Le séjour inoubliable à Zhong guo des visiteurs africains, venus du Mali, de la Côte d’Ivoire, du Congo Brazaville, du Sénégal, du Bénin et de l’Algérie, a été marqué par des visites de sites et des cours dispensés par des professeurs de haut niveau
Les hôtes africains ont résidé à Changsha la capitale de la province de Hunan.Cette ville est située à deux heures de vol de Shanghaï. Pendant leur séjour, les invités de marque ont bénéficié des expériences des experts chinois dans le domaine de la gestion des marques, des média cinématographique et télévisuel. Ils ont aussi effectué des visites d’études sur le terrain pour assouvir leur curiosité. A Changsha, la capitale de la province de Hunan, le séjour a été marqué par des cours et des visites sur le terrain. C’est dans cette ville bénie qu’est né le premier président de la République populaire de Chine, Mao Zedong. La province de Hunan compte 56 ethnies parmi lesquelles les Han, Tujia, Miao, Dong, Hui etc. Elle est divisée en 13 villes administratives, une région autonome et 122 communes. La ville de Changsha compte environ 8 millions d’habitants. Cette cité tapissée de chantiers comprend déjà de grandes agglomérations.
De l’aéroport à l’hôtel, l’étranger constate l’immensité de la ville qui baigne dans des millions de lumières multicolores. Les routes sont très larges et embellies par des fleurs soigneusement entretenues. Dans ce décor de rêve, le visiteur lamb da est surpris par la présence de milliers de vélos garés de part et d’autre des voies. Nous avons eu l’explication de ce spectacle insolite quelques jours après notre arrivée. Notre voyage en avion vers la République Populaire de Chine a duré deux jours parsemé d’escales. Les africains à leur arrivée avaient du mal à s’adapter, à cause du décalage horaire.
La localité de Changsha est en avance de 8 heures d’horloge sur l’heure GMT en vigueur Mali. De ce fait, des plaintes fusaient de partout. Les visiteurs dormaient mal. La tortue du mauvais sommeil agrémentait chaque matin les causeries lors du petit déjeuner. Les plats sont servis sur une table ronde. Elle comporte un deuxième support qui permet de tourner vers soi le menu de son choix et de se servir. A table, on prépare en même temps son repas. Une ou deux plaques à feu sont posées sur chaque table. Les gourmets africains ont appris à cuisiner à souhait la viande coupée finement dans une poêle contenant déjà de l’eau ou une petite sauce accompagnée de légumes.
Les mets sont presque les mêmes du matin au soir. Ils sont composés de laitues, de viande, de volaille, du riz, du maïs bouillie, des frites, de la bouillie que les chinois accompagnent de vermicelles et autres assaisonnements. Pour les fruits, il y avait toujours de la pastèque. Les boissons comprenaient la plupart du temps de l’eau chaude, du thé chinois, du coca cola ou du sprite. Le petit déjeuner se prenait à 8 heures, le déjeuner à midi et le dîner à 18 heures. Les participants retrouvaient chaque jour les mêmes menus. Eddy, n’appréciait pas cette monotonie. « C’est toujours la même et c’est fade» se plaignait il. A force de ne trouver que les mêmes plats, plusieurs d’entre nous zappaient certains repas. C’est le cas de Florence qui préférait ne plus prendre de petit déjeuner.
Les Chinois adorent le dragon et le lion. Ces animaux dans leur cosmogonie symbolisent la force et la bravoure. A Changsha ces deux animaux étaient sculptés devant ou à l’intérieur des immeubles. La couleur du drapeau, le rouge et le jaune, domine partout. Les moyens de transport sont le bus, les taxis, les motos et vélos. Les deux derniers sont très souvent électriques ainsi que les voitures personnelles. Ainsi la pollution est minime. L’entretien des hôtels ou autres endroits publics est assuré par les vieilles personnes. Dans les entreprises que nous avons visitées, cette tâche est réservée aux jeunes et surtout aux jeunes filles. Pour preuve nos organisatrices sont toutes des jeunes filles.
