L’ancien président américain Donald Trump a invoqué son droit de garder le silence plus de 400 fois au cours de son interrogatoire, qui a duré six heures, mené par la procureure générale de New York, Letitia James, dans le cadre d’une enquête sur des soupçons de fraudes financières au sein de son groupe Trump Organization. Le prestigieux journal américain The New York Times a reconstitué le déroulement de cette journée sous haute tension pour l’ancien chef d’État.
Donald Trump a quitté la Trump Tower, à l’angle de la Cinquième Avenue et de la 56e Rue à New York, à 8h30 hier. Il a salué un groupe de personnes rassemblées devant le bâtiment, avant de se diriger, dans un SUV noir, vers le bureau de Letitia James. L’ancien président américain est arrivé sur place vers 9 heures.
L’interrogatoire de Donald Trump a débuté peu après 9 heures ce mercredi 10 août. Letitia James a été la première à prendre la parole. Elle s’est d’abord présentée à lui et a présenté son enquête. Dans cette affaire, la plus haute magistrate de l’État de New York tente de savoir si Donald Trump et la Trump Organization ont faussement et frauduleusement valorisé des actifs afin d’obtenir des avantages fiscaux et des prêts plus élevés. Après cette remise en contexte, l’interrogatoire a officiellement pu commencer.
5e amendement
L’ex-chef d’État a décliné son identité, avant de lire une déclaration dans laquelle il affirmait vouloir invoquer son droit de garder le silence. Il s’agit du fameux 5e amendement de la Constitution américaine, qui autorise à ne pas témoigner contre soi-même. Les avocats de Donald Trump n’avaient pas informé Letitia James de cette décision au préalable. Durant son interrogatoire, le politique a également qualifié la magistrate de “renégate” et s’est dit une nouvelle fois victime d’une “chasse aux sorcières”.
Donald Trump a ensuite estimé que cette enquête était intimement liée à la perquisition de son domicile à Mar-a-Lago, persuadé que tout cela fait partie d’une vaste conspiration contre lui. Mais les deux enquêtes n’ont rien à voir l’une avec l’autre. Selon la presse américaine, durant la perquisition de son domicile en Floride, le FBI était à la recherche de documents pris par l’ancien président à son départ de la Maison Blanche en janvier 2021.
“Même réponse”
Selon les avocats de Donald Trump, ce dernier a uniquement accepté de répondre à la question sur son identité durant l’interrogatoire avec Letitia James. Après avoir invoqué son droit de garder le silence, Trump a commencé à répéter “même réponse” après chaque question. Cela a duré jusqu’à ce que l’interrogatoire se termine, un peu après 15 heures. L’ex-président a ensuite quitté le bâtiment. Durant les six heures d’interrogatoire, il a prononcé “même réponse” plus de 400 fois, selon une source du New York Times.
Son fils Eric Trump a également invoqué son droit au silence des centaines de fois lorsqu’il a été interrogé en octobre 2020 dans le cadre de cette même enquête, en cours depuis mars 2019. D’après CNN, Ivanka et Donald Jr, eux, ont discrètement été entendus par les services de la procureure générale fin juillet et début août.
Enquête pénale
La procureure générale n’a pas le pouvoir d’inculper Donald Trump, mais elle peut engager des poursuites civiles et notamment réclamer des réparations financières. Les faits présumés font aussi l’objet d’une enquête, pénale cette fois, menée par le procureur de Manhattan Alvin Bragg.