Chers compatriotes, nous sommes à la veille d’une date majeure de notre Histoire, le 26 Mars ; une date capitale. A tous égards, le 26 Mars est un jour mémorable pour notre peuple, un jour fondateur. Des jeunes parmi nos garçons et nos filles, des femmes parmi nos mères et nos épouses sont tombés, se sacrifiant au sens premier du terme pour qu’aujourd’hui soit, pour que notre Nation reste debout, fière et digne, pour un Mali fraternel, un Mali pacifique, un Mali en paix. En ce soir de recueillement, prions pour ceux qui ont laissé la vie lors des tragiques journées de mars 1991.
L’évocation de cette date nous renvoie toujours à son lot de tristesse, nous rappelle sa part de sang et de larmes. C’est d’ailleurs pour ne rien oublier, ni de la lutte menée ni des messages que la semaine des Martyrs a été instituée. En effet, notre Nation, dans sa grandeur, assume son Histoire ; notre Nation, tout en tournant les pages, y compris les plus sombres, n’en occulte rien pour autant. Le sacrifice de nos Martyrs ne sera pas vain.
Pour nous, seul compte le Mali. C’est pour cela qu’à chaque fois que la situation l’a exigé, nous avons trouvé les ressorts sur lesquels nous appuyer pour surmonter les passions, l’adversité et les rancœurs.
Pour nous, seul compte le Mali. En cette veille du 26 Mars, il nous plait de rappeler que c’est la révolution qui a permis le dialogue avec la rébellion d’alors qui a abouti à la signature du Pacte National en 1992. L’Accord pour la Paix et la Réconciliation issu du processus d’Alger constitue la vision achevée de notre commune volonté de vivre en paix, dans un Etat plus proche des citoyens et qui restera Un et Indivisible.
Pour nous, seul compte le Mali. La Nation malienne est une réalité qu’il nous incombe de préserver. C’est cette perspective qui inspire la Commission Vérité, Justice et Réconciliation adoptée par l’Assemblée Nationale. La Commission s’appuiera sur les leviers de la vérité et de la justice pour reconstruire le tissu social.
Pour nous, seul compte le Mali. L’exigence de démocratie exprimée en 1991 sonne encore aujourd’hui comme une quête de tous les instants. L’un des moments d’expression de la démocratie est sans nul doute le moment des élections. Un des défis essentiels que nous devons relever ensemble au cours de cette année est incontestablement l’organisation des élections générales libres, crédibles, transparentes, paisibles et conviviales. Nos missions seront encore essentielles, plus difficiles et plus exigeantes, parce qu’il s’agira pour nous de créer les conditions les meilleures pour l’organisation de ces élections sur l’ensemble du territoire national avec la participation de tous les maliens. Les élections se tiendront dans les délais et dans les meilleures conditions.
Pour nous, seul compte le Mali. La jeunesse de 1991, debout sur les remparts, exigeait certes le pluralisme démocratique, mais elle souhaitait le changement de ses conditions de vie pour un avenir différent, légitime et garanti. L’école et l’emploi sont les deux principales garanties de cet avenir. Des efforts ont été consentis, malgré la persistance de certaines insuffisances, pour un enseignement de qualité, à travers l’amélioration des conditions de vie et du cadre de travail des élèves et étudiants. Notre économie doit être en mesure de répondre à la demande sociale, en gagnant elle-même le pari de la performance, en faisant en sorte que toutes les niches d’opportunités soient exploitées. Les résultats encourageants enregistrés nous confortent dans les choix opérés et nous permettent de croire que l’emploi des jeunes reste largement dans nos moyens.
Puissent nos martyrs dormir en paix ! Vive la République ! Vive le Mali
Info matin