5000 OBJETS ANCIENS-A Changsha, nous avons visité le musée situé dans le district de Kaifu. Toute l’histoire de cette ville est représentée dans ce bâtiment historique. Changsha tire son nom d’une lune qui s’appelait Changsha. Archéologue et conservateur adjoint du musée, Li Lisong informe qu’il y a 5000 objets anciens gardés dans le musée. Ces objets définissent l’histoire et la culture de Changsha. La plupart des vestiges archéologiques sont en jade ou en bronze. La collection récèle beaucoup d’instruments musicaux. Des armes de guerre de l’époque, une succession de strates représentent une période bien déterminée. Les reliques de l’époque de la dynastie des Hans sont majoritaires. Le musée enregistre 6000 à 7000 visiteurs par an.
La deuxième étape de notre séjour, la plus fascinante d’ailleurs, se déroulera à Zhang Jiajie, la plus petite ville de la province de Hunan. Cette ville touristique est distante de 3700 km de Changsha, soit environ 5 heures de route. Le paysage magnifique est couvert de grands arbres. Zhang Jiajie est une ville montagneuse. Elle a servi de décor pour le tournage du film «Avatar». Les maisons sont perchées sur les montagnes.
Le plus étonnant est le magnifique théâtre sur la montagne. Le jour de notre arrivée, après le dîner, le groupe s’est directement rendu au théâtre pour assister à une œuvre relatant l’histoire d’amour d’un Woodman et d’une Fairy Fox (un bûcheron et une fée). A Zhang Jiajie, la nourriture était meilleure. Le groupe ne se plaignait pas du tout. Au contraire tout le monde appréciait le menu. Le plat était épicé et l’odeur de la viande de mouton réconfortait plus d’un. Prince Abandzounou a même affirmé qu’on se croirait le jour de la fête de tabaski en Afrfique. Il pleuvait lorsque nous arrivâmes au théâtre. Il y a avait un monde fou. On n’était pas seuls. Plusieurs bus étaient garés devant l’entrée. La pièce a été jouée sur une place publique au flanc d’une montagne. Nous étions camouflés dans des habits chauds et imperméables pour suivre la pièce de théâtre. Un spectacle très impressionnant se déroulait devant nos yeux. Il fallait tourner le regard dans la direction des projecteurs pour découvrir ce qui se passait.
Le lendemain, nous avons vécu une merveilleuse aventure sur la montagne de Tianmen, à 1200 mètres d’altitude. Après avoir acheté les tickets notre guide cria «on n’y wa» pour dire « allons-y». Et c’était parti pour la découverte de cette montagne, qui a été ouverte au public en 2002. Nous avons été transportés par un téléphérique. Evidemment tout le monde était protégé de la tête au pied par des habits lourds recouvrant des imperméables et les plastiques des chaussures. Non seulement il pleuvait, mais aussi il faisait très froid. En plus des Chinois, d’autres nationalités étaient sur place. La plupart des spectateurs étaient des personnes âgées. Ce site touristique à ciel ouvert est bien bâti et très sophistiqué. Il récèle des espaces pour se reposer après une longue marche, pour étancher sa soif, se réchauffer, ou se soulager. Pour redescendre, les visiteurs empruntent des escalators et des escaliers surveillés par des agents. Pour atteindre les bus qui nous achemineront vers le point de départ nous avons descendu 999 marches. Ces marches représentent un défi qu’il faut s’imposer. Pendant que certains montaient d’autres descendaient.
Le commentaire du groupe était unanime. Cette escapade était la plus excitante des visites prévues au programme, selon la guide Moelli. «Impeccable, formidable, extraordinaire, excitant» tels furent les adjectis élogieux pour exprimer notre enthousiasme. Le sénégalais Aboudouramane Sané déclarera que c’est le plus beau séjour à l’étranger de sa vie. Tahirou Koné de la Côte d’Ivoire dira que «c’est la partie la plus intéressante. On ne peut pas la partager, ni la décrire, mais il faut la vivre». «C’était juste waouh», ajouta Adidja Moussa du Congo Brazza. De l’avis de Boubacar Maïga et Sidi Mohamed Koné du Mali « c’était formidable». Le deuxième ajoutera même que si c’était à refaire il n’hésitera pas une seconde.
