L’Essentiel du Mali : Vous étiez candidat à la présidence de l’Assemblée nationale du Mali. Qu’est-ce qui n’a pas marché ?
Je n’ai pas pu convaincre la majorité des députés de voter pour moi. Il est vrai que je partais de loin avec seulement 3 députés de mon parti ; mais l’essentiel est ailleurs, il me fallait essayer de restaurer l’honneur de notre parlement qui est remis en cause par son passé et par les conditions des élections législatives de cette année.
Monsieur le Premier ministre, le choix du nouveau président de l’Assemblée nationale a été contesté par beaucoup de Maliens. Que pensez-vous ?
Il est vrai que les conditions de son élection en tant que député et puis de la façon dont il a été imposé à son propre parti par le chef de l’Etat, ne militent pas en sa faveur. Il souffre donc au début de plusieurs défauts de légitimité qui expliquent la défiance des Maliens. Le Mali d’aujourd’hui a besoin d’un parlement défenseur du peuple et très indépendant pour ce faire. Quand le chef de cette institution est installé par l’exécutif, il est clair que c’est très mal parti.
La mise en place des différentes commissions de l’Assemblée nationale se fera dans la semaine. Qu’attendez-vous ?
Nous ne sommes pas de la majorité, à la différence de presque tous les autres partis. Etant seulement trois députés, nous ne pouvons former de groupe parlementaire. Nous serons donc non-inscrits, mais nous comptons nous battre pour défendre nos idées et les intérêts de nos concitoyens. Comme nous l’avons promis, nous nous inscrirons dans les commissions et nous travaillerons au sein du parlement pour contribuer à le rendre plus efficace. Nous ne sommes demandeur d’aucun poste et nous maintiendrons notre stricte indépendance vis-à-vis de l’exécutif.
De la mairie de la Commune IV à la Primature en passant par le ministère de l’Urbanisme, aujourd’hui, vous êtes député à l’hémicycle avec 3 sièges, quel sentiment vous anime ?
D’abord de la gratitude vis-à-vis des populations de la Commune IV qui sont à la base de ma carrière politique et qui viennent encore une fois de me renouveler leur confiance. Ensuite, de l’humilité face à l’ampleur des défis et des attentes à notre égard. Nous nous battrons pour aider la commune du mieux que nous pouvons. Nous nous battrons aussi pour répondre aux attentes que des millions de Maliens placent en notre présence à l’Assemblée nationale.
Monsieur le Premier ministre, la crise scolaire, une situation cruciale que traverse notre pays depuis des années. Avez-vous une solution ?
Il y a des solutions qui nécessitent une forte volonté politique du gouvernement. L’une de nos priorités de députés sera d’interpeller fortement le gouvernement afin qu’une solution soit trouvée à la question de la crise de l’éducation. Il faut impérativement mettre les enseignants dans leurs droits et rapidement. Si on a été capable de dégager 500 milliards de FCFA pour faire face à la pandémie du covid-19, on doit pouvoir trouver 10% de cette somme pour l’éducation qui engage notre avenir.
Un message à la jeunesse ?
Ne désespérez pas, les temps sont difficiles et ceux qui nous dirigent ne prennent pas en charge vos préoccupations, mais il y a de l’espoir, continuez à rester engagés pour le Mali et bientôt, tous ensemble, on mettra notre pays dans la voie de la vérité, de l’équité, de la vraie solidarité et du progrès.
Réalisé par Souleymane Sanogo
Source : l’Essentiel du Mali