Dès le 02 juin 2020 (publication le 03 juin 2020), j’avais soumis en guise de médiation entre les pro-IBK et les anti-IBK du rassemblement du 05 juin 2020, un appel sous forme d’une lettre ouverte en ligne qui était adressée aux manifestants du trio, CMAS, FSD et EMK, au rassemblement du 5 juin 2020 ainsi qu’à plusieurs récipiendaires dont le Président IBK, son Premier Ministre, le Président du conseil de sécurité de l’ONU, son secrétaire général, son représentant au Mali, aux Maliens et aux partenaires. Suite aux derniers développements, vous trouverez ci-après l’extension et la mise à jour de ma proposition pour cette médiation.
Lettre ouverte en ligne adressée au Président du conseil de sécurité de l’ONU, au Secrétaire Général de l’ONU, à son représentant spécial au Mali, au Président du Mali, au Premier Ministre, aux représentants et aux participants du rassemblement du 05 juin 2020, au CSA, au ministre de la réconciliation nationale, de la paix et de la cohésion sociale, au Ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation, au Ministre des affaires étrangères, au Ministre chargé des réformes institutionnelles et des relations avec la société civile, au Ministre de la défense, au Ministre de la sécurité et de la protection civile, au CNCA, aux partis politiques, à tous les Maliens, à tous les Partenaires (ONU/MINUSMA, BARKHANE, …) et aux médias.
Pour cette médiation entre les pro-IBK et les anti-IBK du rassemblement du 05 juin 2020, je me suis d’abord adressé à Mahmoud Dicko en lui rappelant qu’on avait préparé en 2018 l’organisation de la délégation pour la médiation entre IBK et Soumaïla Cissé et que pour le rassemblement ou mouvement du vendredi 05 juin 2020 à Bamako, il doit tenir compte des mêmes principes (éviter le chaos pour le Mali, recherche de l’apaisement pour le Mali, quiétude générale, réconciliation nationale, …) qui nous ont conduits à proposer la médiation entre IBK et Soumaïla Cissé.
En effet, lorsque j’organisais en 2018 la délégation pour la médiation entre IBK et Soumaïla Cissé, j’avais rencontré mon ami Mahmoud Dicko, qui était le Président du haut conseil islamique du Mali, nous avions échangé pendant trois heures de temps sur cette médiation mais aussi sur celle qu’il avait assurée en 2017 pour le dialogue et les négociations avec les djihadistes.
Comme je disais, Mahmoud Dicko est un homme de cœur, ouvert, calme, mesuré, qui agit pour la paix au Mali. Dans son combat, à travers la CMAS, il optera sûrement pour l’apaisement de la situation actuelle. Homme responsable, c’est ce qu’il a fait dans son intervention lors du rassemblement du 05 juin 2020 à Bamako.
Merci à Mahmoud Dicko d’avoir tenu compte de ces principes (éviter le chaos pour le Mali, recherche de l’apaisement pour le Mali, quiétude générale, réconciliation nationale, …) dans ses interventions lors du rassemblement du 05 juin 2020.
D’autres éléments de mon appel ont été pris en compte par les manifestants en fournissant une liste de mesures pour la satisfaction des besoins des Maliens au lieu de dire juste qu’ils veulent la démission d’IBK et de son régime.
Contrairement à ce que je voulais, pour la garantie de la bonne gouvernance, ils n’ont pas associés à ces mesures des contraintes et des critères de qualité de service et la nécessité d’un suivi-évaluation. Ce qui aurait permis de contrôler la gouvernance et la gestion des mesures proposées par les manifestants au lieu d’exiger juste la démission d’IBK ainsi que celle de son régime.
Le DNI A FAIT UN BILAN SANS COMPLAISANCE DE LA SITUATION DU MALI (DIAGNOSTIC, PROBLEMES ET DES DÉFIS) ET A PROPOSÉ DES SOLUTIONS.
La mauvaise gouvernance (symbolisée par des détournements, du népotisme, de l’enrichissement …) et la corruption y sont signalées.
A part l’élection législative qui a été organisée avec des dysfonctionnements, les forces de défense et sécurité reconstituées ont commencé à être déployées malgré les problèmes qu’on rencontre sur le terrain.
Nous commençons à préparer les étapes suivantes (révision constitutionnelle, référendum, relecture suivant l’article 65 de certaines dispositions de l’accord de paix, …) dans la mise en œuvre des conclusions du DNI.
Tout cela demande, entre autres, de la cohésion et de l’unité pour agir rapidement et avancer ensemble, indépendamment des bords politiques, dans cette mise en œuvre.
En décidant d’organiser le DNI ET en ayant accepté de mettre en œuvre ses résolutions et recommandations, IBK a accepté le concours et les contributions de tous les Maliens pour impacter positivement sur la gouvernance et la gestion du pays.
Il y a un contrat entre le Président et le peuple.
C’est pourquoi, il ne sert à rien de lui demander de démissionner, il faut, à travers le suivi-évaluation du DNI, les fruits produits par la mise en œuvre des résolutions et recommandations du DNI et leur répartition aux populations, contrôler sa gouvernance et sa gestion.
Il faut donc des critères de suivi-évaluation et, donc, des critères qualité pour s’assurer de l’impact sur la bonne gouvernance de tel ou tel secteur ou du pays tout entier.
A travers la gouvernance participative, chacun(e) pourra y contribuer.
TOUS/TOUTES ensemble faisons avancer notre pays et conduisons-le vers la bonne gouvernance partout.
