Selon certains Bamakois, la campagne présidentielle, ouverte le 7 juillet, se passe dans une sorte d’indifférence. Toutefois, ils critiquent l’achat de conscience par les candidats et les affichages désordonnés, etc.
Lassana Nomoko (enseignant) :
« La course est déjà ouverte mais je trouve que le candidat IBK est le meilleur des 24 prétendants à Koulouba 2018. Les autres se regrouperont certainement au second tour. Ce qui assurera une victoire absolue au président sortant IBK dès le 29 juillet. Déjà, il a eu la chance d’avoir trois grands partis dès le premier tour. Durant la campagne, ces partis et beaucoup d’autres associations de soutien sont sur le terrain. Donc, dès le 1er tour, il pourrait gagner cette élection ».
Mme Koné Hawa (gestionnaire) :
« L’élection présidentielle est déjà pipée, vu les agissements des militants, du peuple. Moi je suis déçue par les comportements des citoyens, du gouvernement et des institutions censées surveiller les agissements. Pour un petit billet de 1000, 2000 ou 5000 F CFA, des électeurs vendent leur conscience. Vraiment, c’est honteux. Je n’arrive pas à comprendre. Que faire ? Je ne suis qu’une seule voix. Une seule voix ne peut pas être entendue au plus haut sommet de l’Etat. C’est ça le problème majeur dans cette élection. Le jour du vote, je ne voterai pas sinon j’ai déjà ma carte d’électeur ».
Aboubacar Almamy Koné (économiste) :
« A Bamako, je vois des affichages politiques. Je vois des candidats et militants crier partout, mais en réalité, je ne me suis jamais intéressé à la politique du Mali parce qu’ils sont tous pareils. Même si, je votais pour un candidat à cette élection du 29 juillet, ça serait le candidat de l’URD, Soumaïla Cissé car, au moins je connais son fils. Et lui, c’est un ami sinon pas pour son père. Ces politiciens ne pensent qu’à eux-mêmes et non au Mali raison pour laquelle je n’aime aucun candidat. Je le fais uniquement pour son fils ».
Adama Traoré (coiffeur) :
« Tous ces candidats, est ce qu’ils sont là réellement pour l’intérêt du pays ou leur propre intérêt ? L’Amérique avait deux candidats, elle est plus peuplée et plus grande que le Mali. La France n’avait que trois candidatures à l’élection présidentielle. On peut dire que les candidats américains et les européens se battent pour leurs pays. Mais, un pays comme le Mali avec 16 millions d’habitants qui se présente avec 24 candidats pour la seule présidentielle du 29 juillet, vraiment, c’est trop. Si c’était une question du Mali, pourquoi, ils ne se sont pas associés en trois grands partis politiques. Mais tout simplement, c’est une question d’intérêt personnel ».
Djénéba Touré (coiffeuse) :
« Je souhaite que le président en exercice IBK soit réélu à la magistrature suprême du Mali. IBK a beaucoup travaillé dans mon village durant son quinquennat. Je suis de Markala dans la région de Ségou. Le président sortant a changé l’image de mon village. Je voterai pour lui. Sans lui, je voterai un bulletin nul. Et j’invite tous les habitants et ressortissants de Markala à voter IBK. Car, depuis que je suis née, il a été l’unique président de la République à s’intéresser à Markala. Donc, sans doute, je lui serais reconnaissante ».
Issa Maïga (boutiquier à Banankabougou) :
« Les candidats à la présidentielle n’ont pas la même vision politique. Certains pensent que pour amener une paix durable au Mali, il faut supprimer tous les Nordistes. Et d’autres pensent le contraire. La question de sécurité dans la campagne présidentielle est très difficile. Mais, quoi qu’il en soit, qu’Allah protège le Mali. Qu’il fasse en sorte que la paix et le bonheur de tous les Maliens reviennent sur toute l’étendue du territoire national. Parmi, ces 24 candidats, qu’Allah donne le pouvoir à la personne qui le mérite. J’ai déjà mon candidat. Mais, je ne le dirai à personne. Que le meilleur gagne ».
Propos recueillis par Hamissa Konaté
Le Focus
