MESSAGE DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
à l’occasion du 58ième Anniversaire de l’Armée Malienne
Officiers Généraux ;
Officiers Supérieurs ;
Officiers ;
Sous-officiers ;
Militaires du Rang des Forces Armées et de Sécurité,
Chaque 20 janvier, il revient au Chef Suprême des Armées, de Vous adresser en le nom de la Nation entière, en le Sien propre, ses vœux les meilleurs et faire avec vous le bilan de ce qu’il aura été possible, ensemble, d’accomplir dans le cours de l’année révolue.
Nous sommes ainsi à cet exercice à nul autre pareil.
D’abord, en tant que chef des armées, impératif constitutionnel auquel je ne saurais
déroger et que j’accepte d’ailleurs avec un plaisir renouvelé et une fierté que je ne cache pas.
Alors, Maliennes et Maliens, c’est en notre nom à tous, nous de la même nation et du même destin que je formule de nouveau, des vœux de bonne santé et de grands accomplissements aux soldats du grand Mali, à nos fiers soldats.
A l’endroit de chaque soldat, pour avoir fait don de sa personne car tel est le sens du métier des armes qu’il a choisi.
Puis à l’endroit, de manière forte, de manière sincère, des femmes, enfants et familles de
militaires, parce que la souffrance du soldat est leur souffrance, eux qui, du soldat, attendent fiévreusement le retour au bercail quand le devoir l’appelle ailleurs.
C’est enfin à l’endroit de tous les militaires, du Mali ou d’autres pays, tombés au champ d’honneur, chez nous, pour notre liberté, pour la seconde libération du Mali.
Aux familles de ces héros, nous adressons une fois de plus nos condoléances émues.
Nous souhaitons un total rétablissement aux blessés de notre défense de la Patrie.
Nous n’avons agressé personne, nous ne savons pas agresser. Nous qui avons déjà à relever le lourd défi de soigner, nourrir, éduquer nos enfants pour qu’ils soient à hauteur de la compétition mondiale !
Nous qui sommes obligés de partager nos modestes moyens entre l’investissement dans
le mieux-être de nos populations et l’impératif de combattre ces doctrinaires de la guerre du lâche, qui prétendent, ô suprême égarement, nous enseigner l’Islam, nous dignes héritiers de d’Ahmed Baba, de Sidi El Moktar Kounta, d’Askia Mohamed, de Chekou Amadou, d’Alpha Nouhoun Tahirou, de Mohamed Abdoulaye Souad, d’El Hadj Omar, Foutiyou, de Cheick Hamamoullah, de Sidi Modibo Kane Dilli et j’en passe !
Officiers Généraux ;
Officiers Supérieurs ;
Officiers ;
Sous-officiers ;
Militaires du Rang des Forces Armées et de Sécurité,
Nous sommes en guerre. Une guerre imposée qui est loin d’être terminée. Hélas !
Parce que nous ne sommes pas engagés dans une guerre frontale.
Nous sommes, malgré nous, entraînés dans une guerre où l’adversaire est une bombe artisanale enfouie sur nos passages, une embuscade à l’aube, une zizanie méthodiquement entretenue entre nos communautés, une économie criminelle qui se nourrit de l’argent de la drogue, du trafic d’êtres humains, et de bien d’autres odieuses transactions.
Mais cette guerre ne nous laisse pas de choix : ou nous la gagnons ou nous cessons d’exister en tant que nation jalouse de ses principes de démocratie, de laïcité et de liberté.
C’est pourquoi, interpellé par les douloureux événements de 2012 où les deux tiers du pays furent annexés en quelques mois, j’ai pris l’engagement solennel, dès mon investiture en septembre 2013, de restructurer nos forces de défense et de sécurité.
Il s’agissait, dans une œuvre de longue haleine mais qui devait incessamment commencer, d’aider à l’émergence de forces véritablement professionnelles et républicaines, dédiées à la protection du territoire et des citoyens.
Les différentes Lois d’Orientation et de Programmation Militaire et de Programmation de Sécurité Intérieure qui traduisent une telle volonté politique nous ont conduit à une
restructuration profonde, j’allais dire une refondation, de nos forces de défense et de
sécurité.
La reforme structurelle et opérationnelle de nos forces de défense et sécurité est en marche. Elle est une réalité, malgré ses acquis fragiles. Notre décision et notre vœu sont que la montée en puissance de nos forces soit irréversible.
Il ne s’agira plus de reculer, mais d’avancer, chaque année un peu plus, chaque année un peu plus loin, pour que le Mali puisse assurer la défense et la sécurité des Maliens.
