« La migration irrégulière : quelles opportunités locales pour les jeunes ? » C’était le thème d’une conférence organisée par le « Projet Migrant », jeudi dernier, à la Maison des jeunes de Bamako. Son coordinateur, le sociologue Dr Bréma Ely Dicko, a, cet effet, fait appel à Mme Camara Founé Bintou Dembélé de l’Agence nationale pour l’emploi (ANPE) et Zeinab Touré de l’incubateur Donilab.
Mme Camara Founé Bintou Dembélé a, d’entrée de jeu, précisé que son agence ne donne pas d’emploi aux jeunes. Elle les prépare à avoir accès à un emploi ou à créer leur propre business, a-t-elle ajouté. Pour ce faire, « l’ANPE dispose de programmes de formations pratiques aux métiers comme la mécanique, la plomberie, la couture etc. destinés aux professionnels, aux diplômés et même à des gens qui n’ont pas été scolarisés », a fait savoir Founé Bintou Dembélé. Elle a invité les jeunes à prendre contact avec les structures de l’ANPE pour bénéficier de ces formations.
Contrairement à l’Agence nationale pour l’emploi, Donilab accompagne les jeunes porteurs d’idée d’entreprise jusqu’à la réalisation complète de leurs projets. En mettant à leur disposition le nécessaire : séances de coaching, moyens logistiques, recherche de financement, a expliqué la représentante de l’incubateur Donilab. Selon elle, Donilab s’intéresse aussi aux jeunes entrepreneurs avides de se former davantage.
Introduisant les débats, le coordinateur du « Projet Migrant » a attiré l’attention des jeunes sur certains risques auxquels ils sont exposés en empruntant des voies irrégulières. « Aujourd’hui, Gao est devenue la principale voie de départ des jeunes Maliens vers l’Europe. De Gao en passant par Agadez et la Libye, les jeunes tentent d’entrer en Espagne », a-t-il schématisé. Durant le long du trajet, les candidats à la migration peuvent être victimes de rackets, de violation, d’assassinat ou même de détournement au profit des réseaux terroristes, a prévenu Dr Bréma Ely Dicko.
Pour s’en prévenir, le « Projet Migrant » sensibilise les jeunes en les informant sur les conséquences liées à ce fléau et sur les textes en vigueur se rapportant au sujet. Son coordinateur a, par exemple, cité la convention de Dublin. Selon ce traité, le migrant est tenu d’adresser au pays d’accueil sa demande d’asile, a élucidé Bréma Ely Dicko. « Au lieu d’adresser leur demande d’asile à l’Espagne ou à l’Italie qui sont les portes d’entrée de l’Europe, les migrants subsahariens vont demander l’asile à la France, à la Belgique ou à l’Allemagne », a noté Ely Dicko. Ajoutant que son Projet aide également les jeunes candidats à la migration à faire les démarches administratives d’obtention des papiers : visa, passeport etc.
Financé par le gouvernement américain, le Projet Migrant renseigne les jeunes sur les opportunités de création d’emploi et de formation au Mali. Il est présent à Bamako, à Gao et à Ménaka.
Amadou B. MAÏGA
Source: L’Essor-Mali