cette situation renforce l’emprise des militaires sur une transition qui est censée remettre le pouvoir aux civils au terme des 18 mois de gestion.
Par ailleurs, les défenseurs des droits de l’Homme tirent la sonnette d’alarme sur la nomination du Général Keba Sangaré à la tête du gouvernorat de la région de Bougouni alors que le nom de ce dernier figure dans un récent rapport de l’ONU, pour « prise de décisions douteuses », lors d’un redéploiement programmé d’éléments de l’armée malienne dans le nord fin 2019.
Avec ces nominations, il est à craindre une tentative à peine voilée des militaires de s’accaparer qu’un pouvoir qu’ils ont reçu de la haute lutte du peuple contre le président IBK.
Andiè A. DARA