Une armée réarmée, à la fois techniquement, moralement et matériellement : c’est l’ambition minimale qu’il m’incombait de nourrir pour que notre outil de défense puisse réaliser ses objectifs.
Cela veut dire, des conditions décentes sur les théâtres d’opération, de meilleures incitations financières, une carrière plus attractive et mieux prévisible, une institutionnalisation de la solidarité nationale envers les militaires, y compris les compensations dues aux soldats tombés au champ d’honneur.
La maîtrise du ciel est un objectif stratégique de la guerre asymétrique, parce que constituant à bien des égards une riposte adéquate aux méthodes lâches des terroristes.
Nous sommes résolument engagés sur ce front, et d’autres acquisitions viendront s’ajouter à la flotte existante pour que le vecteur aérien ne soit plus le talon d’Achille de l’armée malienne et il l’a été.
Officiers Généraux ;
Officiers Supérieurs ;
Officiers ;
Sous-officiers ;
Militaires du Rang des Forces Armées et de Sécurité,
Défense rime avec sécurité. Il est à cet égard impératif d’accélérer la réforme du secteur de la sécurité par les mesures suivantes :
– l’opérationnalisation diligente et efficiente des arrangements « Défense et Sécurité » de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali,
– la mise en place progressive d’un maillage cohérent du Territoire,
– l’optimisation des moyens opérationnels,
– le renforcement des capacités opérationnelles des Services de renseignement
– l’amélioration continue du cadre de vie et de travail du Personnel et du Commandement.
Cette réforme est en en cours et les dividendes, Inch’Allah, ne devraient pas tarder.
Je peux déjà annoncer la création très prochaine d’un Conseil de Sécurité Nationale auprès de nous-mêmes, ainsi que la relecture de textes fondamentaux, telle la loi n°04-051/ du 23 novembre 2004 relatives à la défense nationale.
Par ailleurs nous accordons une attention soutenue à la mise en œuvre de l’Accord pour
la Paix et la Réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, ainsi qu’aux conclusions des Etats généraux de la Décentralisation.
Car, c’est l’inflexion sur le local, la police de proximité qui permettra de réellement sécuriser les populations.
Malgré une conjoncture difficile, les engagements du gouvernement ont été tenus et les résultats sont significatifs.
Nos forces de défense et de sécurité ont pris le chemin du renouveau. Ces résultats n’auraient été possibles sans la discipline, la cohésion, et l’esprit d’équipe mais surtout le sens de l’effort que je vous invite à renforcer et maintenir.
Officiers Généraux ;
Officiers Supérieurs ;
Officiers ;
Sous-officiers ;
Militaires du Rang des Forces Armées et de Sécurité,
L’Armée malienne, composante essentielle de la Nation, est née et a grandi avec la République.
Elle fut l’œuvre fondatrice de Modibo Keita et de ses compagnons dont le Général Abdoulaye Soumaré et le Colonel Sékou Traoré. Il est alors de simple mérite qu’en ce 20 janvier, ces patriotes visionnaires soient magnifiés.
Ce devoir de gratitude est le minimum pour la République, surtout dans le deuil encore vif du Dr Seydou Badian Kouyaté, l’un des derniers survivants de cette glorieuse épopée, qui vient d’être arraché à notre affection.
Notre armée s’est, par la suite, construite sur deux générations. Elle est jeune, très jeune. Elle connut des hauts et des bas.
Mais plus que jamais, j’ai conscience aujourd’hui, tirant les leçons du passé et celles du jour qu’elle doit être une armée véritablement nationale, inclusive. Elle doit être le « melting pot », le creuset de l’intégration nationale, le reflet du vivre-ensemble.
Les mesures en cours ainsi que celles prévues dans le domaine du DDR sont, à cet égard, un pas dans la bonne direction.
De la même manière, il nous faudra insister sur une armée respectueuse des droits humains et humanitaires. Nous sommes les descendants de grands hommes. Nos soldats doivent se comporter comme tels. Ils ne doivent pas faire peur aux populations mais leur inspirer confiance.
Que ce 20 janvier, soit entendu mon appel au soldat malien pour le respect en toutes
circonstances des droits fondamentaux des citoyens !
Que soit entendu également mon appel pour la mobilisation, l’unité, le rassemblement de tous autour de nos forces de défense et sécurité !
Nous renouvelons aux forces de défense et de sécurité du Mali notre confiance entière et nos vives félicitations pour leur dévouement, pour leur engagement sans réserve à la défense des idéaux de paix, de justice et de sécurité.
Vive les Forces Armés Maliennes !
Vive la République !
Vive le Mali !
Qu’Allah bénisse le Mali !
Présidence de la République du Mali
Source: Koulouba.com