Pour le chef de l’Etat, le 22 septembre est un moment privilégié de célébration, de réflexion et de communion. « Nous devons continuer de puiser dans l’hommage rendu à l’esprit de sacrifice et d’engagement héroïque des pères fondateurs avec encore plus de volonté, de détermination et d’énergie, pour surmonter les épreuves et les obstacles de toutes natures qui ne nous ont jamais été épargnés, mais que nous avons toujours su surmonter », indique le chef de l’Etat. Texte intégral du discours
Mes chers compatriotes ;
Maliennes et Maliens de l’intérieur et de la Diaspora ; amis et hôtes du Mali,
22 septembre 1960, 22 septembre 2018, notre pays a 58 ans. Cinquante huit années de joie et de peine partagées. Aussi, la célébration de cette date anniversaire de notre accession à la souveraineté nationale et internationale constitue pour moi, un moment privilégié pour réitérer à la nation entière mon engagement ferme à relever les défis qui nous assaillent.
L’année dernière, à la même période, nous n’étions pas nombreux à croire en la capacité de l’Etat à organiser l’élection présidentielle, dans la transparence et dans le respect des délais constitutionnels. Nous pouvons aujourd’hui constater que ce pari a été gagné. Cela par la grâce de Dieu, par la solidarité du monde entier et par la volonté du peuple et du gouvernement maliens. Aussi, l’occasion m’est encore heureuse de renouveler mes remerciements et mes félicitations au gouvernement, ainsi qu’à tous les acteurs, maliens et étrangers, qui ont fait de cette élection une réussite, en matière d’organisation et de transparence, dans une inclusivité totale, comme l’ont attesté l’ensemble des observateurs nationaux et internationaux.
Cependant, je ne saurais passer sous silence le niveau de participation à cette élection, qui aurait pu être meilleur. Ceci nous interpelle tous. Il doit conduire acteurs politiques et société civile à une réflexion profonde sur l’évolution de nos institutions et de nos pratiques, pour améliorer notre système démocratique. Cette réflexion devra être conduite de manière large et inclusive.
Mes chers compatriotes,
La date du 22 septembre nous renvoie à l’Histoire ; celle d’hommes et de femmes, convaincus, autour de Modibo Keita, qui avaient compris que le temps était venu de s’affranchir des tutelles pesantes, que le temps était venu de réaffirmer la dignité de l’Afrique et du monde Noir.
Le 22 septembre est un moment privilégié de célébration, de réflexion et de communion. Nous devons continuer de puiser dans l’hommage rendu à l’esprit de sacrifice et d’engagement héroïque des pères fondateurs avec encore plus de volonté, de détermination et d’énergie, pour surmonter les épreuves et les obstacles de toutes natures qui ne nous ont jamais été épargnés, mais que nous avons toujours su surmonter. La liberté a été conquise aux prix de multiples sacrifices et pour certains jusqu’à l’ultime.
Je voudrais aujourd’hui saluer la mémoire de toutes celles et de tous ceux qui sont tombés et qui continuent encore le combat pour l’indépendance, la liberté et la dignité de notre pays. Acceptez qu’en ce jour, je puisse m’incliner, en leur mémoire à tous, sur celle de nos derniers médaillés d’or de l’indépendance qui nous a quittés il y a quelques jours, j’ai nommé El Hadj Youssouf Traoré.
Nous redisons, à cette occasion, notre attachement indéfectible à la fierté du Mali, à l’honneur du Mali et au bonheur des Maliens. Le Mali qui fête aujourd’hui le 58ème anniversaire de son accession à l’indépendance, est une nation qui s’est remise debout avec une conscience plus aiguë des efforts à accomplir, des compromis à accepter et de la vigilance à observer pour consolider davantage sa stabilité, préserver ses valeurs fondamentales et pour fédérer l’énergie de tous ses enfants, afin de tirer le meilleur profit de notre formidable capacité de résilience.
Ces valeurs fondamentales sont portées par des hommes et des femmes héritiers d’un passé qui fonde leur fierté. C’est pourquoi, comme je l’ai encore rappelé aussi bien dans mon discours lors de ma prestation de serment que dans ma lettre de mission au Premier ministre, nous devons continuer à former des filles et des fils dignes de leurs ancêtres et de leurs pères.
Ce sont ces valeurs fondamentales qui fondent toute mon action, surtout quand j’ai fait du retour à la paix, de la réhabilitation de la cohésion sociale, de la reconstruction, de la confiance et de l’espérance, ainsi que la refondation de l’Etat, les axes prioritaires du mandat qui a débuté le 4 septembre 2018.
La mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger sera poursuivie avec rigueur et célérité, avec comme seul souci la promotion du développement global de notre pays. Ceci participe du nécessaire renforcement de la cohésion nationale par la prise en charge des défis sécuritaires.
Je demeure convaincu que nos Forces Armées et de Sécurité sont pour nous, comme pour tout Etat, notre principal outil de préservation de la sécurité de nos concitoyens, de défense de notre territoire et de protection de la paix. Enfin, notre plus sûr outil de décision politique. C’est pourquoi je continuerai de veiller sans relâche au réarmement moral des FAMAs, au renforcement de leurs capacités opérationnelles et à l’amélioration de leurs conditions de vie.
