Malgré un titre foncier acquis par voie d’huissier après toutes les vérifications nécessaires au niveau des Domaines de Kati, les enfants de feu Mohamed Ibrahim Aldjoumat expulsés de la maison de leur défunt père ne sont plus à l’abri d’une expropriation. Alors que le magistrat auprès de qui la maison a été acquise, il y a plus de deux ans, répond à peine à leurs appels, les héritiers du commerçant assassiné par des bandits font le tour des tribunaux sans succès pour être dans leurs droits. À quand la fin de l’impunité et des combines au Mali ?
Muni d’un permis d’occuper, Sidiki Kéïta, après avoir chassé les enfants du commerçant feu Mohamed Ibrahim Aldjoumat de sa concession achetée avec un titre foncier à Kalaban Adeken, est sur la voie royale de les exproprier de ce bien hérité. Ne sachant plus à quel saint se vouer, les ayant droits de feu Mohamed Ibrahim Aldjoumat tué, le mois de mai dernier, à la suite d’un braquage, dans la ville des 333 saints, interpellent les autorités de la transition, les pouvoirs judiciaires pour être dans leurs droits.
De quoi s’agit-il ? Mohamed Ibrahim Aldjoumat est un commerçant basé à Tombouctou qui a acheté une maison inachevée à Kalaban Adeken avec Modibo Simbo Kéïta, un magistrat à la Cour d’Appel qui aurait lui aussi eu ladite parcelle avec un homme de droit très connu du nom de Me Dème.
« Il a remis le titre foncier au notaire, Me Yacine Faye Sidibé, qui a fait une réquisition au niveau du bureau des Domaines de Kati pour se rassurer de l’authenticité du document et en retour le Bureau des domaines a répondu que le titre est sans charge. C’est en ce moment que notre père étant à Tombouctou a transféré les frais d’achat, y compris les frais de transaction, soit 45 millions de Fcfa. Après cela, il a fait d’énormes travaux supplémentaires d’un montant de plus de 50 millions de Fcfa avant de nous faire loger dedans », nous a expliqué un des fils de Mohamed Ibrahim Aldjoumat. Alors que ces enfants (fils et proches parents) y vivaient tranquillement, sans aucun préavis, des gardes se pointent avec un important dispositif sécuritaire pour les faire évacuer de force. Ce drame intervient, tenez-vous bien, je jour et le moment même où le vieux embarquait dans l’avion à l’aéroport pour le pèlerinage à la Mecque.
Le sale boulot serait concocté par un certain Sidiki Keita qui revendiquerait la parcelle. Là où la volonté de complot saute à l’œil, c’est que le requérant, sans montrer de document, le nommé Sidiki Kéïta estime que le tribunal de la commune V a rendu un verdict à cet effet.
« C’est partant de cela que notre père a informé le magistrat qui lui a vendu la parcelle. Ce dernier, à son tour, a exprimé tout son étonnement et son incompréhension face à la situation et nous a conseillé d’engager des procédures judiciaires. Ainsi, nous avons fait appel du verdict du tribunal de la commune V qui nous a donné raison. Mais de nos jours, l’affaire a été transportée au niveau la Cour suprême de Bamako », a poursuivi le fils de Mohamed Ibrahim qui n’était pas encore au bout de sa peine. En effet, comme un malheur n’arrive jamais seul, au mois de mai dernier, le mauvais sort s’abat sur leur père à Tombouctou qui a été tué par des inconnus, au cours d’un braquage.
De nos jours, les héritiers de Mohamed Ibrahim ne savent plus à quel saint se vouer. N’ayant plus leur père protecteur à leurs côtés, ils comptent désormais sur le père de la Nation malienne, Bah N’Daw, les autorités judiciaires afin qu’ils s’impliquent pour que le droit soit dit dans ce dossier.
« Nous sommes dans un pays de droit, on nous a toujours fait savoir que le titre foncier est inattaquable et nous ne pouvons pas comprendre qu’après que notre père a acheté cette parcelle avec l’observation de toutes les règles juridiques et domaniales requises en la matière et fait des réalisations, le tout durant deux ans sans que personne ne se manifeste jusqu’au jour de l’expulsion par le détenteur d’un permis d’occuper », a regretté notre interlocuteur.
En tout état de cause, de nos jours, les enfants ne cessent de se demander s’ils ne sont pas face à une main obscure dans ce dossier et veulent la manifestation de la vérité.
« Primo celui qui nous a vendu la maison, un magistrat de la République, prend à peine nos appels, secundo le procès a été fait en notre absence, tertio c’est lorsque notre père était à l’aéroport qu’ils sont venus avec la grosse d’évacuation et enfin c’est le jour de l’expiration de la grosse qu’ils l’ont exécuté », nous a révélé le fils héritier.
Ils veulent compter, en plus des autorités de la transition et judiciaires, sur la bonne volonté des associations de défense des droits de l’homme, toutes personnes de bonne volonté afin qu’ils soient remis dans leurs droits ; rien d’autre.
Affaire à suivre
Par Sidi DAO
Source : INFO-MATIN