De nos jours, les jeunes sont de plus en plus présents sur la scène politique. Ce qui n’était pas le cas avant les événements de mars 1991. Ils adhèrent généralement à un parti, se rendent à des meetings, bref on sent un certain engagement.
Une jeunesse naguère dépolitisée, mais qui a changé de regards face à la pesanteur de la conjoncture économique imposée par les institutions de Bretton Woods à travers les Programmes d’ajustement structurels(PAS). Ces nouveaux militants politiques ont comme objectif de faire bouger les choses. Défendre les intérêts de la jeunesse paraît être leurs préoccupations majeures. Tous, ils aspirent à ce que l’économiste indien Sen appelle les “capabilities”. Ils se lèvent ainsi pour revendiquer leur droit à des conditions de vie décentes. Ces jeunes longtemps marginalisés veulent à travers leur engagement politique avoir la liberté de choisir leur mode de vie. Et s’il n’y avait pas à choisir et que cette jeunesse était réduite à un seul mode de vie : la pauvreté corollaire du manque de formation et du manque d’opportunité d’emploi. Comprenant ainsi cet état de fait, ces jeunes ont décidé de construire leur avenir et cela ne peut se faire qu’à travers la politique.
Sans pour autant connaître les rouages de la machine politique, la jeunesse désillusionnée s’est entichée de la politique en adhérant à des partis politiques. Je me pose désormais la question de savoir si les jeunes qui militent pour tel parti politique le font par conviction ou par affinité. Par conviction, je n’en suis pas si sûr, plutôt par affinité. Malheureusement pour nous, il existe un grave problème de compréhension du militantisme politique. La jeunesse milite pour un parti donné, sous l’influence de la famille, du lien social, de la religion ou de la propagande des masses médias et non pas parce qu’ils se reconnaissent dans ce parti. La jeunesse ne dispose pas de ce qu’on appelle une culture politique leur permettant de faire la différence et de pouvoir participer dignement à l’avenir politique du pays.
Certes, l’engagement politique des jeunes est une bonne chose pour une démocratie. Néanmoins, c’est la manière de militer qui reste à désirer. Les règles de l’art du militantisme sont absentes. Cela se traduit par des conflits entre les militants de différents partis politiques. Altercations entre militants, des manifestations virant au règlement de compte ou encore des descentes courantes dans les rues pour bouleverser l’adversaire avec comme conséquence des destructions des biens publics c’est là tout l’opposé du militantisme.
Peut-on blâmer cette jeunesse?
À mon humble avis, non ! Seule la société dans laquelle ils se trouvent est responsable de cette dérive de la politique. La politique est l’affaire de tous. Je dirais comprendre la politique, vouloir militer pour un parti, c’est avant tout comprendre les besoins de développement de son pays. Aussi étonnant que cela puisse paraître, la politique et sa compréhension doivent faire partie de notre système éducatif. Il est important que la jeunesse comprenne les bases de la politique. Qu’elle arrive à s’identifier à un parti politique sans pour autant vouer une haine indescriptible pour l’autre parti. Il est aussi important qu’elle identifie le vrai du faux car, nos hommes politiques, charmeurs de surcroît, usent de leur talent d’orateur pour courtiser la jeunesse. Mais voilà ! Une fois la jeunesse dans leur harem, elle est vite oubliée et ses revendications aussi. Les partis politiques sont indispensables pour une démocratie, les jeunes doivent pouvoir s’identifier à un de ces partis non en fonction de la personne qui le représente, mais en fonction des idées qu’il souligne et du programme aussi. Les partis politiques sont indispensables pour une démocratie, les jeunes doivent pouvoir s’identifier à un de ces partis non en fonction de la personne qui le représente, mais en fonction des idées qu’il souligne et du programme qu’il soutient. L’éducation ou l’encadrement politique depuis la famille et l’école est selon moi la solution à privilégier pour préparer l’avenir politique de la jeunesse.
Sambou Sissoko
Source: Le Démocrate