Malgré la récente montée en puissance de l’armée malienne dans certaines localités du Mali, d’autres vivent toujours sous la menace des extrémistes qui tentent tant bien que mal à imposer leur loi aux populations. Dans la matinée du 7 février 2022, des femmes sont obligées d’écouter un prêche de certains groupes d’hommes armés non identifiés dans une localité de Koro, sur l’obligation pour une femme de porter le voile. Même si elles n’ont pas subi de violence physique au début, cette menace a laissé un sentiment de psychose chez les habitants.
Se rendant à la foire hebdomadaire de Zon, une localité située à une trentaine de km de Koro, au Sud-Est, un groupe de femmes a été retenu près d’une heure de temps par les hommes armés non identifiés dans la matinée du 7 février 2022. Selon l’AMAP, ils les ont obligées à écouter des prêches pour ne pas avoir porté de voile. Une situation très fréquente ces dernières semaines dans plusieurs endroits du cercle de Koro, au Centre du Mali. En effet des femmes de Gonso-Baroua, une localité située au sud de la Commune de Koro ont, également, reçu des menaces pour les mêmes motifs selon notre source qui précise que cette peur est visible à travers l’habillement des femmes. « Un tour dans les villages situé sur la bande frontalière permet au visiteur de se rendre compte du changement intervenu dans l’accoutrement des femmes. Elles portent toutes le voile, ce qui n’était pas dans les habitudes des femmes de ces villages » précise AMAP. Selon une des femmes approchées par cette source, « les femmes n’ont d’autres choix que d’obéir à ces hommes », pour échapper à d’éventuels châtiments d ces hommes armés. Car, « personne ne peut dire où ils se trouvent et quand ils viendront. Ils peuvent surgir à tout moment. Pour le moment, il n’y a pas eu de violences physiques sur les femmes mais ils ont été catégoriques, prochainement toute femme qui ne porterait pas le voile sera punie. Nous avons peur et nous souhaitons plus de protection contre les hommes armés en brousse ». Depuis le début de cette crise les femmes qui sont la couche la plus vulnérable de la société, sont la cible des groupes armés extrémistes qui en plus des libertés de mouvement sont en train de les imposer un changement de comportement et de style vestimentaire.
Issa Djiguiba
Source: LE PAYS