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Meeting du 10 février 2019 au Stade du 26 mars : Les Religieux montreront-ils le carton rouge au Régime d’IBK ?

On se rappelle que le 22 août 2009 sur appel du Haut Conseil Islamique du Mali (HCIM), environ 80 000 fidèles musulmans avaient fait le déplacement pour remplir le Stade du 26 Mars, au motif que le nouveau code  de la famille voté par l’Assemblée Nationale était contre les pratiques et conceptions de la religion musulmane.

La ligue malienne des imams et érudits pour la solidarité islamique (Limama), les familles fondatrices de Bamako, les ulémas de Nioro du Sahel, de Kati, de Koulikoro, tous se sont retrouvés pour dire stop aux hautes autorités du Mali : « arrêtez, nous sommes au mois de carême et souvenez-vous, dans notre pays deux régimes sont tombés pendant ce mois ». Tous, d’une seule voix ils ont désavoué le nouveau code des personnes et de la famille.

Sous un tonnerre  d’applaudissements nourris, le président du haut conseil islamique, Mahmoud Dicko, s’est adressé à cette foule nombreuse, le 22 août dernier lors d’un meeting de protestation tenu au stade du 26 mars. Le chef religieux a introduit la rencontre par une malédiction contre « Les Cafres », il a salué les manifestants et les vertus de l’islam. L’Imam Dicko a exprimé sa solidarité avec les autres  manifestations similaires  organisées  contre le code dans d’autres villes comme Kayes, Ségou, Koutiala, Tombouctou, Kati, Mopti et salué des délégations de Kita, Koulikoro et de Nioro du Sahel qui se sont associées aux manifestants de Bamako.

Dans une déclaration lue par son secrétaire général, Dr. Mamadou
Diamouténé, le Haut Conseil islamique du Mali a tenu à souligné que : « Le code adopté par l’Assemblée nationale, le 3 août 2009 ne sera pas appliqué à nous, maliens et maliennes, attachés à nos valeurs et tenant à vivre pleinement notre religion ».L’institution islamique a relevé par ailleurs que « les députés ont trahi l’immense majorité du peuple malien et ne pouvaient plus, par conséquent, légiférer en son nom ».

Les responsables religieux ont souligné qu’ils ont sans cesse insisté sur la nécessité du respect de nos valeurs traditionnelles positives et nos convictions religieuses depuis les concertations régionales initiées en 2000 pour l’élaboration du projet de code des personnes et de la famille. Ces observations ont été rappelées, le 27 juillet 2009, à l’Assemblée nationale. Les musulmans estiment que ces valeurs sociétales et religieuses constituent le socle sur lequel se sont toujours reposées la paix et l’harmonie sociales au Mali.

Le régime de consensus en place dirigé par le Président ATT à l’époque des faits a dû reculer  face à la menace proférée par le HCIM en retirant la version votée par l’Assemblée Nationale du Mali. Cela devrait constituer un premier avertissement aux hommes politiques du Mali, en leur rappelant qu’à ce niveau de détenteur de charge nationale, on ne peut pas se permettre de tout accepté et de tout validé sur initiative des bailleurs de fonds. Malheureusement, à l’image de la poule, qui frappée pour s’éloigner du riz du déjeuner familial, revient toujours au même endroit, nos dirigeants font la même chose, sinon cette affaire d’enseignement de l’homosexualité ne devrait pas y être réellement. La dégradation de la situation sécuritaire à Bamako, au centre et sur l’ensemble du pays aidant, le Président du HCIM et une frange importante des musulmans du pays, envisagent de tenir un meeting de condamnation de la mauvaise gouvernance et surtout  de la faillite du système  sécuritaire.

Comme on peut le constater, cet autre rassemblement de la UMMAH islamique du Mali a un enjeu politique à savoir les errements d’un régime en perte de crédibilité, en plus de l’engagement contre le programme d’enseignement décrié au paravent. Les enseignements dont nous tirons de ce meeting du 10 Février 2019, sont que les religieux pensent que les hommes politiques ont échoué  dans la  gouvernance du pays, d’ailleurs, le contexte est de plus en plus trouble et  plein d’incertitude.

A la fin de ce meeting, nous soupçonnons la planification de la création d’un futur parti politique religieux à l’image du Front Islamique  du Salut  en Algérie, qui ne manquera pas d’ambition pour l’avenir.

La démocratie est la volonté du peuple majoritaire. La troisième tentative de la  révision de la constitution  sera-t-elle une occasion pour la Ummah islamique de poser son véto afin que notre loi fondamentale s’ouvre pour permettre la création d’un parti politique ?

Badou S. KOBA

Le Carréfour

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