Chers compatriotes,
J’ai appris avec beaucoup de tristesse les incidents tragiques survenus à Kenieba ce jour avec constat de mort d’homme et de plusieurs blessés. Je présente mes plus sincères condoléances à la famille de Birama Samaké. Je souhaite prompt rétablissement aux nombreux blessés. J’en appelle au sens de la retenue de mes compatriotes. La violence est malheureusement trop souvent l’arme du désespoir mais elle est toujours inutile et injustifiable.
Les incendies de Commissariats, les saccages d’édifices publics démontrent à suffisance que les populations ont atteint un niveau d’exaspération sans précédent dans le pays. La violence contre les symboles de l’Etat devient malheureusement et à tord, aux yeux des populations, la seule réponse face à l’injustice croissante qui s’installe dans le pays.
C’est donc une forte interpellation que je lance à l’ensemble de mes compatriotes. En lieu et place de la violence, faisons plutôt usage de notre droit de vote pour mettre un terme à la gestion calamiteuse du pays. C’est elle qui est en cause. Mais la violence, cet extrême dévastateur est contre-productif. C’est en se reliant ensemble, en joignant les forces de chacun que nous pourrons faire grandir notre Mali de nouveau.
En effet, j’ai appris que lors des incidents de Kenieba, l’ensemble des nouvelles cartes d’électeurs biométriques auraient été brûlées. Ce scandale politique et administratif est inadmissible et inquiétant. Les autorités maliennes doivent tirer toutes les conséquences de ce drame. Nous, citoyens maliens, devons, pour notre part, avoir confiance dans le vote à venir, dans son équité et sa transparence. Nous avons besoin de confiance et c’est aux autorités d’y travailler.
Le Mali profond est longtemps resté silencieux mais, aujourd’hui, il n’en peut plus de vivre dans la misère, sans aucune perspective d’avenir. Il est à bout de souffle et a soif de changement.
Pour ma part, je m’interroge encore davantage sur la capacité réelle des autorités maliennes à sécuriser nos cartes biométriques et surtout nos voix le jour du scrutin. Comment peut-on comprendre que nos cartes d’électeurs soient aussi légèrement stockées?
Chers compatriotes,
Je vous lance un appel solennel: ne tombez pas dans le spectre infernal de la violence. La fin de ce régime ne tient plus qu’à une date: le 29 juillet 2018. Le changement que nous recherchons est à portée de main. Maintenons simplement notre dynamique de l’alternance et du changement. Travaillons à ce que nos voix soient entendues et prises en compte lors de la présidentielle à venir.
Qu’Allah bénisse et protège le Mali!
Aliou Diallo
Président d’honneur de l’ADP-Maliba
La rédaction