Ménaka, trois jours après les tueries d’Inékar, une mission aéroportuaire de la force française a eu lieu jeudi 27 septembre dans la ville et ses alentours. Les militaires français étaient appuyés par des éléments de l’armée malienne. Cette opération fait suite à des violences dans la région qui ont fait 27 morts. La veille dans le centre du pays, sept militaires maliens ont été tués dans une embuscade entre Mopti et Tombouctou. Cette recrudescence de l’insécurité intervient alors qu’une réunion de haut niveau sur la situation au Mali et dans le Sahel a été organisée mercredi à l’ONU.
Le bilan de l’attaque d’Inékar à quelques dizaines de kilomètres de la ville de Ménaka a été revu à la hausse. Il est désormais de 27 morts, tous des civils, selon un communiqué du gouvernement. Des affrontements entre des membres d’une même tribu touareg serait à l’origine de ces tueries, indique le même communiqué.
Mardi au lendemain de ces violences, des sources locales avaient avancé un bilan de 12 civils tués affirmant que les assaillants étaient des hommes armés circulant à moto. Si le mobile de ces tueries n’est pas encore connu, il convient de rappeler que les victimes sont des Touaregs de la fraction Iboguilitane.
En attendant une réponse claire, des sources indiquent qu’un détachement de l’armée malienne accompagné d’éléments de groupes armés impliqués dans le processus de paix s’est rendu sur les lieux ce mercredi.
Au même moment, l’état-major Français des armées a annoncé qu’une opération aéroportée avait eu lieu ce jeudi à Ménaka. Au cours de cette opération, 8 éléments de la CMA ont été interpellés parmi lesquels 5 ont été libérés ce matin. Les trois autres sont détenus à Gao pour des besoins d’enquête.
Au centre, sur la route Mopti-Tombouctou, sept autres soldats maliens à bord de deux véhicules ont été tués par l’explosion d’engins artisanaux le 26 septembre. Les deux véhicules de l’armée malienne venaient d’une mission d’escorte.
Cette énième attaque intervient dans le Centre du Mali au moment où la diplomatie mondiale, en marge de la 73e session de l’Assemblée Générale des Nations Unies, s’entretient pour adopter une éventuelle approche globale et cohérente sur la situation sécuritaire au Mali et la région sahélienne.
Selon certains observateurs cette recrudescence des attaques entrave la mise en œuvre du processus de DDR et la montée en puissance de l’armée malienne. Ils estiment qu’il faut forcément accélérer le désarmement et le cantonnement des différents groupes. Pour Mamadou Dioaura, Président de l’Union des jeunes pour la paix et la nation africaine, les forces de défense et de sécurité maliennes doivent changer de stratégie.
Source: studiotamani