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Menaces des Etats-Unis contre la Guinée : Conakry pose ses conditions… (Exclusif)

CONAKRY- C’est la toute première réaction de Conakry après les menaces de sanction des Etats-Unis. Par la voix de son Secrétaire Général, le Ministère Guinéen des Affaires Etrangères a posé quelques conditions pour le rapatriement des guinéens en situation « irrégulière » au pays de Donald Trump. Hady Barry a été interrogé en exclusivité par un journaliste de notre rédaction…

Alpha Conde guinee et Donald Trump president usa amerique

AFRICAGUINEE.COM :  Les Etats-Unis menacent de sanctionner la Guinée qui refuserait de coopérer au sujet du rapatriement de ses citoyens illégalement installés sur le sol américain. Votre réaction ?

HADY BARRY : La Guinée est prête à assumer ses responsabilités internationales vis-à-vis de ses citoyens. Si un Etat estime qu’il ne peut pas garder nos compatriotes, nous avons l’obligation de les reprendre. Mais nous devons le faire sous certaines conditions. Premièrement, il faut qu’on s’assure effectivement que ce sont des guinéens. Mais on ne peut nous envoyer des gens parce que tout simplement ils portent des noms qui pourraient être assimilés à des noms guinéens. Nous savons aujourd’hui comment les choses se passent.

Nous demanderons à nos partenaires qu’il y ait une identification formelle, qu’on s’assure qu’effectivement que ce sont des guinéens. Deuxièmement, il faudrait que l’on sache quel est le délit commis. Là aussi, c’est une question de sécurité intérieure même pour notre pays. Si ce sont des gens qui ont commis des crimes, il ne faut pas qu’on les ramène comme ça et qu’on les relâche dans la nature. Il faudrait que nos services techniques puissent les identifier, s’ils sont malades, il faut qu’on le sache également. Donc, il est important qu’on sache tout ça et que les rapatriements se fassent en respectant la dignité. Nous n’accepterons pas qu’on les attache, ou qu’on les maltraite.

Il est difficile qu’on nous dise bon voilà, on a tel nombre de guinéens, on va les rapatrier sans vérification. Mais dans tous les cas, nous allons travailler là-dessus et faire des propositions à nos partenaires dans l’intérêt réciproque des deux Etats. Tous les compatriotes qui méritent d’être rapatriés chez nous, nous allons coopérer. C’est une obligation.

En mars dernier l’ambassadeur Denis Hankins indiquait qu’il restait 59 guinéens devant être rapatriés Qu’est-ce s’est passé depuis ?

En réalité, les américains nous avaient dit au début que ce sont les guinéens qui ont commis des crimes, ou condamnés et qui ont fini de purger leur peine qu’il fallait expulser. A l’époque nous avions donné notre accord. Mais par la suite on a commencé à aller chercher d’autres guinéens qui n’ont pas commis des crimes ou du moins leur seul tort c’est de vivre là-bas illégalement sans avoir les documents officiels. Or la plupart ce sont des travailleurs qui ont fondé leur famille, ils paient les impôts. Finalement ce sont ceux-là qu’on cherche à faire rapatrier. Nous ne pouvons pas dire non parce que si nous avions nous aussi des citoyens étrangers que l’Etat décide d’expulser, leur Etat d’origine aurait l’obligation de les accepter. Nous aussi on est prêt, mais on ne va pas accepter de recevoir n’importe qui.

Est-ce qu’il y a des démarches entreprises ici pour éviter que les sanctions annoncées ne soient exécutées ?

Nous allons discuter avec nos partenaires et leur dire que nous n’allons pas les obliger à garder des gens chez eux, mais d’accepter qu’on s’assure que c’est de vrais guinéens. Ensuite voir quelle mesure d’accompagnement faudrait-il envisager pour que les guinéens qu’on ramène puissent être aidés à s’insérer dans notre pays. Nous travaillons dans la sérénité pour essayer de trouver des solutions appropriées à la question.

 

Entretien réalisé par Diallo Boubacar 1

Pour Africaguinee

 

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