Aujourd’hui les FAMAs, pleinement mobilisées, assument avec honneur, courage et confiance leurs missions au service de la nation. Avec la finalisation prochaine du processus de Désarmement-Démobilisation-Réinsertion (DDR) et la mise en œuvre progressive des lois de programmation militaire et sécuritaire, les FAMAs reconstruites, deviendront plus que jamais le creuset de l’unité nationale, incarnant à la fois notre ambition et notre fierté mais aussi le symbole de la cohésion retrouvée de notre Nation, l’outil de notre autonomie d’appréciation et de décision.
Mes chers compatriotes ;
Dans la fonction de président de la République que j’ai l’honneur d’assumer grâce à votre confiance, je n’ai jamais perdu de vue que ma responsabilité est de fédérer autour d’une vision commune de notre destin, convaincu que c’est l’addition de nos différences- parfois de nos antagonismes – et de nos talents qui renforcera la démocratie et créera les meilleures conditions d’épanouissement pour tous. Je veux être le Président de toutes les Maliennes et de tous les Maliens !
A TON APPEL MALI…NOUS SERONS TOUS UNIS.
L’unité est la plus grande urgence de ce moment, à la fois incertain et plein de promesses, de notre Histoire. Nous n’avons pas d’autre choix. Nous n’avons pas d’autre alternative. Nous devons être unis. Unis pour faire gagner le Mali. Unis pour assumer notre destin commun.
Unis pour notre cohésion nationale. Unis derrière nos forces de défense et de sécurité. Unis, chers compatriotes, pour notre dignité si durement éprouvée mais debout, parce que nous ne savons pas abandonner, nous ne savons ni renoncer ni nous dérober ! Notre pays, ancré dans ses valeurs et traditions, profondément démocratique, continuera de reconnaître toutes les sensibilités. Notre diversité et notre pluralisme resteront le ciment de l’unité nationale, que nous devons continuer de consolider. C’est l’une de mes priorités, car pour bâtir un avenir de tous les possibles, le Mali doit pouvoir compter sur toutes ses filles et tous ses fils. Chacun a sa place. La République n’exclut personne. J’en suis le garant.
En votre nom à tous, je servirai le Mali selon les principes républicains. Passionnément. Avec dévouement et intégrité. Pour assurer à notre pays la paix, le développement économique et social, et un rayonnement mondial conforme à son destin. Je sais que vous aspirez par-dessus tout à la sécurité et à la paix. C’est pourquoi j’ai décidé de ne jamais permettre l’éclosion de périls nouveaux au moment même où nous avons tant de défis à relever. Encore une fois, cette ambition ne saurait être qu’avec des hommes et des femmes bien éduqués, ouverts aux souffles poreux et fécondants du monde contemporain mais en même, ancrés avec bonheur dans nos valeurs de civilisation qui font notre brillante singularité. Mes Chers compatriotes ;
Maliennes et Maliens de l’intérieur et de la Diaspora ; amis et hôtes du Mali,
Le gouvernement du Mali, sous mon impulsion, a fait preuve d’une grande détermination à booster l’économie grâce aux investissements structurants dans le domaine de l’énergie, des infrastructures routières, de la protection de l’environnement et de l’agriculture, à travers l’allocation de 15 % du budget national au développement rural. Cette performance économique, je la veux durable et inclusive. Je veux m’assurer que chaque Malienne et chaque Malien puisse en percevoir et jouir des dividendes.
LES CHAMPS FLEURISSENT D’ESPÉRANCE !
Nous devons être fiers de la renaissance de notre pays. Il nous appartient à présent, à nous tous, d’œuvrer en conscience à redonner confiance et espérance, en plaçant le Mali au-dessus de toute autre considération.
Malgré les nombreuses difficultés auxquelles nous faisons face de façon quasi quotidienne, notre action de redressement national a commencé à porter ses fruits. Le Mali avance « Notre Maliba avance ! » Anw Ka Maliba bé Kaa Ta gnè. Ma volonté est que notre Grand Mali aille encore plus loin, pendant les cinq ans à venir et au-delà. Je sais vos espoirs et vos attentes. Beaucoup reste encore à faire. Nous le ferons ensemble ! Inch’Allah, telle est Votre Volonté et Notre Destin !
Une exigence d’amélioration de la gouvernance est une forte et exigeante interpellation. Cette juste revendication m’oblige aujourd’hui plus qu’hier à créer le socle de confiance indispensable dans notre relation avec les citoyens. Cela passe par des reformes systémiques courageuses. Telle est la raison de la création d’un ministère dédié à la Transparence qui veillera à la moralité et à la pertinence de la dépense publique.
MAIS NOS CŒURS VIBRENT DE CONFIANCE !
C’est pourquoi, votre confiance renouvelée appelle à l’humilité. Pour tous ceux qui souffrent dans notre pays, cette confiance appelle à redoubler d’efforts. Elle appelle au travail.
Mes chers compatriotes ;
Maliennes et Maliens de l’intérieur et de la Diaspora ;
Amis et hôtes du Mali, La Nation malienne nous appelle et nous interpelle ! Pour les générations présentes et futures et en l’honneur des générations passées, je vous invite tous à demeurer debout et éveillés afin de pouvoir participer au banquet des Nations, comme nous l’avons toujours fait. C’est possible ! C’est indispensable ! Car Nul n’y sera convié qui ne l’aurait mérité !
Vive le Mali debout !
Vive le Mali éternel !
Vive la République !
Qu’Allah bénisse
le Mali. »
L’Essor