Respecter le vote des Maliens, la démission des membres de Cour Constitutionnelle pour forfaiture, la libération de Bourama Diarra et autres étaient l’objectif de la marche pacifique de l’opposition démocratique et républicaine du Mali et de la société civile, le samedi 15 septembre 2018 à Bamako. Des milliers de personnes se sont mobilisées pour la cause pour dénoncer la fraude électorale honteuse dans une démocratie acquise dans le sang et à coût de vies. Pour l’avocat et ancien ministre Me Mohamed Aly Bathily, l’actuel président de la République Ibrahim Boubacar Kéita (IBK) doit être poursuivi pour haute trahison.
Ni l’opposition, ni la société civile ne décolère contre la fraude électorale cautionnée par la Cour Constitutionnelle en proclamant le candidat Ibrahim Boubacar Keita vainqueur de la mascarade électorale. Malgré cette proclamation par la Cour Constitutionnelle et même investi par la Cour Suprême comme président de la République du Mali pour un second quinquennat, Ibrahim Boubacar Keita n’est toujours reconnu par bon nombre de ses camarades candidats et les citoyens vainqueurs de ce scrutin. Le nombre de marches de contestation contre sa réélection confirme ce désaccord du peuple qui était encore dans les rues ce samedi 15 septembre 2018 pour dire non à la fraude électorale et plus jamais ça au Mali.
C’est à la place de Liberté que les manifestants se sont regroupés avant de se diriger vers la Bourse du travail, le lieu symbolique de la démocratie malienne. Les responsables politiques en général et des candidats en particulier étaient à ce rendez-vous. Sur les banderoles et les placards des manifestants on pouvait lire des propos tels que « A bas le président de facto ; sauvons notre démocratie ; libérez Bourama Diarra…».
Me Mohamed Aly Bathily, pour sa part, a appelé les Maliens à rester debout face à la fraude pour que plus jamais elle ne se reproduise. Il n’a pas manqué de rappeler que « les membres de la Cour Constitutionnelle ont violé l’article 8 de la Cour et ils doivent aller en prison conformément aux articles 72, 73, 77 et 78 du code pénal malien ». A en croire Me Bathily : « IBK doit être poursuivi pour haute trahison et complice de la violation des lois ».
Pour le chef de file de l’opposition, l’Honorable Soumaila Cissé, « cette lutte est celle pour la réalité des libertés démocratiques, le respect du vote ». Il réaffirme son engagement pour ce combat pour qu’il n’y ait jamais plus fraude dans une élection au Mali. « Nous luttons parce que nous voulons que notre pays aille de l’avant. Le Mali ne peut pas s’arrêter à une élection, à un président, à un gouvernement. Le Mali c’est pour le peuple et le peuple malien veut la vérité », a conclu le chef de file de l’opposition.
Rappelons que Paul IsmaelBoro et Moussa Kimbiri qui avaient été interpelés extra judiciairement dans des conditions inhumaines et libérés par la suite, ont pris part à cette marche. Chacun d’eux a remercié leurs camarades de lutte pour la restauration de la démocratie et le combat de leur libération. Pour Paul, rien ne les trompera dans leur lutte. « Ces quelques jours passés en détention illégale ne nous découragerons pas. Au contraire, ça nous rend forts », a-t-il laissé entendre à sa prise de parole sur le podium.
Une autre marche est prévue pour le 21 septembre prochain.
Oumar SANOGO
Source: Le Démocrate