Dix mesures ont été fournies par les manifestants pour symboliser leurs exigences des besoins des Maliens incluant leur souhait de la libération de Soumaïla Cissé. Ces dix mesures ne sont que des éléments des cent vingt-deux résolutions et recommandations du DNI (Dialogue National Inclusif). Ces dernières sont plus riches et couvrent une palette plus large et plus représentative des besoins des Maliens.
C’est pourquoi, à travers le dialogue, entre les manifestants et les pro-IBK (représentés par le gouvernement Malien ou des représentants d’IBK), doit s’établir une plateforme inclusive d’entente basée sur les recommandations et les résolutions du DNI qui sont PLUS REPRESENTATIVES DES BESOINS des Maliens car elles intègrent les dix mesures proposées par les manifestants du rassemblement du 05 juin 2020.
Cette plateforme inclusive d’entente pourra s’appuyer sur les propositions (dissolution de l’assemblée nationale et de la cour constitutionnelle sans la démission d’IBK), de la médiation de la communauté internationale, établies après avoir contacté IBK (le 06 juin 2020) et des représentants des manifestants dont Mahmoud Dicko, le 05 et le 07 juin 2020 après le rassemblement.
Elle pourra étendre ces propositions comme suit :
– en consolidant une vision, long terme sur vingt ans, pour le développement durable résilient et solidaire du Mali : un programme de gouvernance (voir les références plus bas) basée sur une telle vision avait été fourni par Dr Anasser Ag Rhissa pour la médiation, entre IBK et Soumaïla Cissé, conduite par le cardinal Zerbo, le Patriarche Niaré et le Chérif Ousmane Haïdara,
– en améliorant la gouvernance autour d’IBK et de son Premier Ministre, Dr Boubou Cissé, à travers un gouvernement de mission de large ouverture dont les membres seront adéquatement choisis et certains puisés, éventuellement, parmi les participants du rassemblement du 05 juin 2020 et celui du 11 juin 2020,
– en contrôlant la gouvernance et la gestion des résolutions et recommandations, donc des mesures proposées par les manifestants, par des critères de bonne gouvernance et un réel suivi-évaluation indépendant du DNI.
– en optant, entre autres, pour la cohésion, l’unité, la sécurité, la réconciliation nationale et la mise en œuvre des conclusions du DNI, en particulier qu’une plateforme de dialogue et de négociation, voir ci-dessous, avec les Djihadistes soit proposée à IBK par les organisateurs de ce rassemblement en n’oubliant pas les acteurs influents des forces vives tels que des responsables de la société civile, de partis politiques, le Chérif de Nioro, Le chérif Ousmane Madani Haïdara (Président du haut conseil islamique du Mali), les notabilités et les religieux du Mali.
Dialogue/négociation avec les Djihadistes en conformité avec une des recommandations du DNI
Comme les ORGANISATEURS DE LA RENCONTRE DU 05 JUIN 2020 l’ont déjà exprimé à travers une des dix mesures retenues, il serait judicieux que le peuple Malien profite de ce sursaut national pour constituer un comité incluant des éléments représentatifs pour proposer à IBK une plateforme de dialogue et négociation avec les Djihadfistes. Ce dialogue/négociation avec les Djihadistes serait conforme avec une des recommandations du DNI.
Il est souhaitable que la communauté internationale, surtout l’Algérie et la France, appuie ce dialogue/négociation entre le Mali et les Djihadistes Maliens pour qu’il se déroule dans de bonnes conditions. Avec la mort de Abdelmaleck Droukdel, chef d’AQMI, compte-tenu des liens entre IYAD et l’Algérie (qui semble protéger IYAD et à laquelle IBK a confié le dossier de cette négociation), tout peut s’accélérer car IYAD et KOUFFA ont une liberté plus grande pour décider et agir. Le seul élément qui pourrait bloquer cette négociation c’est l’exigence qu’ont IYAD et KOUFFA pour leur protection et sécurisation après la négociation. La protection d’IYAD par l’Algérie ne suffira pas contre les Maliens si la négociation échoue d’où l’hésitation et la lenteur du dossier.
Avec la caution de la France et de l’Algérie, surtout de l’Algérie, cette hésitation disparaitra et la négociation entre les Maliens et les Djihadistes Maliens se déroulera dans de bonnes conditions et s’achèvera sans aucun doute avec la garantie de la protection des Djihadistes (dernier verrou bloquant pour les djihadistes, pas la rançon).
Le prochain accord POLITIQUE de gouvernance entre forces vives de la nation (majorité, opposition, centristes, société civile, …) doit inclure ce dialogue/négociation avec les Djihadistes afin qu’il soit organisé dans les meilleurs délais.
Conclusion
En laissant les égos de côté et en mettant le Mali en avant, optons pour le dialogue entre les pro-IBK et les anti-IBK afin d’aboutir à une solution durable à cette crise à travers le développement durable résilient et solidaire du Mali.
Pour le Mali, engageons-nous TOUS/TOUTES, indépendamment des bords politiques, dans l’unité, dans la cohésion totale et en toute sécurité.
En étant ensemble, nous y gagnerons TOUS/TOUTES.
Références
(1) Dr Anasser Ag Rhissa, Même sans la démission d’IBK, après le DNI, le sursaut national et le rebond patriotique sont indispensables pour un Mali Un et Indivisible et pour la sécurité et la réconciliation durables, Publié le 03 juin 2020 sur facebook, ba ma da, mali jet, mali web, …
(2) Dr Anasser Ag Rhissa, Programme présidentiel long terme, avec la vision axée sur le développement durable résilient et solidaire du Mali, proposé pour la médiation entre IBK et Soumaïla Cissé, Publié en Août/septembre 2018 sur plusieurs médias (facebook, mali jet, mali web, bamada, …)