Après Zhang Jiajie nous avons mis le cap sur Nanjing, ville située dans la province de Jansu. Elle compte huit millions d’habitants. Cette ville très développée économiquement récèle beaucoup d’industries. Nous avons visité la colline de pourpre et d’or. Selon notre guide Jean, le pourpre recouvre la colline quand le soleil se reflète sur elle, et l’or, car les cercueils étaient en or à cette époque. C’est sur cette hauteur que se trouve le mausolée du Dr Sun Yat Seng, le révolutionnaire qui a créé le système féodal chinois. Il est né en 1866 et décédé en 1925. Son mausolée a été construit en 1926. Devant l’édifice, se tiennent deux lions sculptés, qui selon notre guide protègent le révolutionnaire. Pour atteindre le monument, il faut escalader 392 marches, le nombre de la population. Une fois au sommet, on apercevoit le monument du Dr Sun Yat Seng, qui fait face à la ville. Ce paysage exprime sa victoire.
LE QUARTIER CONFICIUS- Après cela, les 28 participants ont pu découvrir la vieille ville ou le quartier Conficius. Ce dernier est le fondateur de la philosophie chinoise. Il est le créateur du confucianisme avec 3000 disciples. Ces idées qui étaient au début contestées finir par permettre aux rois de mieux gouverner.
Après Nanjing, nous avons mis le cap sur Wuxi, ville située à quelques kilomètres. Ici le textile occupe une place très importante, ainsi que la poterie. Nous avons visité le temple des Bouddha sur la colline des immortels. Le bouddhisme a été importé de l’Inde. Le fondateur de la communauté des moines est Shakyamuni qui vécut au VI siècle avant JC. Ce chef spirituel, pour restaurer une vie paisible pour les citoyens s’est retiré sur la colline pour méditer. Sur ce site de prière a été édifié la grande statue du guide spirituel. À l’entrée trône la statue de Shakyamuni quand il n’était que bébé. Ensuite sur le pied de la colline il est montré en pleine méditation entouré de monstres et de dragons symbolisant autant de dangers autour de lui voulant perturber sa méditation. Après cette étape le touriste avale plusieurs marches avant d’atteindre la grande statue qui atteint environ 80 mètres de hauteur.
De retour à Changsha, nous avons suivi d’autres cours ayant trait à la thématique du séminaire. Ainsi se terminera notre séjour. A la cérémonie de clôture, Mme Fu Yunhui directrice du bureau des projets de l’Aide de la Chine au Centre de formation de l’Institut professionnel du commerce extérieur de Hunan, a remercié les participants pour leur assiduité. Elle a estimé que les échanges avec les différents experts, ainsi que les visites dans les différentes villes ont renforcé les résultats de ce séminaire. Ces activités ont scellé une profonde amitié entre le personnel du projet et les participants, par conséquent, une coopération future entre la Chine et les pays francophones.
Le représentant du bureau du Centre de formation du département du commerce de la province de Hunan, Zhan Feifu, a remercié les participants tout en leur recommandant de partager leurs expériences avec les citoyens de leurs pays. Il a également invité les participants à revenir en Chine, plus précisément dans la province de Hunan. En réponse, le délégué des participants, Siméon Koné, a remercié les organisateurs pour avoir donné la chance aux visiteurs africains de venir prendre en Chine des cours de qualité, dispensés par des professeurs de haut niveau. Il a témoigné que ce séminaire leur a permis de comprendre l’avancée technologique de la Chine dans le domaine des médias et du cinéma. Siméon Koné a soutenu que les pays africains doivent se référer à ces exemples pour développer leurs mass médias. Il a exhorté les organisateurs à accorder en plus de ces séminaires, des stages de formation pour mieux apprécier la méthode chinoise et les utiliser avec efficacité.
Fatoumata NAPHO
L’Essor