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Médiation Mali-CEDEAO: une mission de l’Union africaine attendue à Bamako

L’Union africaine, dans une note, annonce l’envoi d’une mission à Bamako en vue de rencontrer les autorités de la Transition en froid avec les chefs d’État de la CEDEAO. La décision a été prise au cours d’une rencontre de l’UA tenue le dimanche dernier. Le Mali, pour sa part à travers son chef de la diplomatie, accepte la main tendue de l’Institution pour arriver à une solution consensuelle qui préserve l’intérêt des Maliens.  

 

L’Union africaine a décidé de jouer le médiateur dans la crise diplomatique entre notre pays et ses voisins membres de la CEDEAO.

« Le président de la Commission de l’Union Africaine Moussa Faki Mahamat a entrepris le 23 janvier 2022 une mission en Afrique de l’Ouest devant le conduire à Accra (Ghana), où il aura des consultations avec le Président Nana Addo Dankwa Akufo- Addo, président de la République du Ghana et président en exercice de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) », selon une note de l’Organisation africaine.

A cet effet, annonce-t-elle, poursuivre sa mission à Bamako où il aura des réunions de travail avec les autorités de la Transition et les acteurs politique et sociaux du pays.

Le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Abdoulaye DIOP, a salué la décision de l’Union africaine de tendre la main aux autorités maliennes lors d’une interview accordée à l’ORTM dans le journal télévisé de 20 H du dimanche 23 janvier.

« Nous acceptons cette main pour pouvoir discuter et arriver à une solution consensuelle qui préserve l’intérêt des Maliens. Les Maliens sont sortis le 14 janvier 2022 pour rejeter les sanctions », a indiqué le chef de la diplomatie malienne.

Contrairement à l’approche de la CEDEAO, il a estimé nécessaire de prendre le temps pour analyser la complicité de la crise au Mali et prêter une attention au Peuple Malien et aux autorités de la Transition.

Pour lui, l’UA semble être dans cette logique.

Dans tous les cas, le contact n’est pas rompu avec la CEDEAO, a rassuré le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, tout en rappelant sa rencontre avec le Comité local du suivi de la Transition comprenant l’UA, les Nations Unies, la CEDEAO…

En outre, le ministre DIOP a affirmé qu’il a eu beaucoup de contacts qui se font par téléphone, des contacts informels.

Toutefois, leur défi lors de ce dialogue est de concilier les demandes de la communauté internationale et les aspirations du Peuple exprimées lors des Assises nationales de la refondation.

«Nous ne pouvons pas faire l’impasse de ce que les Maliens veulent », a-t-il déclaré.

Des conclusions de ces assises recommandent notamment une transition de 6 mois 5 ans avec la mise en œuvre des réformes politiques et institutionnelles en vue de garantir des élections crédibles, transparentes et apaisées.

Si la CEDEAO ne s’est pas prononcée sur la durée de la Transition, le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, pour sa part, a donné sa position au cours d’une rencontre tenue il y a une semaine dont les conclusions ont été rendues publiques le vendredi dernier.

Lors de cette séance entièrement consacrée au Mali, le Conseil a endossé les positions de la CEDEAO et appelle surtout les autorités maliennes à une prolongation courte de 16 mois maximum.

« Un allongement indu du processus de transition au Mali. »

Pour l’Union africaine, le calendrier proposé par les autorités maliennes, à savoir, une prolongation de 5, puis de 4 ans, de la période de transition est considérée comme inconstitutionnel, inadmissible, inapproprié et constitue une grave obstruction au processus démocratique dans le pays », a indiqué l’Institution africaine.

L’Union africaine plaide pour un retour « rapide » à l’ordre constitutionnel et démocratique « dirigé par des civils » et soutient pour cela la proposition de médiation formulée par l’Algérie.

Le délai proposé par Alger, 16 mois de transition supplémentaires au maximum avant l’organisation des élections présidentielle et législatives, est jugé « approprié et réalisable. »

Dans tous les cas, la médiation de l’UA serait l’une des occasions pour apaiser la tension qui est très tendue entre le Mali et des États membres, depuis le 9 janvier, consécutives aux sanctions prononcées par l’organisation sous régionale contre notre pays.

Ainsi, il y a au moins 5 mesures qui placent le Mali sous embargo, à travers notamment la fermeture des frontières, le gel des avoirs, la suspension des transactions avec la BCEAO.

Malgré la sévérité des sanctions, les deux parties n’ont pas fermé la porte au dialogue même si elles ont crispé l’atmosphère.  En effet du côté de la CEDEAO, les chefs d’État attendent des autorités de la Transition un chronogramme raisonnable pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel en vue du rétablissement du processus démocratique interrompu avec le coup d’État du 18 août 2020.

PAR SIKOU BAH

Source : Info-Matin

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