La situation n’a pas beaucoup évolué depuis l’entrée des mouvements armés dans la ville mercredi dernier. Ces hommes armés avaient subitement fait leur apparition à Ménaka dès l’annonce de la prise de Kidal par les rebelles après des combats contre l’armée.
Après avoir paradé longtemps dans les rues pour signaler leur présence, ils ont fait comprendre à la population qu’elle pouvait vaquer tranquillement à ses occupations sans être inquiétée. Ils ont même restitué des motos confisquées aux agents des ONG.
Jeudi soir, les envahisseurs ont fait passer un communiqué sur une radio locale, appelant la population à reprendre ses activités et demandant même à l’administration de reprendre possession des ses bureaux. Ils ont exhorté à la réouverture des classes, sachant que les examens sont proches. Mais ni l’administration ni les écoles n’ont repris le travail. L’administration nationale ne va tout de même pas travailler sous l’autorité des groupes rebelles.
Depuis mercredi, les agents des services publics et le détachement de l’armée, présents à Ménaka avant les événements, se sont installés dans le camp de la MINUSMA. Ils y sont toujours.
Dimanche, les groupes armés ont tenté de mobiliser la population pour une marche de soutien à leur action. Mais la mobilisation fut très faible. Les habitants de Ménaka ne cachent pas leur hostilité à ces hommes armés qui occupent leur ville, perturbant le processus de stabilisation en cours.
La présence des groupes armés va sans doute perturber l’organisation des examens à Ménaka. « C’est la grande inquiétude ici. Après 3 ans d’interruption, on pensait que les enfants allaient pouvoir faire passer les examens nationaux tranquillement cette année. Avec la présence de ces gens là, ce n’est pas évident », témoigne un enseignant en poste à Ménaka. Notre interlocuteur propose que l’Etat négocie par l’intermédiaire de la MINUSMA pour que les examens puissent être organisés à Ménaka.
AMAP Ménaka