Il fallait s’attendre à ce que l’Espagne et des pays européens prennent des mesures de prévention et de sécurité à l’égard de leurs ressortissants désirant se rendre en Algérie ou dans les camps des sahraouis marocains séquestrés à Tindouf, dans le Sud algérien.
Cette décision est motivée par le fait que la situation politique en Algérie particulièrement instable à une quinzaine de jours des élections présidentielles programmées le 12 décembre 2019, mais aussi, et surtout, en raison d’une forte menace terroriste planant dans cette région.
C’est pourquoi le Ministère espagnol des Affaires Etrangères a émis, le 27 novembre 2019, une note recommandant aux ressortissants espagnols d’éviter de se rendre à la frontière algéro-tunisienne et en Kabylie, tout en rappelant le risque d’enlèvements et d’attaques terroristes dans toute l’Algérie, y compris dans les camps de Tindouf.
Ces vives recommandations interviennent dans le sillage de rapports fournis par des services de renseignements européens à leur homologue ibérique faisant état de réelles menaces portées par le terrorisme jihadiste, dont certains des leaders sont originaires des camps de Tindouf.
Cette mise en garde espagnole intervient au moment même où une campagne promotionnelle de la destination Tindouf vient d’être lancée dans la presse algérienne sous le thème ronflant qui est « si vous êtes à la recherche d’un dépaysement total dans une région authentique, sans artifices et loin des circuits touristiques habituels, Tindouf sera votre destination ». De quoi rêver ? Alger qui fait la promotion d’une région sous forte menace terroriste, du jamais vu ! Pourquoi pas des vacances dans les fiefs sahéliens de Daech !
L’Algérie n’a, d’ailleurs, jamais été une destination prisée par le tourisme espagnol, pays où seuls quelques voyages de solidarité dans les camps de Tindouf, où vivote une population sahraouie marocaine séquestrée, sont organisés en collaboration avec certaines administrations régionales ou locales, des ONG’s et autres entités acquises à la pseudo-cause polisarienne.
A noter que cette recommandation espagnole a eu l’effet d’une catastrophe pour les responsables polisariens, qui s’apprêtent à organiser leur congrès, du 19 au 23 décembre 2019 à Tifariti, et qui comptaient sur la présence de quelques sympathisants espagnols et étrangers pour redorer le blason d’un conclave largement boudé par les Sahraouis des camps de Tindouf. En effet, de nombreux séquestrés sahraouis ont, d’ores et déjà, annoncé qu’ils ne participeraient pas ce congrès factice et affirmé que ce boycott répondait à la tension croissante qui perdure dans les camps depuis des mois.
En effet, la menace est réelle, si elle n’est pas nouvelle ! il n’est pas inutile de rappeler qu’en octobre 2011, trois coopérants européens, deux Espagnols et une Italienne, avaient été enlevés dans les camps de Tindouf lors d’une attaque menée par une branche armée proche d’Al Qaida au Maghreb Islamique (AQMI).
Source: Farid Mnebhi